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SAN-ANTONIO |
Passez-moi La JocondeAux éditions POCKETVisitez leur site |
1176Lectures depuisLe samedi 19 Avril 2014
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Une lecture de |
En 1954, le commissaire San-Antonio émarge aux Services Secrets. Pour ses premières vacances depuis longtemps, il prend la direction du Dauphiné. Ex-officier durant la guerre et ancien journaliste, son ami Duboin tient un hôtel dans la région de Grenoble. Promesse d'un séjour farniente. Pourtant, une explosion détruit la voiture de San-Antonio, avec ses deux passagers, quelques jours plus tard. Tout ça à cause du collier d'un chien mort qu'il avait trouvé sur la route avant d'arriver. San-Antonio bigophone au Vieux, qui lui donne carte blanche afin d'éclaircir le mystère. Il se rend à La Grive, le bled où il avait ramassé le chien et son fameux collier. Éboueur et poivrot, le nommé Dédé finit par lui avouer qu'une femme trentenaire l'a déjà contacté pour les mêmes motifs. C'était une inconnue à vélo, qui semblait aimer la couleur bleue. Sûr qu'il n'en faut pas davantage à San-Antonio pour dénicher la piste de cette personne. Il aboutit bientôt dans une propriété des environs, qui paraît déserte. C'est sous la forme d'un épouvantail, qu'il va découvrir dans le jardin le cadavre d'un métèque, le compagnon de la femme. San-Antonio obtient même le nom des locataires de la propriété, les Vinay, de Lyon. Apprenant qu'un camion Mac passa par là durant la nuit en question, le commissaire suppose que le collier du chien devait faire sauter le poids-lourd. Par une gentille postière boitillante, San-Antonio identifie la DS des Vinay. Laquelle semble avoir été volée à un Lyonnais nommé Compère. Sauf que ce M.Compère n'est pas si clair. Il possède un entrepôt, que San-Antonio ne se prive pas de visiter clandestinement. Dans le sous-sol, on y a caché un gros rouleau de papier. En cet après-guerre, c'est une matière première qui a de la valeur, certes. Surtout si l'on peut imprimer des biftons sur le fameux papier. Par l'intermédiaire de son ami Duboin, San-Antonio contacte le détective lyonnais César. Celui-ci confirme qu'un camion chargé d'un gros rouleau de papier fit le trajet entre Grenoble et Lyon, ladite nuit. Lorsqu'il retourne à l'entrepôt, le commissaire y découvre le cadavre de Compère, abattu par balles. San-Antonio va encore traverser quelques périls avant de résoudre l'affaire ! Depuis 1949, San-Antonio est éternellement présent dans l'actualité de l'édition. C'est de nouveau le cas en cette année 2014, puisque Pocket lance une nouvelle présentation des romans culte de San-Antonio. “Passez-moi la Joconde” est une des dix premières aventures de San-Antonio. Il évolue dans des contrées que l'auteur connaissait bien, entre la région lyonnaise et Grenoble. Il n'est peut-être pas inutile de préciser que le rythme narratif est soutenu, notre héros allant de surprises en rebondissements. En effet, San-Antonio est le roi du langage fleuri, mais ces intrigues des années 1950 sont avant tout mouvementées. Clins d'œil à noter, pour les initiés : le nom de famille Vinay désigne une commune d'Isère, mais également un éditeur lyonnais de l'époque (qui publia entre autres André Héléna)... Est aussi évoqué le roman “Kaputt” de Curzio Malaparte, or nous savons que Kaputt fut un des pseudos de Frédéric Dard.
Mais voilà que les vacances de San-A tournent vinaigre. Sa voiture explose avec à son bord la charmante personne et son vieux « fossile généreux » ! Et voilà notre fringant San-A parti en chasse d’une mystérieuse femme en bleu et à vélo qui s’intéresse au chien mort sur la route et porteur du collier explosif qui a détruit la voiture de bien malheureux San-A Le lecteur, amateur de la verve fleurie et souvent sibylline de San-A, ne sera pas déçu par ce « Passez-moi la Joconde » « Comme séance c’est du premier choix. Un touriste américain lâcherait une fortune pour bigler ça aux Folies! La petite postière est moite, chaude, fondante... Son corps sue l’amour et c’est un truc qui fait de l’effet aux mâles dignes de ce nom. Pour la remercier de son hospitalité, je lui fais mon échantillonnage numéro 4. Celui qui comporte le coup du serrurier, la fleur tropicale et le triporteur hindou. Elle n’en revient pas. Jamais on ne lui a appris des trucs semblables, même dans les manuels scolaires. Il est deux heures du matin lorsqu’on sonne le cessez-le-feu. Elle a les flûtes en flanelle, ce qui n’améliore pas son infirmité. On s’endort comme deux brutes et on ne se réveille que lorsque son glandulard de réveil se met à jouer à la gare. » |
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