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SAN-ANTONIO |
Baisse La Pression, Tu Me Les GonflesAux éditions POCKETVisitez leur site |
567Lectures depuisLe mercredi 12 Juillet 2017
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Une lecture de |
San-Antonio et son fils adoptif Toinet, douze ans, ont prévu de prendre l’avion pour l’Italie. Mais leur destination sera finalement l’Autriche. Non point que leur vol ait été détourné vers le pays natal de Mozart et de Romy Schneider. C’est parce que M.Félix, vieil ami de San-A, lui a adressé un appel au secours. Sa vie de virtuose du sexe, avec son phallus de quarante-huit centimètres, occasionna bien des aventures à M.Félix. C’est d’ailleurs grâce à son pénis particulier qu’il a été invité par un universitaire du Maine, aux États-Unis. Et qu’il a mené sa petite enquête sur une étrange épidémie de variole, ses investigations le menant à Atlanta, en Géorgie. Où, ayant retrouvé des fioles contenant le virus, M.Félix en a avisé la police. À partir de là, il s’est senti en danger, et a pris le premier avion pour l’Europe. Et voilà comment il se cache chez une amie bossue à Vienne. M.Félix pense être encore traqué, et ce n’est pas de la paranoïa. Quand on approche du "Top Secret" américain, il faut s’attendre à avoir la CIA aux fesses. San-Antonio organise une exfiltration en douceur et en ruse pour son ami. Sauf que ça se complique, lorsque le petit Toinet et M.Félix disparaissent avant le transfert. Accompagné de la jolie viennoise Heidi, San-A inspecte les abords de la Grande Roue, au Luna Park du Prater. Pas de traces de Toinet. Contretemps qui n’empêchera certes pas San-Antonio de faire des galipettes sexuelles avec la séduisante Heidi. Alors intervient Conrad, le petit-ami de la donzelle. Si le couple a voulu faire du chantage, San-A retourne la situation. Après tout, Conrad est un gugusse qui peut éventuellement l’aider. San-Antonio pense avoir trouvé un stratagème pour identifier ses adversaires. Il va utiliser une "doublure" et observer ce qu’il advient. Le remplaçant est malmené par la bande en question, c’était quasi certain. Quand la polizei locale se mêle de l’affaire, ça n’arrange rien du tout. Au contraire, ça dézingue encore davantage. San-Antonio prend la fuite, avec une prisonnière ennemie blessée. Pas sûr qu’elle tienne longtemps le choc, celle-là. San-A a appelé à la rescousse l’inénarrable Bérurier, flottant toujours entre beuverie et obsession du sexe, et Jérémie Blanc, son jeune ami Noir. C’est plus sur ce dernier qu’il doit compter, surtout lorsqu’il s’agit de secouer le comparse des ravisseurs de M.Félix et de Toinet. Pour causer, il va causer, le bonhomme. Et en plus, les trois Français prennent sa compagne en otage. C’est une pompiste qui se fera un plaisir de pomper Bérurier. Les adversaires, ce sont des espionnes bulgares, ou polonaises. Enfin, tout ça sent un coup tordu des services secrets russes communistes. Y a intérêt à occire quelques-unes de ces nénettes armées. Pour sauver Toinet et M.Félix, pas indispensable d’agir en finesse, surtout quand on est avec le gros de la troupe, à savoir Bérurier. Cette histoire de guerre des virus entre Russkofs et Ricains, elle pourrait bien se conclure à Atlanta, Géorgie… (Extrait) “La vie viennoise est là, simple et tranquille. Je me dirige vers une station de taxis et demande à l’un d’eux de me conduire à la gare. Une fois à destination, je découvre une agence de location de bagnoles et y loue une Audi200 break, noire, qui me fait songer à un corbillard que j’ai beaucoup aimé. Il y a encore, dans la vieille Europe, des pays qui ne vivent pas mais qui fonctionnent bien et j’ai l’impression que l’Autriche est de ceux-là. Pas besoin d’avoir son bac à choléra, comme dit Béru, pour comprendre qu’ici les pendules sont à l’heure, les commerçants honnêtes et les routes regoudronnées chaque année. M’est avis que si l’archiduc Roro s’est praliné la coiffe, c’est parce qu’il se faisait tartir comme un pou sur une tronche de chauve. J’aurais tellement de mal à m’acclimater dans une nation pareille que je préférerais aller apprendre aux Pygmées à jouer au Scrabble.” Que les lecteurs n’ayant jamais entendu parler de San-Antonio lèvent le doigt… Ah si, il y en a quand même un petit nombre. Ce héros imaginé par Frédéric Dard à la toute fin des années 1940 a été un des plus gros succès d’édition du 20e siècle. C’est dû en partie à la désinvolture et à la séduction de ce policier atypique. Au fil de ses 175 aventures (plus quelques hors-série), San-Antonio nous entraîne dans de virevoltantes péripéties pleines d’humour… et de jolies femmes, toujours prêtes à succomber à son charme incontesté. Il est entouré de personnages annexes qui, pour la plupart, n’engendrent pas la mélancolie. "L’hénaurme" inspecteur Bérurier et sa grassouillette épouse Berthe ; Achille dit le Vieux, patron de la police ; le flic souvent à côté de ses pompes César Pinaud ; Félicie, la "brave femme de mère" de San-A… et toute une série de personnes hautes-en-couleur. Cet épisode des aventures de San-Antonio date de 1988, une quarantaine d’années après sa création. C’est dire que son univers s’est étoffé au long des décennies. On retrouve le petit Toinet, adopté par le policier et sa mère alors qu’il était bébé, âgé de douze ans et déjà fort intéressé par la sexualité. Jérémie Blanc, lui, n’est entré dans le cercle des amis de San-Antonio que depuis 1986. D’origine africaine, c’est un jeune homme brillant, grand et athlétique, aussi vif dans l’action que peut l’être son mentor. Les épisodes sans Bérurier ne manquent pas de rebondissements, mais il y ajoute cette fantaisie, ce brin de folie, que l’on adore. On le constate ici, une fois encore. Faut-il le rappeler, San-Antonio, c’est aussi (ou d’abord) ce langage inventif introduisant une complicité avec le lecteur. Agréable de relire les tribulations de San-Antonio ? Oh oui, on ne s’en lasse jamais. |
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