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ROLAND SADAUNE |
Fatal PlongeonAux éditions SKAVisitez leur site |
1073Lectures depuisLe mardi 28 Aout 2018
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Une lecture de |
Nouvelle numérique. Collection Noire sœur. Parution le 30 octobre 2015. 12 pages. 1,49€. ISBN : 9791023402568 Attention aux éclaboussures ! Canal Saint-Martin, Quai de Valmy, Rue de la Grange-aux-Belles… Un quartier qui rappelle certaines scènes aux cinéphiles. Mais également un quartier qui accueillit, il y a guère, les tentes des SDF sous la houlette des Enfants de Don Quichotte, une association caritative. Des SDF qui sont devenus des êtres solitaires, parfois solidaires à cause du chômage. Car il existe un engrenage infernal dans la descente aux Enfers de la vie communautaire. Un SDF sur trois est divorcé ou veuf, disent les statistiques, mais combien se sont fait larguer en accédant au chômedu Le narrateur, Philippe Fargus, quinquagénaire qui dans une autre vie fut un commercial dans une boîte située dans une tour de la Défense, a été prié de quitter son emploi, compression de personnel afin de réduire les dépenses et augmenter les dividendes des actionnaires. Il est logé temporairement par sa sœur, qui élève seule ses enfants. Et il passe sa journée à traîner, à boire des caouas arrosés, à rencontrer des collègues de la mouise. C’est ainsi qu’il apprend par l’un des poteaux de la rue que celui-ci possède un colocataire au square des Récollets. Quand l’un est absent, l’autre surveille son soupirail. Des bouches de chaleur jalousement gardées. Il n’y a pas de loyer à payer, aussi les places sont prisées. Et ce colocataire se prénomme Benoît. Benoît comme… Les souvenirs remontent à la surface, comme autant de bulles d’aigreur, dans l’esprit de Phil.
Une histoire simple, banale, pourrait-on croire, mais Roland Sadaune sait faire monter et passer l’émotion des exclus de la vie. Ceux que l’on regarde parfois avec mépris, ne sachant pas ce qui se cache derrière leur déshérence, pourquoi et comment ils en sont arrivés à vivre, survivre dans la rue. La faute à l’alcool, un jugement décliné avec assurance mais souvent sans fondement. La violence est intérieure, elle s’exprime avec retenue, avec pudeur, avec honte aussi. Roland Sadaune n’est jamais aussi bon que dans ses textes courts, des peintures exécutées sur le vif, en bleu-nuit et traînées de rouge.
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