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JAN THIRION |
Dix RoundsAux éditions SKAVisitez leur site |
1450Lectures depuisLe samedi 7 Juin 2014
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Une lecture de |
Des coups et des douleurs... Avec une ironie grinçante et un réalisme pathétique, Jan Thirion nous invite à participer en dix rounds à dix tranches de vie, avec comme personnages dix champions, de leur quartier ou du monde. Dix rounds, dix combats, dix défis à la vie, à la mort, à la déchéance, à l'adversité. L'espoir au bout des gants et à la fin de la reprise parfois la déception, le K.O., la dégringolade ou au contraire, la foule en délire, la gloire, l'argent dans l'escarcelle. Une renommée éphémère qui transporte et envoie le boxeur dans les étoiles. Quand il perd aussi, d'ailleurs, il en voit des étoiles, qui s'éteignent peu à peu comme les lumières de la salle. Et le vide s'installe, en lui, autour de lui. Tout ne se règle pas sur le ring ou entre les cordes. En coulisses l'entraîneur, le soigneur, l'épouse sont les premiers supporters, servant même de partenaires d'échauffement. Les coups pleuvent, uppercut, coup droit, gauche, coups bas aussi, de la part de l'adversaire ou tout simplement de la vie. Et dans ce cas c'est le mental qui doit être protégé. La boxe ne commence pas sur le ring, il y a un avant et un après combat, peut-être parfois les moments les plus difficiles à gérer. Jan Thirion en dix tableaux et dix personnages nous offre une palette colorée d'incidents vécus, de traumatismes physiques et mentaux, alors que tout ne se passe pas forcément sur le ring. Mais le noble art est toujours au cœur du combat, contre soi-même, contre les autres, contre le destin. Dix petites nouvelles déclinées comme des vignettes, un chemin de croix subi par des hommes qui souffrent dans leur chair, dans leur cœur, dans leur tête et au bout le Golgotha qui leur est promis n'est pas forcément une montée au Paradis mais une descente aux Enfers. Souvent. La force de ces textes réside dans la concision, dans le minimalisme. Peu de mots, peu de lignes suffisent pour dresser le décor, le personnage, l'histoire, et contrairement à ce que l'on pourrait penser ce n'est pas si facile. Jan Thirion s'en sort admirablement, et l'on pourrait comparer son art de la brièveté à celui qu'affichaient Jacques Sternberg et Fredric Brown, ces maîtres de la nouvelle choc. |
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