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JAN THIRION |
Nuoc Mâm BabyAux éditions KRAKOENVisitez leur site |
2528Lectures depuisLe dimanche 26 Fevrier 2012
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Une lecture de |
Traiter par la dérision, l’ironie, l’humour, un fait de société grave est la meilleure façon de narrer une histoire dramatique mais en même temps de montrer aux lecteurs que ceci, s’il s’agit d’une fiction, pourrait s’inspirer d’une histoire vraie. Ce qui n’est pas impossible comme vous le verrez par la suite. Tandis qu’Odilon, le patron du café restaurant La Périchole, et Azraël, le directeur d’une petite agence de détectives privés, discutent sur les vertus des boissons capables de remonter le moral et la virilité du second, un individu cagoulé fait irruption dans l’estaminet. Il pointe à travers sa poche ce qui semble être un gros calibre, mais la stupeur passée, ce client inopportun se révèle être Danh, un artiste dont les chansons ont conquis le public français mais surtout un vieux copain d’enfance d’Azraël, perdu de vue depuis la fin de leurs études. Ils étaient inséparables avec Domi la sœur de Danh. Cette intrusion dans le bar d’Odilon n’est pas due au hasard. Danh recherchait son ami et lui demande de l’accompagner pour un seul et unique spectacle à Hô-Chi-Minh-Ville, anciennement Saïgon, mais surtout parce que Diêm, le prénom vietnamien de Domi, est soupçonnée dans un trafic humain. Elle est responsable d’Ambre et Jade, une ONG qui dérange, et selon Danh « elle serait impliquée à son corps défendant, dans une affaire de corruption inventée de toute pièce pour l’entraver dans ses actions humanitaires ». Et toujours selon Danh, elle serait la forêt qui cache l’arbre, et non le contraire comme on a l’habitude de dire. Car la traite d’humains existe bien et sous des activités humanitaires s’en cachent d’autres qui n’auraient rien d’humaines. Des affaires d’enlèvements de femmes et d’enfants au Vietnam, au Cambodge, en Thaïlande circulent, mais elles ne sont considérées que comme des rumeurs. Et Long 2, le mari de Diêm, serait impliqué dans ces actions délictueuses. Long 2 fait partie d’une fratrie comprenant trois frères qui dirigent la Long Brothers Company. Long 1 est à Singapour, Long 3 à Hong Kong, et leurs affaires sont florissantes et variées, concernant de nombreux commerces. Or il se pourrait que les Long Brothers soient engagés dans ce trafic. Azraël le calmar et son ami Danh vont être confrontés à des dangers en risquant leur vie, tout autant à Ho-Chi-Minh-Ville qu’à Paris où ils reviennent précipitamment. Ils sont invités à déguster des repas présentés dans de petites verrines, des plats composés sous forme de cuisine moléculaire qui possède au moins l’avantage de guérir les ennuis liés à la libido d’Azraël. Mais à Paris, une autre réunion va dégénérer en course poursuite, et l’auteur nous emmène dans un endroit anachronique parisien, la Cité des Fleurs, un passage bordé de petits pavillons qui rejoint la rue de la Jonquière à l’avenue de Clichy. Ce roman est une sorte de pastiche du Poulpe, qui fait référence à Jean-Bernard Pouy, et qui met en scène également l’auteure Thanh-van Tran-Nhut. Un roman jubilatoire tout en traitant un registre grave. Evidemment on ne peut pas ne pas penser à la fille adoptée de Johnny Halliday, prénommée elle-même Jade, mais aussi à cette association caritative humanitaire qui connu des déboires au Tchad et en Somalie, l’Arche de Zoé. Un roman agréable à lire qui sert également de poil à gratter. |
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