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GEORGES SIMENON |
Maigret à VichyAux éditions LE LIVRE DE POCHEVisitez leur site |
2468Lectures depuisLe dimanche 1 Janvier 2012
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Une lecture de |
Le mot de l’éditeur Une femme, Hélène Lange, a été étranglée à Vichy. Bien qu'elle y ait vécu neuf ans, personne ne sait rien d'elle. Ni d'où proviennent les coquettes sommes d'argent qu'elle recevait à intervalles réguliers. Séjournant là pour une cure thermale en compagnie de son épouse, Maigret s'intéresse entre deux promenades à l'enquête de son confrère et ami Lecoeur. Ce dernier n'aura pas grand mal à arrêter l'assassin. Les petits secrets des sœurs Lange, en revanche, lui donneront davantage de fil à retordre...Comme toujours, Simenon excelle à créer une ambiance, à la rendre palpable. Les kiosques et les jardins de Vichy, les pavillons rococo, le calme teinté d'ennui de la saison thermale forment un parfait contrepoint aux existences, sordides ou pathétiques, qui nous sont finalement révélées.
L'élucubration du bertrand Un des Maigret que je préfère, pour deux raisons : D’abord, il se passe à Vichy, ville que j’adore parce que je n’y vais pas souvent. Si le Vichy ville n’a strictement aucun intérêt, le Vichy thermal a un parfum inimitable, spécialement en basse saison (c’est-à-dire presque toute l’année). Parfum de belle ville morte. Ensuite, parce que c’est sans aucun doute l’une des enquêtes qui dévoile le plus l’ignominie possible de l’être humain poussée à son paroxysme. Maigret s’y rend à la belle saison, en cure, et découvre donc un Vichy différent de celui que je connais le mieux. Il remarque d’abord une femme qui lui semble mystérieuse, hautaine, qui le fascine, écoutant comme lui les aubades données par l’harmonie municipale alignée dans le kiosque à musique. Puis il ne la voit plus et ça le gène. Enfin, il apprend sa mort et il cherche. Et lorsqu’on découvre enfin la vérité, elle est tout simplement épouvantable. Maigret, comme nous, est moralement du côté du tueur : il aurait aussi tué dans ce cas là, il aurait tué ce monstre. Chez Simenon, les vrais monstres sont, pardon Mesdames, des femmes. Les vrais, ceux qui calculent froidement, qui prennent leur temps, qui tissent leur toile patiemment, qui n’ont aucune pitié, aucun sentiment, qui ne vivent que par une nécessité égoïste et pitoyable, pour assurer leurs vieux jours. Voilà un Maigret qui prend à la gorge, qui donne envie de vomir. C’est un peu une enquête mais avant tout une lente marche vers la découverte de l’horreur absolue d’une âme noire. Noté : 5 / 5, voire mieux. |
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