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HERVE SARD |
La Mélodie Des CendresAux éditions KRAKOENVisitez leur site |
2262Lectures depuisLe mardi 3 Decembre 2008
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Une lecture de |
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Dans la région nantaise, un corps est retrouvé enterré parmi les vignes, à deux pas des rives de l’Erdre. Ce sont les restes calcinés d’une jeune femme non identifiable, morte depuis des années. Policier expérimenté, au raisonnement assez singulier, le commissaire Czerny s’occupe de l’affaire. L’inconnue est baptisée Marie Diamant, à cause du bijou bleu qu’elle portait. Deux pistes s’offrent à Czerny, deux jeunes femmes prénommées Marie, disparues vingt ans plus tôt à Carquefou. Après le décès accidentel de sa mère, Marie Chevalier n’a plus donné signe de vie. Quant à Marie Caron, qui perdit sa mère peu après sa naissance dans l’incendie de la maternité, elle a disparu à la même époque. Nicolas Moulin est un jeune médecin québécois de 26 ans qui, du côté maternel, a des origines nantaises. Bien qu’il soit sujet à des troubles psychologiques bipolaires entraînant de pénibles crises, Nicolas veut en savoir plus sur le passé de sa mère, Marie. Ses ancêtres français, elle lui en a parlé, mais conserve des secrets. Sous une fausse identité, Nicolas mène sa propre enquête à Nantes. Il ne tarde pas à découvrir les noms de Chevalier et de Caron, dont l’un est sûrement son grand-père, et à s’informer sur l’incendie de la maternité. Son Papy des Hêtres, c’est sans doute M.Chevalier. Marguerite, une vieille dame usée mais à la mémoire claire, lui montre une photo de M.Caron en 1960. Nicolas lui ressemble trait pour trait. Avant ou après Nicolas, le commissaire Czerny et ses collègues ont questionné les mêmes témoins. Avant de disparaître, Marie Caron se renseignait sur le passé de sa famille. Jeune femme sans histoire, elle ne semblait plus s’intéresser qu’à cela. Fournier, le chercheur de trésor qui – avec son appareil détecteur de métaux – a trouvé par hasard le corps n’est finalement pas suspect. L’alcoolique M.Chevalier n’a que peu de souvenirs d’autrefois. Maxime Caron, qui fut jadis bel homme, reste un solide gaillard. Il n’avoue que ce qu’il veut bien révéler. Czerny évalue les minces indices dont il dispose, telles les facettes d’un cube. L’identité de Marie Diamant est toujours aussi incertaine. Les policiers ont fini par s’apercevoir que Nicolas enquêtait en parallèle. Après s’en être pris à M.Chevalier et avoir subi une fiévreuse crise, le jeune québécois se rend compte qu’il est repéré... Ici, le postulat ne consiste pas à chercher un éventuel coupable, mais à définir qui fut la victime. Plus encore que son identité, ce sont les faits datant de vingt à cinquante ans qu’il faut déterminer. La méthode fort personnelle du commissaire l’aidera-t-elle vraiment à sortir de cet imbroglio labyrinthique ? On le verra. On avait déjà noté qu’Hervé Sard aimait à jouer avec ses lecteurs, présentant des situations supposées impossibles. Pour ce troisième roman, il maîtrise de mieux en mieux son intrigue et son écriture. Outre quelques personnages dont la caricature est réussie (tels le brigadier Colin ou le policier Mazurelli), soulignons de savoureuses scènes (celle opposant la légiste et Czerny est un régal). Un suspense pas ordinaire, c’est certain.
Krakoen, septembre 2008, 232 pages, 9€ 4° de couverture : Nantes, hiver 2007. Un squelette de femme est retrouvé près des berges de l’Erdre. Qui est donc cette morte, enterrée là depuis plus de vingt ans ? L’une des deux femmes - toutes deux prénommées Marie - disparues au même endroit, bien des années plus tôt ? Le commissaire Czerny et son équipe vont tenter de faire parler le passé grâce aux nouvelles méthodes de la “scientifique”. parrallèlement, un jeune médecin originaire du Québec enquête secrètement. Pour l’un comme pour l’autre, la vérité va progressivement s’imposer : si le corps appartient effectivement à l’une des Marie, l’autre Marie est coupable de ce meurtre. Mais “qui est qui” dans cette histoire ? Au-delà de cette double enquête mettant en scène une galerie de personnages hauts en couleur, le roman explore les limites de la police scientifique. Que valent les certitudes de laboratoire quand la vie s’est chargée de les manipuler ?
Après Vice repetita et Mat à mort, Hervé Sard concocte une intrigue en forme de véritable défi pour le lecteur. Dès le départ, celui-ci aura une longueur d’avance sur l’enquêteur. Sera-t-il plus perspicace que le policier ? Réponse dans les toutes dernières lignes... J’ai un défaut, j’aime bien placer les romans dans des catégories : procédural, whodunit, suspens, noir, chambre close, thriller, etc. et c’est parfois un peu restrictif. Un procédural c’est souvent aussi un whodunit, les genres sont régulièrement mélangés. Tout cela pour dire que La mélodie des cendres est un un peu inclassable car c’est un whodunit particulier, avec un enquêteur venu du Québec, mais aussi un procédural où interviennent les techniques les plus sophistiquées. Whodunit particulier, car il ne s’agit pas de savoir seulement qui est l’assassin, mais aussi qui est la victime entre les deux Marie. D’autres questions se posent au cours de cette enquête embrouillée à souhait qui arrive à maintenir le suspens avec cette question “qui est qui” qui semblait simple au départ mais se révèle bien plus complexe. La mélodie des cendres est un polar qui multiplie les points d’interrogation pour le plus grand plaisir des lecteurs. |
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