L’échappée de Jim THOMPSON


L’échappée THOMPSON121

JIM THOMPSON

L’échappée


Aux éditions RIVAGES NOIRS

2192

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Le jeudi 9 Novembre 2012

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Jim THOMPSON




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Aux Etats-Unis, dans les années 1950, le quadragénaire Carter “Doc” McCoy est un truand chevronné. Fils d’un shérif incompétent, “Doc était fait pour le crime, pour les entreprises de grande envergure, auxquelles il en arriva rapidement. Personne n’avait la faculté de s’adapter aux particularités d’un coup aussi facilement que lui, personne n’était capable de planifier avec autant de perspicacité, personne n’était aussi impavide et imperturbable.” Aussi doué soit-il, on l’a déjà condamné à deux longues peines de prison. Désormais marié avec la belle Carol, vingt-sept ans, Doc ne tenait pas à croupir derrière les barreaux. Son second séjour a été écourté grâce au juge Beynon. Carol lui a promis une belle somme, afin qu’il signe la libération anticipée de Doc. Fascinée par son mari, la jeune femme a hâte qu’ils poursuivent leur route ensemble. Pour gagner un petit magot et régler leurs dettes, il faut d’abord cambrioler une banque.

Doc s’est installé à l’hôtel de Beacon City, jouant au vacancier gentleman, car la banque de cette ville se trouve juste en face. Il abat le gardien, avant que ses complices Rudy Torrento et le jeune Jackson dévalisent les coffres. Puis Doc lance une diversion, afin qu’ils puissent quitter les lieux. En réalité, Rudy a buté Jackson et compte bien supprimer aussi Doc, quand celui-ci le rejoint hors de la ville. Doc s’y attendait, et c’est lui qui élimine son complice. Du moins, croit-il l’avoir tué, car Rudy s’en remet bientôt. Suivant les conseils que lui donna naguère son ami le Dr Max, il va trouver un vétérinaire pour le soigner. Le veto Harold Clinton va l’aider, tandis que Rudy séduit sa charmante épouse. Il n’en a pas fini avec Doc et Carol. Pendant ce temps, le couple sait que la priorité consiste à passer chez le juge Beyton afin de payer leurs dettes, même si ce n’est pas sans danger.

Avant d’être descendu par Carol elle-même, Beyton a réussi à immiscer le doute dans l’esprit de Doc sur la loyauté de son épouse. Changeant leurs plans, Doc et Carol vont prendre le train à la gare de Kansas City. Anxieuse, car c’est elle qui garde le sac contenant leur butin, la jeune femme est victime d’une arnaque au casier de consigne. Doc pourchasse le voleur, ne tardant pas à le rattraper dans le train qui vient de partir, tandis que Carol craint de perdre son mari. Malgré une intervention du contrôleur, c’est une affaire rapidement résolue, ce qui soulage Carol. Le couple braque ensuite un voyageur de commerce, afin de continuer leur route avec sa voiture. Le but final qu’ils se sont fixés, c’est le territoire où règne une sorte de potentat nommé El Rey, à l’abri de la police qui les a identifiés. Mais, entre-temps, leur chemin sera encore semé d’embûches…

 

Le partage du butin après l’affaire, la confiance entre complices en cavale, ce sont des grands thèmes classiques du polar. Par la construction de l’histoire, par la psychologie fouillée des protagonistes, par les rebondissements donnant leur rythme au récit, il faut bien dire que Jim Thompson se démarque par une qualité supérieure. Un truand reste un individu sans pitié, qui ne suit que son destin : “Ça n’en reste pas moins des meurtres, McCoy. Combien y en aura-t-il encore avant que tout cela finisse ? À condition que ça finisse un jour” souligne le juge Beyton. Pas question d’apologie d’un criminel froid chez l’auteur, mais il s’agit de détailler l’itinéraire chaotique de ce couple, à la fois fusionnel mais vivant des situations hautement incertaines. Un suspense remarquable, à l’évidence.

Voici donc la nouvelle traduction, par Pierre Bondil, du roman “Le lien conjugal” paru en 1959 dans la Série Noire. Laissons les puristes comparer page après page les deux versions, la première ayant été amputé d’une large partie du texte. On sent ici une grande fidélité à la version originale, s’efforçant d’en restituer la finesse et, sans doute, le caractère psychologique. Bien sûr, langage et vocabulaire s’avèrent plus actuelles que dans les traductions anciennes, plus lisibles peut-être pour un public de notre époque. Heureuse initiative de nous proposer ce texte complet, en effet.

Néanmoins, il convient de nuancer. Ce qui est vrai pour un grand écrivain tel que Jim Thompson, et une poignée d’autres de son niveau, le serait moins pour la majorité des auteurs de polars américains d’autrefois. C’étaient d’excellents narrateurs exploitant de bonnes idées, mais beaucoup manquaient cruellement de style. On ne peut nier une part d’inutile “remplissage” sous prétexte d’ambiance, dans de nombreuses Série Noire. Bien que ce soit regrettable, une traduction minimale restant globalement dans l’esprit de l’histoire apparaissait suffisante. Et ça garantissait un tempo plus vif, certes au détriment de l’intégralité de l’original. Les traductions d'antan n'étaient pas forcément mauvaises, parfois même épurées à juste titre. Autant on a plaisir à découvrir un Jim Thompson tel qu’il fut écrit, autant ça ne s’impose nullement pour des romans plus courants, aussi palpitants soient-ils.

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