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ROLAND SADAUNE |
Pélicans-les-bainsAux éditions RAVET-ANCEAU - POLARS EN NORD |
3020Lectures depuisLe mardi 12 Mai 2009
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Une lecture de |
Joan Darleux fut policier, avant de se reconvertir comme convoyeur de fonds à Lille. Dans les deux cas, il a connu des déboires l’ayant marqué, au physique comme au mental. S’il tient à sa jeune amante Louisa, les chocs qu’il a encaissés lui laisse une grave amertume au cœur. Depuis quelques temps, les médias parlent beaucoup du suicide chez les policiers. Ce serait dû à un malaise dans la profession, ce que Darleux peut comprendre. Le cas assez particulier du policier Delfosse, au Touquet, l’intrigue : la sœur de celui-ci affirme qu’il s’est suicidé parce qu’il était un “homme battu”. Phénomène marginal que peu d’hommes avoueraient, sans doute. Cette question pousse Darleux à se rendre dans la région du Touquet, afin d’en apprendre davantage. Maryvonne Delfosse confirme ses accusations. Mais faut-il croire cette célibataire aigrie, visant la dureté du caractère de sa belle-sœur Marie ? Elle affirme qu’une série d’autres suicides de policiers et gendarmes s’est produite dans le même secteur. Pendant ce temps, la voiture de location de Darleux a été vandalisée. Peu après, il retourne chez Mme Delfosse, qu’on vient d’assassiner. Darleux poursuit son enquête chez la jeune veuve du flic Carpentier, une extravertie abusant de l’alcool. De son côté, le journaliste parisien Bogdan Tiewski avait rendez-vous avec son collègue Duquesnoy, pour un sujet sur l’histoire de la mine et des mineurs. L’ami de Bogdan, qui disait être sur un scoop, a été assassiné avant leur rendez-vous. Bogdan découvre une disquette appartenant à Duquesnoy. Il y est question d’un cercle des Pélicans, plusieurs des suicidés figurant sur la liste. Il a confirmation de ses soupçons quand il cherche à joindre le Pélican n°7, un des “survivants”. Celui-ci vient de trouver la mort. Le gendarme Lonfort, ami de Duquesnoy, élude le problème des suicides quand Bogdan l’interroge. Traqué par deux hommes violents en 4x4, Darleux a un premier contact plutôt vif avec Bogdan. Ils s’accordent finalement pour mener une enquête conjointe, chacun de son côté. Mais Bogdan n’est pas aussi chevronné que Darleux pour se défendre. Darleux retourne chez la veuve du flic Carpentier, qui lui apprend que son mari était membre d’une sorte de syndicat de policiers… Roland Sadaune nous présente une fois encore une de ces intrigues tortueuses et rythmées dont il a le secret. Ce tempo rapide embrouille nos neurones, pouvant donner l’impression d’un scénario désordonné. Il n’en est rien, car l’auteur maîtrise son histoire. La narration fiévreuse offre une ambiance sous tension, crédibilisant les tribulations du héros entre Le Touquet et Wimereux. Darleux est un solitaire mal dans sa peau, et dans sa tête, qui s’impose une sorte de mission, pressentant que la vérité est plus complexe qu’il y parait. On peut le voir comme un justicier pur et dur, dans une course sans répit, toujours prêt aux plus sévères affrontements. Dans ce climat de noirceur, même quand l’adversaire est mis hors circuit, y a-t-il jamais vraiment un vainqueur ? Un roman sombre très entraînant. |
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