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LEWIS SHINER |
Les Péchés De Nos PèresAux éditions SONATINEVisitez leur site |
1386Lectures depuisLe mardi 20 Decembre 2011
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Une lecture de |
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Son père, petit blanc américain sans histoire, arrivant à l’agonie, Michael trouve enfin le courage de l’interroger. Le poids des non-dits qui ont étouffé son enfance, la froideur de sa mère, la souffrance étouffée dans la musique que son père écoutait enfermé dans son bureau, où trouvent-ils leurs racines ? C’est dans une véritable enquête que se lance Michael, et les découvertes qu’il fait sont de nature à réveiller de vieilles haines toujours vivaces. Dans le contexte du racisme latent qui empoisonne toujours le sud des Etats-Unis, la survivance du Ku Klux Klan n’est pas une illusion. La vérité qui finit par éclater le fait de façon… explosive… Michael n’en sort indemne ni physiquement, ni moralement, ni affectivement. Il perd tout : les faux semblants s’écroulent, il comprend enfin qui il est, ce qu’il est. Peut-on être noir et blanc à la fois ? Est-il si important d’être l’un ou l’autre ? Quelle étrange peur de soi se niche dans le racisme des reds-necks du Sud ? Le roman nous raconte l’histoire intime de Michael, remontant à ses origines, peignant, en cercles concentriques de plus en plus larges la ville, le pays, au présent et au passé. C’est trois romans en un que nous offre Lewis Shiner, car chacun des parents de Michael à son tour, Michael lui-même, en chorale à tonalité mineure, vont raconter les espoirs de leur jeunesse et les déceptions qui leur ont fait suite. La construction du roman permet une exploration profonde des motivations des protagonistes dont l’humanité afflige et réconforte à la fois. Pour autant, Lewis Shiner ne bégaie pas et le lecteur est porté chronologiquement dans une histoire romanesque à souhait, brutale et tendre, violente, colorée par le vaudou, les luttes pour les droits civiques, et la malhonnêteté politique la plus cynique. C’est tout à la fois un roman intimiste et politique, une fresque sur l’histoire récente, et même, un conte ne finissant somme toute pas si mal que ça même si les frontières, au passage, se retrouvent consciencieusement brouillées… |