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SAN-ANTONIO |
T’es Beau, Tu SaisAux éditions POCKETVisitez leur site |
929Lectures depuisLe mercredi 28 Decembre 2011
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Une lecture de |
Puerto de la Cruz est située dans le nord de Ténérife, dans l'archipel des îles Canaries, en Espagne. C’est là que San-Antonio passe ses vacances. S’y trouvent aussi sa maman Félicie, s’occupant du bébé adoptif du policier, l’énorme couple Bérurier et leur petite nièce, la pétulante Marie-Marie. Pourtant, le commissaire et son gros adjoint ne sont pas venus pour une tranquille villégiature. Le Vieux les a envoyés en mission, pour traquer un redoutable tueur-à-gages. Le renard le plus rusé que San-Antonio va croiser dans sa carrière, pas de doute. L’homme se fait appeler Martin Braham. La mise en scène familiale n’a guère d’effet, car il a rapidement repéré les deux flics français. Malgré les ordres de son patron, San-Antonio n’a pas vraiment envie d’éliminer leur cible. Béru a une idée qui leur permettrait de s’en débarrasser. Tandis que le duo met Braham hors service, un envoyé du commanditaire se présente. San-Antonio endosse le rôle du tueur-à-gage (et emprunte sa perruque blanche). L’intermédiaire Charly, venu donner des détails à Braham, est un drôle de gars. D’ailleurs, c’est une jeune femme habillée en homme. San-Antonio ne saurait laisser passer une telle occasion intime. Pendant ce temps, l’étage au-dessous, Braham réussit à échapper au couple Bérurier. Le plus inquiétant, c’est qu’il n’a pas disparu seul. Il semble avoir kidnappé Marie-Marie. Certes, San-Antonio a quelque peu enrayé la mécanique de l’opération en cours pour Braham. Mais il sait que son adversaire est aussi malin que dangereux. Le contrat du tueur concerne une soirée mondaine à venir chez Mme Nino-Clamar. À Lupanar-Desgonzès, San-Antonio trouve bientôt la demeure en question. Et sa propriétaire, une blonde veuve d’une trentaine d’années. Il se présente comme le marquis de San-Antonio, ayant fait fortune dans le parfum. Outre la fille du défunt mari et le gendre, le policier rencontre chez la veuve l’abbé Schmutz. Une vieille connaissance de San-Antonio, si l’on peut dire. Béru et lui vont avoir de gros ennuis avec la police espagnole, qui découvre quantité de drogue dans leur bagages. Emprisonné, San-Antonio va devoir braquer le juge chargé de l’affaire afin de poursuivre ses investigations… La première édition de ce roman date d’il y a quarante ans. Est-il vraiment nécessaire d’argumenter autour de cette série ? Voilà une aventure typique des meilleurs San-Antonio. D’abord, parce qu’on y retrouve avec plaisir la tribu des personnages habituels, de sa “brave femme de mère” Félicie jusqu’à l’inévitable Bérurier avec sa grasse épouse Berthe. Ce qui offre l’occasion d’assister à une furieuse scène de ménage dans le couple Béru. Sans oublier le moustique Marie-Marie, l’attachante petite peste amoureuse de San-A. Ensuite, il ne faudrait surtout pas négliger l’intrigue, évidemment riche en périlleuses péripéties et tribulations diverses. Y a pas à dire, il mouille la chemise à chaque fois, le commissaire chéri de ces dames ! “Jamais vu un moment de cette qualité, mes gueux. D’aussi dramatiques, ça certes. Des tas de chiées. Mais semblablement cauchemardesques, eh ben non ! Et savez-vous pourquoi la minute est démente ? Parce que les clowns ne disent rien. Ils menacent tout le monde sans parler…” Enfin, ce qu’adorent les admirateurs de San-Antonio, c’est bien sûr son langage qui introduit une complicité avec le lecteur. Cet épisode ne manque pas de souriantes digressions, en particulier sur le métier d’auteur populaire face à l’éditeur. Soulignons qu’est utilisé plusieurs fois le mot “polar”, fort péjoratif et rare à l’époque. “Le métier d’auteur, c’est pire que d’être pilote de boeinge. À bord d’un polar, t’as pas le pilotage automatique…” On peut recommander une belle tirade sur “la phrase”, vers la page 85. Aujourd’hui comme hier, San-Antonio s’adresse à tous, et c’est probablement pour ça qu’on l’aime. |
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