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LEONARD TAOKAO |
Mauvaise HerbeAux éditions TERRITOIRES TEMOINSVisitez leur site |
631Lectures depuisLe mercredi 2 Aout 2012
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Une lecture de |
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Il fut un temps où l’on chantait à tue-tête Cigarettes, Whisky et P’tites pépées, mais pour Yann Rivard, c’est une toute autre chanson qu’il pourrait interpréter. Les pépées, il n’en a pas, plus, depuis la mort de sa copine. Les cigarettes ont été remplacées par des rails. Non, Yann ne joue pas au petit train, il s’enfile dans les naseaux speedball et autres poudres propices à dégager les narines. Quant à l’alcool écossais, il ne crache pas dessus, mais il humecte en plus ses papilles avec du blanc sec, de la bière, du Picon-bière et de l’anisette en quantités non négligeables. Le grand projet de Yann, c’est de devenir un écrivain, mais il lui manque toujours la première phrase susceptible de déclencher l’inspiration. C’est comme pour obtenir de l’eau, suffit de tourner un robinet et la cascade jaillit. Sauf qu’il n’arrive pas à le tourner ce robinet alors il reste en panne. Un velléitaire. Heureusement Titiche est là pour l’accueillir lorsqu’il rentre chez lui, dans son mobil-homme posé sur un petit terrain non loin de la banlieue rennaise. Titiche, c’est son chien, un épagneul breton, cela va de soi. Yann est un marginal qui vit d’expédients, se déplaçant dans sa vieille et fidèle AX. Et puis il a ses copains quand même. Gérard Yaume par exemple ou encore Pollux, Tiqual et quelques autres. Sa propension à mélanger alcool et drogue l’amène à effectuer quelques écarts, se faire retirer son permis de conduire, mais tant pis, tant que sa voiture n’est pas à la fourrière, ce n’est qu’un moindre mal. Il essaiera de ne pas se faire choper une seconde fois. Et puis sans véhicule comment se rendrait-il au boulot, quand on lui en propose. Du vrai, rémunéré avec fiche de paie comme preuve. Les extras sont les bienvenus, même si pour cela Yann doit utiliser sa voiture. Tiqual lui propose d’aller à Rotterdam au volant de son AX alors que lui tranquille va prendre le train. Ils vont réceptionner un paquet d’héroïne puis Tiqual repartira toujours via le chemin de fer. Yann n’est pas très rassuré mais le voyage aller-retour se passe sans problème significatif. Alors qu’il est en compagnie de Gérard, lequel le conduit chez lui, un gamin en scooter s’amuse à tracer des huit sur le bitume. Ce qui n’est pas du goût de Gérard qui à la première occasion envoie l’adolescent valdinguer dans le décor. Une grosse faute même si l’énervement de Gérard est compréhensible. Peu après déboulent, alors que Gérard et Yann dégustent avec gourmandise des pâtes accompagnées de jambon, quelques véhicules avec à bord des Manouches. Et ceux-ci ne pas contents, mais alors pas contents du tout et ils le font savoir, quelques gnons à l’appui. Seule l’intervention de Tiqual permet de calmer les esprits, relativement. Car Tiqual a une nouvelle mission pour Yann. Se rendre une fois de plus à l’étranger pour une transaction frauduleuse, qui se conclura en eau de boudin. C’est le début des ennuis pour Yann, et le mot n’est pas assez fort pour décrire l’ambiance et les mésaventures qui vont s’ensuivre. Encore un roman qui fait la part belle aux drogues diverses et parfois j’en ai une overdose. Mais ce petit reproche effectué, j’en avais envie et cela me défoule, je me suis régalé (oui, c’est un mot à la mode !) à la lecture des aventures et mésaventures de Yann Rivard, cet idéaliste et écorché vif. Il est revenu de tout et ne fait plus confiance aux hommes politiques de l’extrême-gauche jusqu’à l’extrême-droite en passant par la gauche le centre et la droite. D’ailleurs il lui est arrvié de se défouler en écrivant dans de petits fanzines. Autant on ne verra jamais un militant d’extrême-droite servir le thé dans un foyer Sonacotra, autant il n’est pas rare des prophètes d’extrême-gauche, ayant passé leur semaine à vomir sur le méchant capitalisme, se précipiter devant leur télé achetée à crédit pour applaudir des millionnaires occupés à taper dans un ballon fabriqué par des gosses payés en bol de riz. Il ne demande pas grand-chose, vivre tranquillement en compagnie de ses amis et de son chien, et s’adonner à ses petits vices. Seulement le destin et quelques petites erreurs, mais est-ce vraiment de sa faute, vont en décider autrement. Par son côté anarchiste et rebelle, Yann Rivard, malgré ses défauts (Qui n’en a pas ?) est un bon petit gars courageux, poète, dont la vie a mal négocié un virage qui n’était pas signalé, et j’ai pris plaisir à faire sa connaissance. |
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