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NICK SHADOW |
Rêves HantésAux éditions NATHANVisitez leur site |
2390Lectures depuisLe vendredi 11 Novembre 2011
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Une lecture de |
Nick Shadow, alias derrière lequel se cache l’auteur américain Allan Frewin Jones, est le conservateur d’une bibliothèque secrète, The Midnight Librairy, qui recèle une terrifiante collection de récits du monde. Voici quelques-uns de ses contes qui, selon l’auteur, vous glaceront le sang, vous donneront la chair de poule et feront trembler vos petits os fragiles. Mais commençons par le premier texte qui donne son titre au livre : Rêves hantés. Ce jour là Alfie n’est pas vraiment dans son assiette. Il est bougon car sa mère vient de trouver un nouveau travail et elle doit participer à une formation. Ce n’est pas tant que sa mère puisse travailler qui énerve Alfie, mais parce qu’il va passer deux ou trois jours chez sa grand-mère. Donc, il sera privé de télévision, du moins de ses émissions préférées, et comme il s’agit d’un vieux modèle télé, il ne pourra pas jouer non plus à la console. Désolant ! Et puis, il est inquiet car la chambre dans laquelle il doit dormir, était autrefois celle de Martin, le frère de sa mère. Or Martin est mort dans son lit alors qu’il n’avait que dix ans. Bien vite il est rassuré. Ce n’est plus le même lit, la chambre a été repeinte, donc il n’a rien à craindre. C’est ce qu’il pense. Sa grand-mère essaie de le divertir, de l’occuper, par exemple de consulter les albums photos, de reprendre la peinture comme lorsqu’il était plus jeune. En avant, destination l’abbaye toute proche, où plutôt ce qu’il en reste. Il couche sur sa toile les vestiges de l’édifice religieux, et la nuit même il cauchemarde. Un moine dont il ne peut distinguer le visage sous la capuche le poursuit dans les ruines, avec entre les mains une corde. La Course met en scène, ou plus exactement en piste, une jeune fille qui ne rêve que de podiums et de sélection nationale grâce à son talent de coureuse de quatre-cents mètres. Seule ombre au tableau : son amie Ophélie la bat régulièrement. Alors elle s’entraîne d’arrache-pied, c’est le cas de le dire, pour améliorer ses performances. Et son entraîneur ne cesse de lui rabâcher Effort, concentration, détermination ! Facile à dire, mais pas évident à mettre en pratique même si Annabel essaie d’optimiser son potentiel. Alors, son entraîneur lui conseille d’imaginer que devant elle court quelqu’un d’autre, Ophélie par exemple, et qu’elle doit à tout prix se sublimer pour la dépasser. Au début, au départ même, la magie n’opère pas, et puis peu à peu, elle aperçoit devant elle comme une ombre, comme un fantôme qu’elle poursuit, courant de plus en plus vite. Mais il existe toujours un revers à la médaille, même si elle est méritée. Danse de Carnaval, dernier titre du recueil, nous emmène dans la petite ville de Stowham qui prépare activement le carnaval de rue qui se déroule tous les ans le premier samedi du mois d’août. Rob, le responsable du foyer des jeunes propose de construire un char avec l’accord de la municipalité. Après délibérations, tous s’entendent sur le sujet des Mayas, le thème retenu cette année étant Mythes et légendes du monde. Tout le monde s’active fiévreusement car ils n’ont que quinze jours pour préparer le corso. Les rôles sont attribués dans la bonne humeur et Adam prend le sien à cœur, peut-être trop. Ces trois nouvelles dont le thème principal est le fantastique, empruntent à des sujets totalement différents dans leur imaginaire et leur approche. Toutefois ils ont en commun de posséder un épilogue qui ne joue pas dans le « Happy end », et j’ajouterais que quoique qu’il s’agisse de fantastique, certaines des trames peuvent se conjuguer à des événements, des faits, des actions issus de la vie réelle. En effet, dans Danse de Carnaval, l’un des héros est transformé psychiquement par son déguisement. Mais cela n’arrive-t-il pas que des hommes, ou des femmes, changent radicalement de caractère, de personnalité, lorsqu’ils endossent des habits qu’ils n’ont pas l’habitude de porter ? Et puis, sous l’apparence futile et fantastique de ces nouvelles, se cachent quelques sujets de réflexion : A quoi peuvent s’occuper les enfants de nos jours lorsqu’ils n’ont pas la télé ou les jeux sur consoles ? Et que penser de ceux qui veulent à tout prix dépasser leurs limites ? De ceux qui s’investissent trop dans le travail, même s’il s’agit d’un loisir, qui leur est confié ? Evidemment c’est un adulte qui raisonne ainsi, et nos préadolescents qui eux ne vont pas si loin dans leur analyse ne se poseront pas ces questions. Heureusement ! |