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DON TRACY |
La Bête Qui SommeilleAux éditions CARRE NOIR |
1648Lectures depuisLe mercredi 16 Mars 2005
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Une lecture de |
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| Cette journée d'octobre aurait pu être tout à fait ordinaire pour les habitants de Mallsbury Crossing, un petit village de pêcheurs de la baie de Chesapeake. Si James Young n'avait pas commencé sa journée par l'achat d'un gallon de whisky de maïs, rien ne serait arrivé. Mais le jeune noir n'a pas su résister à la tentation ; bientôt il erre dans les champs, complètement saoul. Vers onze heures, Kitty Smith, la prostituée locale, s'engage sur un petit chemin désert en plein milieu de la campagne. La silhouette qu'elle voit s'approcher est celle de James Young. Le jeune homme, plus ivre que jamais, ne sait plus vraiment ce qu'il fait. Il attaque la femme, la tue à l'aide d'une pierre et la viole. Une fois que le corps de la femme est découvert, la tension augmente progressivement. Tout le monde est choqué : comment un noir a-t-il osé assassiner une femme blanche ? La réaction ne se fait pas attendre : il faut retrouver l'assassin. Aussitôt dit, aussitôt fait. Les villageois, armés de fusils, de revolvers et de gourdins, organisent une chasse à l'homme. Ils finissent par retrouver le coupable et l'envoient en prison après l'avoir battu. Mais cette solution ne semble pas satisfaire la foule grandissante qui se rassemble devant la prison. Tous ces gens assoiffés de sang réclament un châtiment exemplaire : il faut lyncher le meurtrier. Les habitants, ainsi que les étrangers arrivés en nombre pour assister au spectacle, ne se maîtrisent plus. La haine est à son comble et les événements s'enchaînent machinalement jusqu'à l'issue fatale. Ron Tracy a trouvé les mots justes pour décrire cette meute sauvage et primitive qu'il est impossible de contrôler. Car, s'il avait été blanc, James Young aurait probablement eu droit à un procès. Mais, comme il constitue une sorte de menace pour la communauté blanche, il n'a plus aucune chance de s'en sortir vivant. Sans tomber dans le sensationnel ou le voyeurisme, l'auteur peint un tableau d'une extrême violence et dénonce fermement cette haine aveugle et cette forme de justice expéditive qu'est le lynchage. |
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