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LOUIS THIRION |
Passeport Pour La 5ème DimensionAux éditions RIVIERE BLANCHEVisitez leur site |
682Lectures depuisLe samedi 30 Aout 2014
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Une lecture de |
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Collection Blanche N° 2011. 152 pages. 15,00€. Un roman à lire même si vous avez le mal de l'air ! Un passeport à jour est requis ! Selon la légende, Diane, Sarah, Isis et Elphécéria, les filles de la Terre, se seraient envolées en direction d'Andromède. Leur symbole représentait trois licornes. En ce temps là, les humains contrôlaient encore la planète et les Cybers obéissaient au doigt et à l'œil. Mais les multiples ratés des voyages spatiaux ont changé la donne et depuis les Cybers règnent avec à leur service des androïdes, les Andros. Bref le système solaire est dans la compote. Murdoch, qui affiche fièrement son ascendance écossaise, et Ragnar, qui lui est descendant de Vikings, se trouvent dans la montagne tibétaine, à bord d'un 4X4 périmé. Théoriquement ils sont en vacances et en profitent pour visiter la région. Le Népal, dont l'habitant n'est pas laid, est comme les autres contrées, surveillé par des policiers Andros. Il leur est interdit de franchir les limites de zone humaine ou de s'aventurer hors des frontières du camp spatial. Ce qui n'empêche pas Murdoch et Ragnar de trouver refuge dans une espèce d'hôtel. Le réceptionniste leur demande leur carte de séjour, puis il les informe qu'ils pourront trouver des yacks à louer, avec un guide, et cent litres d'essence, liquide contingenté, pour le retour. Les deux amis continuent ensuite leur périple sur le plateau 4000, le nouveau nom du Tibet. En réalité ce ne sont pas de vieilles connaissances, et Murdoch a approché Ragnar car celui-ci possède des autorisations spéciales tandis que Murdoch a d'autres raisons pour voyager. Son but est de retrouver une zone de fracture ignorée des Cybers. Or d'après Murdoch ceux-ci ont relâché leur surveillance depuis une centaine d'années et c'est bien pour cela qu'il a choisi cette période pour agir. Ils rencontrent des cavaliers, des autochtones, dont le chef leur offre une mule chargée d'une tente et de provision. Ils essuient une tempête de neige, dorment sous leur tente, un peu perturbés car leur boussole est devenue folle. Enfin ils découvrent l'entrée d'un puits, dont les batteries d'ascenseur sont hors d'usage. Ils se tapent une descente de deux mille cinq cents mètres, par les escaliers de secours, pour arriver dans des salles encombrées de boîtes de conserves et de bouteilles vides. Il ne fait nul doute que des touristes se sont passés par là, des siècles auparavant. Une signature séculaire. Ragnar découvre un bijou, une boucle d'oreilles ornée de trois licornes, l'emblème des Filles de la Terre, ainsi qu'une fresque dessinée sur les parois de cristal. Quant à Murdoch il tripote une sphère incrustée dans la paroi et un changement diffus s'opère. Lorsqu'ils remontent à la surface, ils sont attendus par des cavaliers, pas les mêmes que ceux qui les avaient accueillis, et retour à leur point de départ, toujours avec cette sensation que tout en étant pareil, c'est différent. Enfin ils peuvent reprendre un avion qui les transportent jusqu'à Londres. Fin du voyage ? Que nenni ! Ragnar s'étonne, la capitale a bien changé d'aspect elle aussi. Là où des immeubles de dressaient, c'est la campagne qui règne. Nos deux héros vont connaître de nombreuses aventures ou mésaventures, des vicissitudes, des surprises de taille leur sont réservées, tout au moins à Ragnar, car Murdoch ne semble pas perturbé par ces divergences. Ragnar retrouve son appartement, mais pas son épouse qui l'a quitté bien auparavant, et pourtant le réfrigérateur est empli de vivres et une femme, une inconnue qui semble le connaitre et dont le visage lui dit quelque chose, s'introduit chez lui, lui fait quelques recommandations dont il ne comprend pas grand chose, comme à son habitude. Seule une petite sphère trahi le passage de l'inconnue. Vous connaissez tous les trois dimensions qui ont donné lieu à moult problèmes lors de vos années d'adolescence sur les bancs de l'école. Largeur, longueur et hauteur, mais pourquoi le précisé-je. La quatrième dimension vous est peut-être moins familière et qui désigne l'espace-temps. Et nos deux intrépides voyageurs vont justement effectuer des allers-retours dans le temps, leur premier voyage datant de l'an 6338 de notre ère. Mais quelle est donc cette cinquième dimension ? L'explication en est donnée par Louis Thirion, simplement, mais je me garderai bien de vous en signifier le sens, non point que cela me soit difficile, je n'ai qu'à recopier quelques lignes, mais bien pour préserver l'intérêt de l'intrigue. Sachez toutefois que ces nombreux déplacements dans le temps sont facilités par des bulles spatiotemporelles évoluant à travers des sortes de tunnels supportés par des points d'ancrage. Murdoch est un personnage mystérieux dont la présence et les motivations sont mal définies, au départ, tandis que Ragnar lui est un être ordinaire, un peu naïf, qui est bousculé par les événements. Et puis il a une marotte, une obsession, celle du ketchup, de la sauce tomate. Il faut bien assouvir quelques instincts. Louis Thirion nous entraîne dans un voyage spatiotemporel loufoque, un peu à l'image du roman de Lewis Carroll, Alice au Pays des merveilles, à la différence que Murdoch et Ragnar ne seront pas vraiment confrontés à des merveilles. C'est un peu également l'esprit burlesque du film de Mel Brooks, La folle histoire de l'Espace ou Spaceball, novelisé par Jovial Bob Stine et publié aux éditions J'ai Lu en 1987. Un moment de détente, une histoire d'Anticipation, la science-fiction n'étant qu'en arrière-plan, laissant à l'auteur la liberté d'offrir aux lecteurs une imagination débordante, foisonnante et nullement ennuyeuse comme cela arrive parfois ou qui est ressentie comme telle par des lecteurs peu averti de ce genre littéraire. C'est le point également de dénoncer la trop grande place accordée à la science par rapport à l'être humain, à la robotisation qui envahi notre quotidien, et qui nous rend esclave de la machine. Mais l'humour qui transpire de ces pages n'est pas trop appuyé, ne tournant pas à la farce. Il est subtil, léger... intemporel... |
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