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SAN-ANTONIO |
Si, Signore !Aux éditions POCKETVisitez leur site |
856Lectures depuisLe dimanche 27 Juillet 2014
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Une lecture de |
En ces débuts de la décennie 1970, l'espionnage est une activité à plein temps entre l'Est et l'Ouest, ou inversement. La France compterait presque pour quantité négligeable dans le domaine du secret international, de la barbouzerie tous azimut. Sauf si le commissaire San-Antonio et le mastard Bérurier sont missionnés pour résoudre un bintz d'enfer. Le topo, c'est qu'un agent de l'Est a vendu des documents à nos services français. Mais il s'est fait voler son attaché-case à l'aéroport de Catane, avant de se faire buter plus tard. Voici donc San-Antonio et Béru en Sicile, pour récupérer la valoche et ses papelards. Pour ça, ils repèrent un voleur pro local, le nommé Donato. Ils le filochent jusqu'à domicile, lui mettent la pression en kidnappant sa jolie sœur Lila, pas une farouche. Passons sur des obsèques motorisées, et sur le moment où San-Antonio risque de périr en étant jeté dans la lave de l'Etna. Le commissaire et le goinfre Bérurier sont “invités” à Messine, pas pour pêcher la sardine mais chez un chef de la Mafia. Marchand de cercueils, cet Aldo Cesarini prétend négocier la valise, qu'il ne possède pas. Un temps captif, San-Antonio est libéré par les femmes du mafieux. Il en profite pour sauter successivement l'épouse de Cesarini, sa fille veuve, et sa petite-fille. Cette dernière, Thérésa, le conduit chez son grand-père maternel, un potier, où il pourra se planquer. Le répit sera court pour San-Antonio. Les sbires de l'organisation “Code Z”, dirigée dans le coin par la vieille actrice Linda Benson, cognent et séquestrent bientôt le vaillant commissaire. San-Antonio a été contraint de leur avouer que sa mission n'est pas aussi claire que ça. Alors qu'il sert de cible façon stand de tir, un duo de tueur intervient, exécutant la bande de mercenaires de “Code Z”. Ceux-là sont plus ou moins des alliés, puisqu'il s'agit des services secrets ricains. Dont le QG se trouve sur un navire mieux équipé qu'il n'en a l'air. Avec eux, San-Antonio tente une explication de l'imbroglio (un mot rital qui s'impose). Les documents existent sans exister, mais c'est pas le principal, en somme. Le commissaire en réchappe encore, tandis que les joyeux espions amerloques sont à leur tour dézingués. Il va faire la connaissance d'une belle Suédoise de vingt-cinq ans (pléonasme) nommée Ulla Hopp. Une complice bien utile quand San-Antonio recontacte le voleur Donato. Et puis, nonobstant quelques autres péripéties, il ne faut pas que le commissaire oublie de récupérer son adjoint Bérurier, avant d'aller exposer la situation au Vieux et au ministre de tutelle… Un San-Antonio d'il y a tout juste quarante ans. Comme le commissaire est un multi-carte de l'aventure, un varié dans les missions, le voici lancé dans une histoire où une Mata-Hari ne saurait plus qui trahir (c'est une image). Donc, il y a une valoche à retrouver, que tout le monde veut, mais qui n'a aucune importance, vous suivez ? En réalité, ce serait ce qui se passe sur un îlot sicilien qui est inquiétant, paraît-il. L'essentiel, c'est que ça extermine beaucoup autour de San-Antonio. Du cadavre à longueur de chapitres, et pas de temps mort, voyez. Dès que les services secrets passent à l'action, c'est ainsi. Et avec un max de gaudriole sexuelle suggérée, également, car le commissaire ne laisse aucune femme passer à sa portée sans la lutiner à la française. Faut que ça bouge, à tous points de vue. L'auteur ne manque pas d'ironiser sur les beaux esprits littéraires, microcosme dont il est exclu : “Écrivailleur de calembredaine, c'est pestilentiel, dégradant. Ça rejaillit sur l'espèce entière. Tout le monde en subit les éclaboussures. Le romancier, pour être respecté, faut qu'y soye aussi homme de lettres. Bien tartant, pompeux, verbeux, docte. C'est pourquoi je cantonne dans la bienséance, tu remarqueras. Je me fais oublier le passé. Je me virginise le style en déployant les grands artifices. Pas bête, hein ? P't-être qu'un jour, je serai amnistié. On me laissera mourir dans le rang, en bout de file, en bout de table, mais parmi. Je serai gracié à force d'application. Ils diront : voyez, il avait bon fond, ce Santonio. Il était récupérable. L'âge lui a dessillé les yeux. Il a compris où se trouvait la vérité...” San-Antonio les dépassera en talent pendant encore plus d'un quart de siècle. Outre “Si, signore !”, sont actuellement réédités “Maman les petits bateaux” et “En avant la moujik”, publiés autour des années 1970. Les occasions de (re)découvrir l'univers de San-Antonio ne manquent pas. |
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