Le verger de marbre de Alex TAYLOR


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ALEX TAYLOR

Le Verger De Marbre


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Le mardi 7 Septembre 2016

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Alex TAYLOR




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

La cambrousse états-unienne est encore peuplée par des loquedus qui imaginent être des cadors. Dans ce comté du Kentucky autour de la Gasping River, il y a quelques spécimens de cette espèce. Bien que vieillissant et malade, Loat Duncan fait toujours figure de chef occulte du secteur. Entouré d’une demie-douzaine de dobermans, une arme constamment à portée de main, circulant en Cadillac, assisté de son bras droit Presto Geary, il affiche un cynisme froid très inquiétant. On n’exclut pas que le superstitieux Loat ait été un meurtrier, par le passé. Son fils Paul s’est récemment évadé de la prison d’Eddyville, avec complicités. Loat dit ne rien savoir de tout cela, mais le shérif Elvis Dunne ne le croit pas.

Loat Duncan est l’associé de Daryl, qui tient le bar à putes de la contrée. Manchot suite à un accident datant d’environ vingt ans, ce Daryl est un teigneux qui traficote certainement sur tout ce qui a un peu de valeur. Quand débarque au bar un chauffeur routier habillé en costard, d’allure plutôt roublarde, Daryl comprend bien que ce gus-là navigue autant que lui en eaux troubles. Dans le coin, se trouve un troisième larron qui fut jadis copain avec Loat et Daryl, Clem Sheetmire. Son job, c’est de s’occuper du petit ferry qui permet de traverser la Gasping River. Pas beaucoup de rentabilité, mais un boulot honnête. Clem a rompu avec les deux autres depuis qu’il a épousé Derna, aujourd’hui quadragénaire.

Le couple Sheetmire a un fils âgé de dix-neuf ans, Beam. Physiquement, il ne ressemble guère aux autres membres de la famille, avec lesquels Clem et Derna ont peu de liens. Beam est atteint de narcolepsie, des pertes de consciences incontrôlées. C’est souvent lui qui se charge du ferry de la Gasping River le soir. Cette fois-là, c’est un inconnu à l’aspect miteux qui traverse en début de nuit. Il asticote Beam au sujet de sa mère Derna, avant de s’approcher de la boîte contenant le fric de la recette du ferry. Beam va l’assommer mortellement. Il alerte son père, qui n’a pas l’intention de prévenir la police. Clem donne un peu d’argent à Beam, et lui conseille de disparaître immédiatement.

Le corps d’un noyé est rapidement retrouvé dans la rivière. Le shérif comprend qu’il a été frappé. Il ne reste pas longtemps inconnu : c’est Paul Duncan, le fils de Loat. Pour l’heure, l’absence de Beam peut passer pour une fugue en ville. Sauf que Derna a bientôt fait le rapprochement, d’autant que la victime ne lui est pas inconnue. Quant à Loat, il ne doute guère de la culpabilité de Beam. Même s’il ne l’exprime pas directement, car il est face à un dilemme. Le routier en costard qui a pris Beam en auto-stop ne va pas loin : jusqu’au bar de Daryl. Il compte y claquer l’argent qu’il a dérobé au jeune homme. Beam serait bien avisé d’éviter cet endroit. Heureusement, un vieillard le tire de ce mauvais pas.

Ce vieux cueilleur de ginseng, c’est Pete Daugherty. Parce qu’il est un peu sorcier, Loat se méfie de ce bonhomme-là. Beam et Pete se mettent à l’abri dans un cimetière, avant d’être rejoints par Ella Daugherty, la fille du vieux. De leur côté, Loat et Derna règlent quelques comptes, la mère interdisant à son ancien amant de faire du mal à son fils ; tandis que le shérif Elvis recherche Beam dans les environs, surtout au bar de Daryl. Il y a fort à parier que Pete et Ella se soient embringués dans une affaire risquant de mal finir. Car elle a réveillé la rivalité entre Daryl, Loat et Clem, ainsi que le passé de Derna…

-“Tout le monde connaît Loat Duncan. Mais on fait pas rappliquer l’enfoiré chaque fois qu’il y a du grabuge au bar de Daryl. Si tu as des ennuis avec Loat, tu t’es attaqué à trop gros pour toi. (Pete ramassa a broche en métal et attisa les braises pour les faire repartir). T’es en terre hostile, et c’est plein d’hommes hostiles. Il y a des gens par ici qui voient même pas le merdier qu’est juste sous leur nez. Ils s’assoient le soir sous leur porche à écouter les engoulevents, et ils se disent que tout est paisible. Et puis, il y a l’autre catégorie. Celle à laquelle les squatteurs de porches aiment pas penser. Ceux-là, c’est ceux qui se lèvent et marchent avec les ombres toute leur vie, jusqu’à devenir eux-mêmes les ombres. Et qui sait, peut-être que c’est eux, les engoulevents qui chantent dans la nature pendant que les pantouflards se balancent sur leur porche. Peut-être que c’est ça qu’ils sont. Les oiseaux et les chiens qui gémissent et hurlent la nuit.”

La ruralité américaine dans toute sa splendeur ! Entre une profonde rivière et des chemins poussiéreux, tel est le décor de ce roman. Avec son bar-bordel mal famé, et ses maisons à l’ancienne dotées d’un porche pour accueillir, bien ou mal, les visiteurs. Avec son shérif pas si âgé, sûrement pas en mesure de maîtriser la situation. Car l’imbroglio résulte d’une "faute collective", la mère de Beam le reconnaît : “Ce que j’en sais, c’est que t’es pas le seul responsable de tout ça. Je sais que tout ce qui arrive maintenant fait partie du prix à payer pour notre mode de vie. À nous tous.”

On est ici dans un petit comté, aux frontières vite atteintes. Mais où l’on peut tourner en rond, comme le fait le jeune Beam. Il ne va jamais quitter les parages, n’étant pas fait pour vivre ailleurs, lui non plus. Les fantômes qui hantent ces lieux sont davantage dans les têtes que dans les cimetières, à vrai dire. Quels que soient les secrets des uns, ou les rumeurs visant les autres, on est trop proches pour se dénoncer mutuellement. Quitte à se faire justice, avec violence, si l’occasion s’en présente. Plus de population pourrie que de personnes sages, telles le vieux Pete et sa fille.

Sans doute faut-il souligner le joli style narratif de l’auteur, plaçant quelques images bucoliques pour éclaircir la noirceur du récit. Sans oublier les délicieux dialogues, qui font mouche. On peut également y voir un aspect biblique, Abel et Caïn n’étant pas loin de ce supposé paradis terrestre. Un roman noir à l’ambiance rustique très agréable à lire, c’est évident.

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