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DOMINIQUE SYLVAIN |
Mon Brooklyn De Quatre SousAux éditions APRES LA LUNE |
3415Lectures depuisLe mardi 21 Fevrier 2006
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Une lecture de |
Thionville, milieu des années 1960. Minou a 9 ans. En semaine, elle habite chez ses grands-parents. C’est dans ce quartier à population bigarrée qu’elle va à l’école. Sa maîtresse est une jolie jeune femme qu’elle aime bien. Minou et sa copine Marie-Pierre sont de vraies pisseuses. C’est à cause du « pouvoir de la rigolade » qu’elle ne contrôlent pas leur pipi. Même si Sadok (le frère de Fatima) et la Folle du quartier sont parfois brutaux, elle reste insouciante. Le vendredi soir, elle adore participer à la chorale de sa maîtresse. Son oncle la raccompagne ensuite. Mais il y a aussi ce qu’elle appelle « des moments mazouteux ». La maîtresse a été victime d’un accident mortel. C’est ce que la directrice annonce aux élèves. En réalité, on l’a défenestrée. L’oncle André est suspecté par la police. Minou avait remarqué qu’il s’intéressait discrètement à la belle institutrice. L’inspecteur Scharff prend l’affaire à cœur, car il avait aussi le béguin pour la jeune femme. La fillette défend son oncle. Il est timide. Il a été marqué par la guerre d’Algérie. Tandis que Sadok se montre plus amical, le témoignage de sa sœur Fatima est accablant. Elle a vu l’oncle André dans l’immeuble de la défunte, « mauvais jour, mauvaise heure. » Même si les affaires d’adultes sont compliquées, elle cherche la bonne explication... Voici un des premiers titres d'une nouvelle collection : "la Maîtresse en Maillot de Bains". Ce texte d’une cinquantaine de pages s’adresse à tous les publics. On a déjà pu apprécier le talent de Dominique Sylvain dans une dizaine de suspenses, dont plusieurs légitimement récompensés. Ici, la tonalité enjouée correspond bien à la candeur espiègle de l’enfance. On note de savoureuses expressions (« les nains à tourniquet » désignant les marmots). On passe en douceur d’images de l’âge heureux à une intrigue criminelle astucieuse. C’est un réel plaisir de lecture !
Pour la petite Dominique S cette nouvelle marque la fin d'un monde, celui de l'innocence, des éclats de rires et « des Ondines de compétition ». Jamais plus elle ruinera sa culotte dans des convulsions rares et humides. Elle voulait être espionne internationale, elle devra jouer à la détective. La maîtresse n'a pas été victime d'un accident, quelqu'un l'a défenestrée et ce quelqu'un pourrait bien être l'oncle André. A part que ce soit pépé ou le père de Sadok… peu de gens peuvent s'offrir la télé, alors beaucoup matait la maîtresse, surtout au printemps lorsqu'elle prenait ses douches fenêtre ouverte… à moins que ce ne soit plus étrange, plus marrant… Un truc de grands. Une quarantaine d'années plus tard, la petite Dominique S n'est devenue ni espionne internationale, ni la Mata Hari de la rue Fauvette, ni détective, elle est devenue écrivain, auteur de polars, spécialiste des chemins nocturnes, détective de la phrase, inspectrice de la syntaxe, Ingrid Lola ou Jost Diesel du talent, Alex Bruce du mot… La petite gamine de neuf ans, qui était la meilleure en rédac, est devenue Dominique Sylvain. C'est du moins ce que nous soutient son Brooklyn de quatre sous… mais peut-être n'est-ce que de la fiction, qu'une aventure imaginaire… Un truc d’écrivain.
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