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ROLAND SADAUNE |
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1163Lectures depuisLe mercredi 24 Janvier 2018
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Une lecture de |
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Nouvelle numérique. Collection Cullissime. Parution le 30 octobre 2015. 21 pages. 1,49€. Ce n’est pas forcément mécanique… Selon quels critères peut-on qualifier un peintre de raté ? Qu’il ait raté sa vie, oui, mais pour le reste ? Peut-être parce qu’il ne surfe pas sur la bonne vague, celle du succès, celle des attentes de clients, trop avant-gardiste ou au contraire, trop académique. Trop moderne, trop innovant. Allez comprendre… Bien d’autres peintres ont tiré le Diable par la queue, à défaut d’autre chose, durant leur existence souvent éphémère, et sont aujourd’hui reconnus mondialement comme des génies. Luc Verdi, appelé aussi Lucky, est l’un de ces peintres qui végètent. Il loge au septième étage, mais pas au septième ciel, enfin pas tous les jours, d’un immeuble dont l’ascenseur a tendance à faire grève. De même que la minuterie du couloir menant à son gourbi où sont entreposées ses toiles, ébauchées ou en cours d’achèvement. Il n’a plus vraiment la foi, et à cinquante ans passés, il a beau se pointer chez madame Paule Emploi, ses chances de dégoter un petit travail, dans ses compétences, sont très limitées pour ne pas dire nulles. Il a plus de chance auprès de sa jeune voisine, qui elle ne manque pas de pratiques. Elle est la sœur Emmanuelle du sexe, vous savez celle qui se prélasse dans un fauteuil en osier. Et sa première intervention n’est pas facturée, pourquoi ne pas en profiter. Mais Luc Verdi, comme il l’affirme à son ami Francis, n’est pas en manque. Avant c’était Marylin, mais c’est fini. Aujourd’hui elle s’appelle Sharon, c’est très suggestif comme prénom. Et puis elle est sympathique Sharon. Elle est avenante, toujours disponible. Et surtout elle est sourde et muette. Avec elle, pas de récriminations, de bouderies, de reproches, il peut lui dire ce qu’il veut, elle ne le contredira pas. Noël approche, la neige tarde à tomber, est-ce pour cela qu’il est à moitié dépressif ?
Une nouvelle dont le début, surtout, est un peu en forme de trompe-l’œil, de faux-semblant. Tout en nuances (cinquante ?) de grisaille. Le coup de pinceau est habile, encore faut-il savoir manier le manche, ne pas laisser dégouliner la peinture, passer et repasser aux endroits délicats, ne pas se dégonfler quand la tâche est ardue. Roland Sadaune joue avec le lecteur, et peintre lui-même, sait se montrer exigeant dans les descriptions. Il existe toujours une part de tristesse dans ses nouvelles. Nouvelles que j’apprécie plus que ses romans, même si j’aime bien ceux-ci. Roland Sadaune est plus un miniaturiste sensible qu’un exécuteur de grandes fresques. Il nous dépeint l’univers de Luc Verdi, sans rougir, par petites touches subtiles. Mais ce n’est que mon avis... |
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