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JEAN-PIERRE SIMON |
Un Corniaud Chez Les PandoresAux éditions LA GIDOUILLEVisitez leur site |
503Lectures depuisLe vendredi 23 Novembre 2018
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Une lecture de |
Authentique reporter, Léo Tanguy sillonne la Bretagne à l’affût d’infos rarement dévoilées, afin d’alimenter son blog à l’intention de ses fidèles abonnés. Cyber-journaliste épris de son indépendance, Léo est un marginal de l’information, très attaché à sa région. Depuis quelques temps, il s’intéresse à l’Ennemi public n°1 de la Bretagne, Jakez Salaun. À la tête d’une petite bande, ce dernier se proclame nouveau héros de “La Bretagne aux Bretons”. Mais Léo avait vite compris que c’était un prétexte pour se comporter en brigands, pour rançonner des gens fortunés. Une manière de s’attirer la sympathie des nostalgiques de la région à cinq départements, de ceux qui rêvent encore d’indépendance. Toutefois, ce sont bien la violence et l’appât du gain qui guident Jakez Salaun et sa troupe. Léo Tanguy a été enlevé par ces rebelles autoproclamés. S’il est retenu en otage, c’est parce que Salaun a besoin de son blog : Léo est institué contre son gré biographe officiel du bandit. Le gang multiplie braquages et cambriolages, du côté de Dinard et dans les Côtes d’Armor, s’attaquant même en mer à un yacht d’Américain. Leur base de repli, une ferme isolée, paraît sûre pour le moment, mais l’Ennemi public n°1 de la Bretagne saura bouger dès qu’il sentira le danger. Les autorités ne sont pas inactives pour traquer Salaun et ses amis, utilisant des drones, surveillant les communications téléphoniques, tentant de situer cette bande qui les narguent. Le brigand peut compter sur la fiabilité de ses hommes. C’est peut-être un peu moins sûr concernant Éléonore, sa compagne, dont le rôle reste trouble. Ne cautionnant pas leurs exactions, Léo Tanguy est conscient qu’il risque fort de passer pour complice des bandits, alors qu’il n’a "plus la main" sur son blog. Il réussit à prendre la fuite, façon spéléologue à travers un bunker oublié. Bien qu’ex-otage, il passe pour une sorte de “VIP glauque” quand il est face aux gendarmes. Si Le commandant Marcuse, de la BRB de Rennes, poursuit sa mission de traque du groupe Salaun, Léo se trouve face à un militaire qui n’émarge probablement pas dans la hiérarchie gendarmesque classique. Même si l’enquête sur l’Ennemi public portait ses fruits, sans doute Salaun réussirait-il à rebondir… pour un temps. Léo Tanguy comptait ralentir ses activités du côté de chez ses parents, mais il est bientôt relancé par son amie la policière Mary Lester. L’affaire Salaun en masque une autre, en effet, avec des barbouzeries bien noires… (Extrait) “Le truand médiatisé est devenu un illuminé dangereux et inconséquent. Par contre, les mesures de représailles qu’il promet si l’acte n’est pas signé sous quarante-huit heures sont fort éloignées des enjeux d’une opérette. Il enverra chaque jour, par paquet poste, un petit morceau de son otage aux policiers. Commode pour établir une carte des différents envois, permettant de restreindre le cercle des recherches. Mais le captif aurait beaucoup à y perdre : les oreilles, les phalanges et, stade sans doute ultime, les parties génitales. Salaun assure que les mutilations seront conduites par un chirurgien compétent. Il en existe un dans son équipe de sinistres branquignols.” C’est Jean-Pierre Simon qui prend le relais pour nous raconter cette vingt-quatrième aventure du reporter Léo Tanguy. Depuis dix ans, les auteurs se succèdent pour donner vie – chacun à sa manière – à ce personnage d’enquêteur hors norme. À la façon de Gabriel Lecouvreur, dit Le Poulpe – initié par Jean-Bernard Pouy, les investigations de Léo explorent la Bretagne et la France actuelles – avec leurs facettes sombres, mais pas sans un certain humour. Chaque nouvel auteur apporte sa propre tonalité, sa thématique. Avec “Un corniaud chez les pandores”, on s’inscrit dans la longue tradition du roman populaire, avec sa cascade de péripéties explosives. Rocambolesque, et pourquoi pas ? Si Léo ne maîtrise pas vraiment les événements, il est entraîné dans des tribulations pleines de rebondissements. On est bien dans l’esprit des romans-feuilletons de jadis (Paul Féval, Émile Gaboriau, Ponson du Terrail…). Néanmoins, l’action se déroule à notre époque, avec ses techniques et ses enjeux. Quant au régionalisme breton, l’auteur nous montre qu’il faut rester prudent sur les motivations de quelques-uns de ceux qui s’afficheraient plus Bretons que les autres. Encore un roman très excitant dans cette série diversifiée.
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