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MICKEY SPILLANE |
En Quatrieme VitesseAux éditions J AI LU |
2477Lectures depuisjour de sa mise en ligne
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Une lecture de |
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Certains débuts de polars mériteraient de figurer dans une anthologie des « ouvertures inoubliables « Le petit bleu de la cote ouest » de Jp Manchette, en est un exemple qu’on en juge : « Et il arrivait parfois ce qui arrive à présent : Georges Gerfaut est en train de rouler sur le boulevard périphérique extérieur.(…) L'intérieur de Georges Gerfaut est sombre et confus, on y distingue vaguement des idées de gauche (…) La raison pour laquelle Georges file ainsi sur le périphérique avec des réflexes diminués et en écoutant cette musique-là, il faut la chercher surtout dans la place de Georges dans les rapports production. Le fait que Georges a tué au moins deux hommes au cours de l'année n'entre pas en ligne de compte. « En quatrième vitesse » en est un autre exemple : « La fille apparut brusquement dans le champ lumineux de lues phares, agitant ses deux bras comme une marionnette, et je lâchaiune bordée de jurons qui me laissa les oreilles bourdonnantes. (…) Je desserrai mes doigts crispés sur le volant et me livrai sans résistance aux tremblements convulsifs qui me secouaient des pieds à la tête, La cigarette échappée à mes lèvres avait creusé un trou dans la jambe de mon pantalon, ajoutant une odeur de tissu brûlé à celles du caoutchouc et du Ferodo sur-chauffés. Je balançai le mégot par la portière, et j'étais en train de penser à toutes les choses que j'aimerais dire ou faire à toutes les dindes sans cervelle de la création lorsque ma portière s'ouvrit, se referma... » mais si pour le « héros » du « petit bleu » l’histoire se termine comme elle avait commencé : « Georges tourne à 145 km/h autour de Paris indique seulement que Georges est de son temps, et aussi de son espace. » Il n’en est pas de même avec « quatrième vitesse » : « Ses lèvres s'approchèrent des miennes et mes doigts inertes trouvèrent la force de faire fonctionner la molette de mon briquet, et le hurlement de terreur qu'elle poussa résonna dans toute la maison, tandis que les flammes bleues de l'alcool l'environnaient de toutes parts, que ses cheveux argentés se transformaient en étoupe fuligineuse et qu'elle roulait sur elle-même, torche vivante, à travers la pièce sinistrement illuminée, tentant d'échapper à cet enfer déchaîné qui rongeait sauvagement les cicatrices imprimées dans sa chair par un enfer semblable. » « En quatrième vitesse » est un véritable chefs-d’œuvre et même si le privé Mike Hammer n'a que très peu de rapport « avec le froid Sam Spade ou l’humaniste Philip Marlowe » (813 n°75), il se situe malgré tout dans la tradition : flics pourris, femmes fatales et traîtres, bandits et cadavres… Chef-d’œuvre ?… Chef-d’œuvre ?… Comme tout serait simple si l’auteur n’était autre que Mickey Spillane Car avec Spillane il existe un problème… un problème politique : C’est un raciste, machiste… ouvertement fascisant !… et soutenir le contraire serait particulièrement aberrant, pour preuve : Un coup de racisme Et ,voilà brusquement que ce petit salaud (roi de Selachin) descend de son âne pour s'exhibe partout en Cadillac Un coup de machisme - Il vous est arrivé de perdre ? - Oui, une fois. Une fille qui avait quatre ans de plus que moi m'a flanqué une dérouillée. - Ah ? - Lors de la rencontre suivante, j'avais vingt- cinq ans... Je souris à Lennie. - J'aime autant te dire que je me suis rattrapé », ajoutai-je. Et en prime… une pincée d’apologie de la torture, une louche de poujadisme et deux cueilleres à soupe de libéralisme… Ne me cassez pas les pieds avec votre législation internationale. La loi est là où on la trouve et comme on la trouve. Si croyez que nous allons nous conformer aux lois de l'Arabie Saoudite, un pays où on vous tranche la main pour un pain volé, vous déraillez complètement. Qu'ils essaient ce genre de truc avec Teddy, et un de leurs gros bonnets aura le plaisir suprême de se voir offrir ses propres testicules en brochette. Pour qui se prennent-ils, de nom ? Sacré bon sang, nous avons obtenu ce que nous voulions parce que nous l'avons pris à ceux qui n'étaient pas capables de le garder, et ça n'a pas été sans mal. Vous croyez qu'ils l'ignorent, ces lascars, avec leurs tromblons et leurs idées archaïques? Et voilà qu'on y va mollo parce que, dans la capitale, on veut conserve le statu quo. Ils devraient savoir qu'il reste encore des types capables de brandir une tête au bout d'une pique tout comme les malheureux indigènes. Mais, vingt dieux, un jour, j'ai écorché un type tout vif, et il m'a confié ses secrets à tue-tête sans plus se faire prier. Oui, bien sûr, il en est mort, mais sa mort était la même que celle qu'il avait donnée à d'autres, et nous les avons eus, nos renseignements. Je voudrais bien voir nos bonnets employer ces moyens, ou le corps de la Paix, ou les politiciens. Nous sommes, ma petite enfant, des civils qui s'efforcent de sauvegarder ce pays hors des salopards qui veulent le livrer aux crétins. Nous sommes des gens qui désapprouvons les impôts abusifs qui découragent les forces intellectuelles de la nation et qui mettent des abrutis aux leviers de commande. Disons, si vous voulez, que nous appartenons à la droite.., que nous sommes tellement à droite même que nous risquons de passer à travers le mur.., mais nous sommes prêts à tout pour anéantir ceux qui détruisent notre pays. Dans Un tigre dans votre manche D’ailleurs à quoi bon chercher dans ses romans ce qu’il déclarait aux journalistes : « Je suis un ultra-conservateur dans ma façon de penser. Je n'ai pas de sympathie pour les libéraux » Mais que l'on se rassure, « En quatrième vitesse » est encore loin de ce délire maccarthyste et de cette célébration de l’Amérikkke. Alors n’hésitez pas, courrez vite acheter « En quatrième vitesse » : ça vaut le coup. |
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