le testament d’erich zann de Brian STABLEFORD


Le Testament D’erich Zann STABLEFORD498

BRIAN STABLEFORD

Le Testament D’erich Zann


Aux éditions LES MOUTONS ELECTRIQUES

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Le mardi 4 Juin 2019

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Brian STABLEFORD




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

The Legacy of Erich Zann – 2011 et Valdemar’s Daughter – 2010. Traduction de Catherine Rabier. Les Saisons de l’Etrange. Editions Les Moutons électriques. Parution le 21 mars 2019. 240 pages. 16,00€. Version numérique 5,99€.

ISBN : 978-2361835507

Du côté de chez Lovecraft… mais pas que !

Pour entrer dans ce double (court) roman, il faut se munir des clés adéquates. Notamment pour Le testament d’Erich Zann. Mais, les ayant égarées, peut-être d’ailleurs ne les ai-je point jamais possédées, je me suis vu contraint d’entrer par effraction dans ce qui pouvait être un théâtre dont je n’étais que le seul spectateur.

Sur la scène dont le décor représente une pièce dans un logement parisien, deux hommes conversent aimablement. La conversation tourne autour d’un mélodrame que le narrateur a vu deux nuits auparavant aux Délassements-Comiques, situé boulevard du Temple surnommé boulevard du crime. Son interlocuteur étant le Chevalier Dupin.

Le narrateur narre (c’est son rôle) ce qu’il a vu et entendu, un drame écrit par Frédéric Soulié (auteur notamment des Mémoires du Diable) mis en musique par Bazailles, intitulé la Cantate du Diable, inspiré d’une adaptation d’une œuvre de l’Italien Giuseppe Tartini. Paganini est également évoqué à cause de l’interprétation au violon, la technique de la scordatura, précise Dupin.

C’est à ce moment, ou presque, que le Préfet de Police Groix se présente chez le narrateur, assuré d’y retrouver le Chevalier. Clamart, qui fut le notaire d’Erich Zann, décédé quelques années auparavant, a été assassiné par trois coups assénés derrière la tête. Selon toute vraisemblance, Clamart connaissait son visiteur. Son ou sa, rectifie Dupin. Or, quelque temps auparavant, la tombe de Zann a été profanée, à la recherche de son testament, ou de papiers importants, ou de partitions. Quant au violon de Zann il avait été légué à Palaiseau, qui depuis joue dans la fameuse pièce.

Or ce violon a la particularité d’être un Stradivarius que le célèbre luthier n’aurait pas reconnu. Comme un père de famille ne veut pas reconnaître son enfant atteint d’un handicap. Et ce violon, lorsqu’il l’a décidé, se joue de son possesseur, se déréglant, ou se désaccordant lors de l’interprétation d’un morceau musical, puis se réaccordant de façon mystérieuse. Mais les événements se précipitent, et Dupin, accompagné du Préfet et de son fidèle narrateur-biographe, va devoir se rendre dans divers logements dans lesquels planent de sombres entités. Et c’est là que Lovecraft est évoqué sans l’être, car l’une de ces entités malveillantes se nomme, selon Dupin, Nyarlathotep dit le Chaos rampant.

Il est également question de magnétisme et de mesmérisme dans cette histoire qui, après en avoir forcé l’entrée, se révèle plaisante, quoique parfois un peu bavarde.

Si j’ai dit qu’il fallait posséder les clés, apparemment le narrateur lui non plus ne les possède pas. Ce qui conforte le lecteur dans son approche. Ainsi avoue-t-il à plusieurs reprises :

Excusez-moi, Dupin, dis-je. Mais je crains de n’avoir pas encore parfaitement tout saisi.

Je me sens toujours perdu dans un labyrinthe, et il est de plus en plus inextricable le temps passant.

D’après ce que j’ai appris ce soir – d’une façon quelque peu confuse, je l’admets – j’ai la ferme conviction…

Dans La fille de Valdemar, nous retrouvons les deux compères quelques années plus tard, exactement en février 1846, soit quelques années avant la disparition d’Edgar Allan Poe et d’Honoré de Balzac. Précisions utiles mais aléatoires car ces deux personnages, ces deux écrivains, jouent un rôle involontaire dans ce récit.

En effet, alors que Dupin s’invite, alors que la nuit est déjà bien entamée, chez le narrateur afin de parler littérature et philosophie tout en dégustant un cruchon de vin chaud, vin chaud dont il ne reconnait pas les habituels ingrédients qui fermentent dedans, une visiteuse demande à rencontrer le narrateur. Celui-ci est fort surpris car d’habitude, c’est Dupin qui est sollicité.

Elle s’inquiète de savoir si le docteur Collyer est bien arrivé et que le paquet qu’il devait remettre est bien mis en sécurité. Une entame quelque peu abrupte pour le narrateur qui tombe des nues. Elle accepte de bien vouloir expliquer qui elle est et quelle mission l’a conduite séant. Ce qui est la moindre des choses. D’autant qu’elle précise que la vie d’un homme est peut-être en jeu, et pas seulement la sienne, si le sens du récit de Chapelain a bien été compris.

Pour Dupin, la femme mystérieuse qui ne s’est pas encore présentée n’est pas une inconnue. D’abord elle avoue qu’Honoré lui a parlé du Chevalier, et ensuite Dupin l’a déjà rencontrée en certaine occasion. Il s’agit d’Ewelina Hanska, la maîtresse du forçat de l’écriture, et en ce cas il va forcément s’intéresser à l’affaire qui se profile. Et c’est ainsi que sont évoquées les personnages fictifs ou réels nommés mademoiselle Valdemar, Dupotet plus connu sous le nom de Baron du Potet, ésotériste et magnétiseur, Puységur et quelques autres.

Tout comme dans Le testament d’Erich Zann, tout tourne autour du mesmérisme, du somniloquisme (forme de somnambulisme), du magnétisme animal, mais également de l’hypnose dont une démonstration est déclinée lors d’une extraction dentaire auprès d’un académicien de second rang, opération réalisée dans un amphithéâtre accueillant partisans et contestataires de cette méthode médicale d’anesthésie.

Les amateurs, dans le sens de qui aime, de Lovecraft et de Poe se réjouiront à la lecture de ces deux longues nouvelles. Pour les profanes, comme moi, il s’agit de textes quelque peu ardus, et si l’on avait demandé mon avis, ce qui ne s’est pas fait et en un sens c’est aussi bien, j’aurais proposé que ces deux textes soient publiés séparément mais précédés des nouvelles qu’elles prolongent. C’est-à-dire en deux volumes distincts, La musique d’Erich Zann, de Lovecraft, publiée en 1922, avec pour suite Le testament d’Erich Zann, et La vérité sur le cas de M. Valdemar, conte paru en 1845 et présenté comme un pamphlet par l’éditeur et comme un rapport scientifique par les journaux anglais dupés, pour La fille de Valdemar. Dupés par Dupin, évidement !

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