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ROMAIN SLOCOMBE |
HématomesAux éditions BELFONDVisitez leur site |
1259Lectures depuisLe mercredi 29 Mars 2017
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Une lecture de |
Recueil de nouvelles. Le corbeau : Pierre Besombes est thanatopracteur dans un funérarium normand. Son épouse Edwige est récemment décédée suite à un accident de cheval. S’il est compétent pour son métier, Besombes affiche un certain laisser-aller personnel depuis qu’il est veuf. Il ne paraît pas tellement regretter Edwige. Ces derniers jours, il a reçu cinq courriers anonymes faisant référence au traditionnel Jeu de l’Oie. Le contenu de ces enveloppes est énigmatique. D’autre part, Besombes est contacté par une femme, fort insistante, adepte d’une sorte de secte apocalyptique. Tout ça rendra-t-il Besombes dépressif ? Sale temps pour les mouches : Après avoir effectué ses courses en grande surface, Marion attend que son petit-ami Grégoire vienne la chercher. Il est en retard. Jean-Luc, ancien copain de collège, propose à Marion de la raccompagner chez elle. Qu’il fasse un détour, ce n’est probablement pas de bon augure. Le dernier crime de Guy Georges : En cette décennie 1990, le tueur en série Guy Georges a marqué les esprits, agressant mortellement plusieurs jeunes femmes à Paris. L’heure de son arrestation est imminente. Habitant le 14e, Julie n’est pas dans le secteur où opérait Guy Georges. Néanmoins, rentrer à la nuit tombée continue à l’inquiéter. Mais les conseils de son amie Claire, interne en médecine passionnée par cette série de crimes, devraient aider Julie si son chemin croisait celui de Guy Georges. D’ailleurs, l’homme qui la suit ce soir-là, c’est sûrement lui. Éléonore : Psychologue en investigations criminelles, Anne-Caroline s’intéresse au cas de Gérard Bauer. Cet ancien policier instable a été retrouvé, errant et amnésique, avec le cadavre torturé d’une jeune femme, Éléonore. Interné en psychiatrie, Bauer essaie de se souvenir. Il semble que cette victime et lui aient séjourné dans une étrange maison, en mauvais état, à l’abandon. Si ce lieu sinistre existe-t-il vraiment, elle devrait l’éviter. Sarcome du capricorne : Joret est un commercial chevronné. À Moustapha Sylla, originaire de Bamako, et à son épouse la libraire Hélène, il a vendu de coûteux travaux pour leur maison. Même s’il n’apprécie guère les Africains, pourquoi ne pas arnaquer une fois de plus ce Sylla ? En ces temps de crise économique, la situation a changé. Totalement, même ! Si Joret compte le manipuler, Sylla a d’autres projets. Rue des Boulets : Le brigadier-chef Hamelet n’est pas mauvais bougre. Un témoignage dénonce la présence d’un couple de Moldaves sans titres de séjour. Ils logent rue des Boulets, obligeant peut-être une famille à les accueillir. Lorsqu’il va vérifier sur place, l’intention du policier est de résoudre un problème, non pas d’en créer d’autres. Le mieux eût été qu’ils soient effectivement partis. Nanotechnologies : Marie Cazin est une scientifique toulousaine spécialisée dans certaines technologies pouvant être exploitées par des terroristes. C’est pourquoi sa hiérarchie refuse qu’elle accepte la candidature d’une étudiante indonésienne, au CV pourtant convaincant. Entre-temps, cette dernière est venue directement tenter sa chance à Toulouse. Hématomes : Anne est une sculptrice d’une trentaine d’années. Elle va séjourner dans la Meuse, dont elle est native, pour une résidence d’artiste. Dans un restaurant miteux, se produit un esclandre. Ce qui ravive pour Anne de mauvais souvenirs remontant à son enfance. Des morts suspectes et autres injustices jamais sanctionnées. Si elle a reconnu un des protagonistes d’alors, il est possible qu’elle soit en danger. I’m just losing that girl : Dans un jardin public, la lycéenne Pauline a été verbalisée par un gardien intransigeant. Un témoin est intervenu pour plaider en faveur de la jeune fille, vainement. En fait, l’homme n’était pas là par hasard. S’il a défendu Pauline, pas sûr que ce soit par simple charité bienveillante… (Extrait) “Pierre Besombes débouche la bouteille et remplit le verre. Des mouches bourdonnent à travers la pièce – et dans la cuisine aussi. Plus encore dans la cuisine. Ce doit être les restes qui encombrent l’évier. Et la poubelle pleine, dont le contenu se déverse à l’extérieur. Il ouvre l’enveloppe. La cinquième depuis le début du mois. Une photo, du même format que les précédentes. Elle représente un puits, au milieu d’un jardin. Pas n’importe lesquels : son jardin, son puits. Installé sur le canapé, Pierre Besombes avale un premier verre, sans eau ni glaçons, cul sec. Puis il se lève et prend le "Dictionnaire des Jeux de Société" dans la bibliothèque…” Depuis “Un été japonais” (2000) jusqu’à “L’affaire Léon Sadorsky” (2016), en passant par “Monsieur le Commandant” (2011) et bien d’autres titres, Romain Slocombe est un auteur très actif. Denses, tel “Première station avant l’abattoir” (2013), ou plus légers comme “Envoyez la fracture” (2007), ses romans se caractérisent par une tonalité personnelle et un indéniable perfectionnisme. Souvent, des faits ou lieux réels sont inclus dans le récit, même si la fiction prime. Ce recueil regroupe neuf nouvelles (révisées) publiées depuis une dizaine d’années, pour divers supports. Un bon moyen de vérifier que Romain Slocombe est aussi très doué dans le texte plus court. Pour lui, la nouvelle ne se réduit pas aux portraits d’individus, aussi réussi que soit ce genre d’exercice. Il s’agit d’épisodes complets, avec leur contexte, leur ambiance, leur singularité. Des histoires aussi vivantes que sociétales. Des "instantanés", ce qui ne manque pas de logique puisque Slocombe est, par ailleurs, un photographe de talent. |
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