|
|
PIERRE SINIAC |
Des Perles Aux CochonnesAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
973Lectures depuisLe dimanche 16 Septembre 2018
|
Une lecture de |
Ayant perdu toute sa fortune à cause du "Jeudi noir" d’octobre 1929, Joachim Muzardin de Falgoncoul se suicida en Amérique. Son fils Romuald fut rapatrié en France, puis élevé par sa grand-mère au village de Quièffrans, entre Gray et Vesoul, une enfance dont Romuald garda surtout des mauvais souvenirs. Quatre décennies plus tard, âgé de quarante-quatre ans, Romuald est photographe de cartes postales pour une entreprise parisienne. Sa tournée provinciale le ramène (trente années après qu’il en soit parti) à Quièffrans. Un lieu que ce royaliste considère comme la pire des cambrousses, peuplée de péquenots, de ploucs. Le château-fort de ses ancêtres est toujours là, mais en ruines. Il rêve de richesse afin de le rénover, d’imposer sa domination aux habitants de Quièffrans. Ce n’est pas exactement par hasard que Romuald rencontre la blonde bergère Irène de Vesoul, car cette orpheline de vingt-et-un ans a de l’ambition. Si elle peut "mettre le grappin" sur Romuald, elle n’y manquera pas. Thibaut, le cousin de Romuald, inventeur pratiquant des recherches secrètes, le prévient de se méfier d’Irène. Chez le notaire, Romuald a confirmation que son château et la propriété des Falgoncoul n’ont pas la moindre valeur marchande, qu’il n’a même aucun droit à des dédommagements. Ce n’est pas ainsi, sans un sou, qu’il redorera le blason de sa famille. Au printemps suivant, ayant perdu son emploi, il sympathise avec Rik, un Hollandais. Ils embarquent ensemble pour travailler sur un navire. En Mer d’Oman, la chance va sourire à Romuald. Un pêcheur local de perles lui offre une fortune en pierres précieuses. Face à de fieffés margoulins, de vrais malfrats, Romuald perd gros au poker et paye en perles. Sans doute est-il préférable de rentrer au plus vite en France, de retrouver Irène au village. Mais ses partenaires escrocs, eux aussi de retour à Paris, s’aperçoivent que les perles de Romuald ne valent pas grand-chose. Ils savent où le retrouver : ils vont le traquer au village de Quièffrans. Prévenu par Irène, Romuald se réfugie chez son cousin Thibaut, où les malfrats n’iront pas le chercher. Romuald va bientôt comprendre pourquoi ces perles valant des millions près de la Mer d’Oman ne sont plus que des colifichets en France. Néanmoins, Irène y tient à son collier de perles. Plus qu’à Romuald, c’est certain, bien qu’il fasse beaucoup d’efforts pour que la parure reste éclatante. Irène va au-devant des ennuis, la prison la guette, et pour plus longtemps que prévu…
Il est possible que “Des perles aux cochonnes” (1977) ne soit pas le plus mémorable des romans de l’excellent Pierre Siniac (1928-2002). Dans une dédicace en début d’ouvrage, il parle de "féerie noire". On pourrait qualifier cette histoire de "tribulations fantaisistes". Il s’agit là d’une comédie, dont le héros – fauché, mais s’estimant supérieur à la plèbe rurale de cette région de Haute-Saône – va vivre quelques improbables aventures. S’enrichir ? Pas autant qu’il l’espère. La caricature est assumée (là-bas, les campagnards disent "Vzoul" ; le cousin de Romuald est un drôle d’énergumène). Le roman noir et l’humour ne sont pas incompatibles, surtout avec des auteurs comme le regretté Siniac. |
Autres titres de |