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SAN-ANTONIO |
Berceuse Pour BérurierAux éditions POCKETVisitez leur site |
774Lectures depuisLe samedi 3 Mai 2014
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Si le sémillant commissaire San-Antonio reste le fringuant célibataire chéri de ces dames, depuis environ six mois, il file le parfait amour avec Wenda. C'est avec cette blonde et sculpturale poupée Russe d'origine, portée sur les doubles doses de whisky, que ce soir-là il va assister à un spectacle de music-hall. Fakir égyptien hypnotiseur, le Petit Marcel triomphe en ce moment à l'Alcazar. San-Antonio n'est pas chaud pour jouer dans le show, où des pékins du public sont manipulés sur scène. Parmi eux cette fois, se trouve le Gros, l'inspecteur Bérurier en personne, qui se ridiculise encore davantage que les autres. Dès la fin du spectacle, l'adjoint de San-Antonio s'éclipse bien vite, semble-t-il. Tandis que le commissaire s'adonne à la gaudriole avec la belle Wenda, Berthe Bérurier et un de leurs amis recherche vainement son mari (auquel elle n'est pas d'une scrupuleuse fidélité). Au petit matin, San-Antonio s'en retourne à l'Alcazar, fermé à cette heure. Ça n'empêche nullement le commissaire d'y pénétrer. Dans la loge du Petit Marcel, il découvre Bérurier sans connaissance, ni réaction. Le Gros est en catalepsie, hypnotisé jusqu'à l'os. San-A ne tarde pas à dénicher l'adresse d'Edwin Zobedenib, ce qui est le vrai nom du Petit Marcel. Il a l'occasion de prendre en filature Landowski, le costaud qui sert d'assistant au fakir sur scène. Quand il arrive chez l'hypnotiseur, sa rousse secrétaire particulière Solange Roland apprend au policier que Zobedenib est parti pour Londres, profitant d'un jour de relâche. San-Antonio bigophone à ses collègues d'Orly, afin de retarder le départ de l'artiste. Toujours dans le même état inquiétant, Bérurier a été ramené chez lui, dans sa chambre : “Elle me rappelle une porcherie que j'ai beaucoup aimée ; en moins moderne toutefois et en beaucoup moins propre. Mon pote Béru gît sur sa couche matrimoniale, plus défoncée qu'un chemin de terre après le passage d'une division de panzers.” Edwin Zobedenib est amené chez Bérurier, afin de le réveiller. Ce qui s'avère totalement impossible, car ce n'est pas Petit Marcel qui l'a hypnotisé. Interrogé sur sa fin de soirée, l'artiste paraît avoir un alibi suffisant. Le coupable court toujours, éliminant au passage le concierge de l'Alcazar, et cherchant à hypnotiser le brave inspecteur Pinaud, qui se trouvait sur son chemin... San-Antonio a été confronté à de dangereux trafiquants, à d'anciens nazis, à des sociétés secrètes, à des affaires d'enlèvements ou des cas d'espionnage, à des complots visant des personnalités. Quant à cette intrigue écrite en 1960, c'est d'une pure enquête policière dont il s'agit. Néanmoins, avec le pétillant San-Antonio, on ne se contente pas de suivre bien gentiment la piste du suspect. Converser courtoisement en guise d'interrogatoire, ce n'est pas dans sa manière. De l'aventure énigmatique et trépidante, du mystère autour de personnages hauts en couleur, voilà ce qui excite ce diable de commissaire. Et quand c'est “l'hénaurme” Bérurier qui est victime, il met les bouchées doubles pour éclaircir l'affaire. Certes, vu son état cataleptique après une prestation mémorable sur scène, Bérurier reste incapable de participer aux investigations. Le sympathique Pinuche, le deuxième bras droit de San-Antonio, y contribuera quelque peu. Pour ce qui est du contexte, nous sommes à l'époque où le music-hall connaît un très grand succès. Souvenons-nous de la chanson de Charles Trenet datant de 1955 “Moi, j'aime le music-hall”. Transmission de pensée (Myr et Myroska), prestidigitation et hypnose sont aussi populaires que les chanteurs célèbres de ce temps-là. Concernant le directeur du théâtre, San-Antonio fait allusion à “M.Poulatrix, le champion olympien du lancement du disque (spécialisé dans le trente-trois tours).” Bien sûr, il s'agissait de Bruno Coquatrix (1910-1979), qui s'occupa de Bobino et surtout, dès 1954, dirigea avec un immense succès l'Olympia jusqu'à son décès... “Berceuse pour Bérurier” s'inscrit dans la meilleure tradition des aventures de San-Antonio. |
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