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PIERRE THIRY |
Le Mystère Du Pont Gustave-flaubertAux éditions BOOKS ON DEMANDVisitez leur site |
1504Lectures depuisLe samedi 12 Avril 2014
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Une lecture de |
Et moi je dis Vive les ponts ! Alors qu'il essaie de comprendre et d'analyser les deux gravures figurant sur un vieux volume des Trois contes de Gustave Flaubert, un ouvrage datant des années 1920, Jules Kostelos est importuné dans ses rêveries par l'appel du commissaire Jeton, lequel lui demande de retrouver son vélo qui lui a été volé. Il vérifiait en compagnie de l'inspecteur Charbovari le pont Flaubert, car les bâtiments prévus pour une nouvelle manifestation de l'Armada vont arriver sous peu. Charbovari plait aux femmes et il a même monté une troupe théâtrale afin de pouvoir côtoyer des actrices en toute impunité. Il doit mettre en scène pour le 14 juillet de cette année 2017 un gigantesque spectacle qui allie pyrotechnie, musique et prestation aquatique, spectacle qui s'intitule Le Don Juan ou la chute du pont. Ce ne serait qu'anecdotique si cet opéra féérique n'avait pas été composé par Gustave Flaubert et un certain Giovanni Bottesini. Bottesini, dit le Paganini de la contrebasse, Kostelos connait car lorsqu'il vivait dans l'Est, il avait découvert son univers musical en chinant avec un ami chez des disquaires. Une heureuse rêverie prend Kostelos dans ses bras et il revisite sa rencontre avec Salammbô, son amie. Si Salammbô est le titre d'une œuvre de Flaubert parue en 1862, Salammbô est également la conservatrice du TGMO, Très Grande Médiathèque de l'Ouest, un édifice construit entre 2015 et 2016. Heureuse cité rouennaise qui possède un tel monument dédié aux livres. Et Salammbô est très érudite, ce qui est aux yeux de Kostelos le petit plus mettant en valeur sa beauté naturelle de Martiniquaise native d'un bourg nommé le Lorrain, ce qui les rapproche un peu plus puisque Kostelos est de la région de Sarreguemines. Alors notre détective amateur de littérature se promet bien de dénouer cette intrigue. Non pas le vol du vélo, incident qui passe au second plan, mais l'origine de cet opéra cosigné Flaubert et Bottesini dont nulle part il n'existe trace. Il tente de remonter la piste (non cyclable) de cet opéra et grâce à Salammbô il fait la connaissance, avec quelques décennies de retard, de Pauline Viardot, cantatrice et compositrice, de sa sœur dite La Malibran, effectue quelques excursions par la pensée en Corse sur les traces de Flaubert lui-même cheminant sur les pas de Napoléon, au Mexique embarquant aux côtés de Bottesini. La foule commence à se presser sur les quais attendant de pouvoir investir les navires qui viennent de tous horizons. Kostelos se rend à la TGMO et compulse les fichiers d'ordinateur à la recherche d'un ouvrage pouvant lui fournir quelques éléments de réponses à ses recherches. Astulf, le magasinier qui fait également office de bibliothécaire, lui affirme que son ancêtre, R.G. Astulf a honteusement été plagié par Flaubert. Madame Bovary, L'Education sentimentale, La Tentation de Saint Antoine, Bouvard et Pécuchet, ne sont que des pillages des textes de Rémy-George Astulf, né en 1630 à Lintayrneth en Vlaçkessadoni et mort à Rouen le 12 décembre 1721. Pendant ce temps Charles Hockolmess, le chat noir, rêvasse près du chapeau melon qui lui sert de couche et de couvre-chef, songeant aux différents ponts qui ont enjambé la Seine à Rouen, à leur construction, leurs difficultés à rester sur leur pieds, leur historique, leurs avatars.
Pierre Thiry nous offre une aimable causerie littéraire propice pour se baguenauder dans les chemins pavés de romans, d'essais et de compositions musicales, ponctuées de biographies, le tout sous l'égide tutélaire et littéraire de Gustave Flaubert. Ah si au collège, nos professeurs de français nous avaient entretenu de cette façon de l'œuvre de l'écrivain normand, nul doute que notre attention eut été plus vive et nos lectures moins dissipées ! Evidemment le lecteur ne manquera pas de remarquer quelques affabulations, quelques clin d'œil par ci par là, ne serait que ce Rémy-Georges qui nous renvoie George Rémi plus connu sous le nom d'Hergé. Et à l'heure d'internet et des liseuses, tablettes et autres supports informatiques, la création d'une Très Grande Bibliothèque est un vœu pieux qui ne pourra rester qu'une utopie sauf si le livre est considéré comme un aliment indispensable de la culture et de l'esprit, comme le pain l'est pour les nourritures terrestres. Mais l'on sait combien ces deux aliments sont décriés, le pain par des médicastres et des diététiciens anorexiques et le livre par des individus qui ne veulent pas que l'esprit soit ouvert à toute forme d'intelligence et de réflexion. L'on se souvient du tollé provoqué lorsque Louis Hachette eut cette idée merveilleuse du Roman dit de gare (voir à ce propos mon article sur l'Origine du roman de gare). On y retrouve au détour d'un paragraphe, outre de nombreuses références littéraires ou historiques, parfois redondantes ou répétitives comme celle concernant la prise de la forteresse de Malakoff à Sébastopol le 8 septembre 1855 qui est citée dans un paragraphe et une note de renvoi dans la même page (118), on y retrouve donc un contrebassiste célèbre du nom de Charlie Mingus via le truchement de son livre autobiographique Moins qu'un chien dont je vous invite à compulser ma notice sur ce blog. Un roman sérieux bourré d'humour ! |
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