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DOMINIQUE SYLVAIN |
La Fille Du SamouraïAux éditions VIVIANE HAMYVisitez leur site |
4265Lectures depuisLe samedi 28 Mai 2005
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Une lecture de |
Alice Bonin travaille à « Paris est une fête », une agence qui se propose d’animer vos fêtes de famille : mariage, anniversaire... Elle se déguise en Britney Spears, puisque sa profession est d’être sosie, et danse pour vous mieux que ne le ferait la vraie Britney. Aujourd’hui, elle doit donner un spectacle pour l’anniversaire du fils d’un ponte d’une compagnie financière. Seule dans une chambre du 34e étage de l’Astor Maillot, elle se prépare tout en buvant une coupe de champagne et en évoquant la peine de cœur qui l’a terrassée quelques temps plus tôt. Subitement, une petite voix vient distraire ses pensées et lui suggère de sauter par la fenêtre. Ce qu’elle fait… 34 étages plus bas son corps s’écrase sur le toit d’une voiture sous l’œil attentif de l’objectif d’une caméra numérique. Ce même jour Ingrid Diesel, masseuse de jour, se déshabille et donne à voir, au public médusé du Calypso, l’étang bordé d’iris qu’un maître en tatouage lui a dessiné au bas de son dos. Pourquoi Ingrid Diesel et Lola Jost ex-commissaire, amatrice de puzzles géants vont-elles s’intéresser à la défénestration d’Alice ? Tout simplement parce que Maurice Bonin, le père d’Alice réside dans le même quartier, le faubourg Saint-Denis, non loin du passage du désir et qu’il est un habitué du restaurant aux Belles. Le duo va se lancer sur la piste de la vérité, par pure amitié pour un voisin, un copain du quartier. Mais leur quête n’est pas sans embûches et, presque aussitôt, elles se retrouvent en très mauvaise posture, kidnappées et torturées par des barbouzes… Ce roman est le second qui met en scène les nouvelles héroïnes de Dominique Sylvain : Ingrid Diesel et Lola Jost. Antinomique duo, que constituent cette Américaine échoué à Paris, masseuse le jour et strip-teaseuse la nuit et cette ex-flic qui vit tel un ours dans sa tanière du faubourg. Contradictoire duo que ces détectives amatrices, mais aussi complémentaire et ambigu. Que sont-elles l’une pour l’autre ? Des amies ? Certes… le maître et l’élève ? La mère et la fille ? Peut-être… Mais comment ne pas penser à un cet autre duo tranquille et efficace, dont l’un se nommait Starsky et l’autre Hutch et qui sentait bon l’homosexualité ? Tout comme dans son précédent roman, « Passage du désir », qui avait vu la naissance de ce couple, l’auteure déploie son talent et sa bonne humeur à travers une intrigue compliquée à souhait et aux rebondissements multiples. Seul le sordide qui fissure les amitiés et les solidarités de quartier parvient à ébranler l’optimisme que déploie Dominique Sylvain ; le sordide, qu’engendre la jalousie, l’envie, l’appât du gain ou de la gloire… et qui, à l’époque des Webcam et de la télé-réalité, paraît avoir de beaux jours devant lui.
Avec La Fille du Samouraï, Dominique Sylvain continue sa nouvelle saga avec ses deux héroïnes, l’ex-commissaire Lola Jost et la flamboyante américaine d’origine, Ingrid Diesel. Le Japon n’est absolument pas au cœur de cette histoire. C’est la carotte. Ingrid, en poussant Lola à enquêter sur le suicide d’Alice Bonin du 34e étage de l’Astor Maillot, lui promet d’aller voir les sakura à Tokyo et Kyoto car la pleine floraison intervient à la fin mars et que l’on va pique-niquer sous les sakura et se goinfrer du sushis et de saké, comme les Japonais. Puisqu’il y a enquête, il y a forcément anguille sous roche. D’autant que c’est un vieil ennemi qui tient les commandes de la police. Le Nain de jardin, le commissaire Brousset. Et la victime n’est pas n’importe qui. C’est Alice Bonin, alias Britney Spears, la fille de Papy Dynamite ou Maurice Bonin, un ami de nos deux enquêtrices plus ou moins en herbe. Alice s’est en effet suicidée déguisée en Britney Spears, dont elle est un sosie acceptable, sous la caméra de son cousin qui s’est empressé de mettre ce beau film sur Internet et d’en vendre les droits à une télé. Au milieu de tout ça, un petit ami délaissé, infirmier de son état et diablement séduisant. Et ce qui est étrange, c’est que l’Hôpital où il travaille semble au cœur de l’affaire. On y rencontre toutes sortes de gens. Certains y travaillent, y dorment, mais n’y ont aucune légitimité. Et puis il y a la morgue d’où provient une main retrouvée dans le frigo d’Ingrid qui passe son temps, tel Tardieu, à utiliser un mot pour un autre et à être reprise, sans cesse, par une Lola de plus en plus remontée. Pourquoi Lola est-elle de plus en plus remontée ? Parce que les barbouzes sont de la partie. Il semblerait que le fils de notre Ministre de l’Intérieur, Hélène Plessis-Ponteau, s’adonne à la drogue et qu’on ait tenté de la faire chanter. Alice ne serait pas étrangère à l’affaire. Nos deux amies se retrouvent recherchées et privées de leurs droits civiques et de leurs cartes bleues, ce qui est plus grave au vu de la situation qui dégénère. Ingrid, qui est masseuse le jour, danseuse la nuit, connaît bien le milieu où Alice travaillait : les call girls de luxe. L’affaire se corse quand elle se retrouve à la porte. La pêche au maquereau est alors ouverte. C’est le moins qu’on puisse faire pour ne pas céder à la folie. Avec La Fille du samouraï, on avance à cent à l’heure. Au milieu d’une fresque de personnages parfaitement maîtrisés et attachants, Dominique Sylvain nous emmène dans un Paris d’autant plus improbable qu’on se demande sans cesse s’il ne pourrait pas exister. Les personnages ne sont pas crédibles et pourtant ils sentent le vrai. Ils sont beaux, moches, naturels. Un peu de sueur. Beaucoup de poudre aux yeux. Le rythme est haletant. Le suspense n’est pas insoutenable mais il est tenant. La fin ne fait pas de doute. Les méchants sont connus d’avance. Ils seront mangés. Mais à quelle sauce ? Pour cela, il faut lire La Fille du samouraï. En plus, c’est une lecture rafraîchissante. Mais sûrement, il faut commencer par Passage du désir, chez le même éditeur, qui vient tout juste d’obtenir le Prix des lectrices de Elle. Dominique Sylvain, La Fille du samouraï, Viviane Hamy (coll. Chemins nocturnes), avril 2005, 284 p. – 16,00 €. Prix polar des lectrices de Elle 2005
Les éditions J’ai Lu ont eu l’excellente idée de rééditer « La fille du samouraï ». Voilà qui contentera les amateurs du genre, toujours en quête d’un polar captivant, de personnages sympathiques et attachants, comme semble l’être auteure elle-même… Mais laissons la parole au quatrième de couverture Au trente-quatrième étage de l'Astor Maillot, Alice Bonin se prépare pour le spectacle qu'elle doit donner, tout en abusant du champagne. Par la fenêtre ouverte, il lui semble voir la chanteuse dont elle est le sosie qui danse dans le ciel. Elle s'approche, s'apprête à la rejoindre... L'enquête conclut au suicide. Mais pour Bonin, qui apprend la mort de sa fille par la télévision, rien n'est moins sûr. Et il n'aura de cesse d'en convaincre ses amies Ingrid Diesel et l'ex-commissaire Lola Jost. Au fil de ses romans, Dominique Sylvain s'affirme comme un auteur incontournable du polar français. Passage du Désir, premier volet des aventures d'Ingrid et Lola, a été couronné par le grand prix des Lectrices de Elle en 2005.
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