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SAN-ANTONIO |
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778Lectures depuisLe jeudi 28 Juillet 2011
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Une lecture de |
Le commissaire San-Antonio et sa mère Félicie passent leurs vacances dans la Seine-et-Eure. Il finit par être quelque peu ennuyeux, ce séjour à Saint-Turluru-le-Haut. Certes, l’ex-adjudant Morbleut apporte une certaine animation à l’hôtel, mais ils songent à partir. C’est alors que San-Antonio apprend qu’un crime a été commis à Bellecombe-sur-Moulx, la grande ville voisine. On a assassiné chez lui, à coups de revolver, le candidat de gauche aux prochaines élections partielles. Et c’est maintenant son adversaire de droite qui a été égorgé dans sa baignoire, tel Marat, à l’insu de sa famille présente. Voilà qui excite l’intérêt de San-Antonio. Il retrouve le commissaire Conrouge à Bellecombe, ayant reconstitué les faits dans les deux affaires. Il semble qu’il s’agisse d’un fantomatique criminel. C’est l’inénarrable inspecteur principal Bérurier qui apporte à San-Antonio son ordre de mission, signé du Vieux, pour reprendre l’enquête. Béru s’installe dans le même hôtel, où il va comme toujours faire son show, et bientôt sympathiser avec l’ex-adjudant Morbleut. Après avoir interrogé le domestique du candidat de gauche, San-Antonio cherche à joindre son jardinier, qui était sur les lieux. Si le commissaire découvre le chien embroché de ce Mathieu Mathieu, le jardinier s’est évaporé. Peut-être est-ce un témoin gênant qui aurait préféré disparaître, pour sa propre sécurité. San-Antonio et Bérurier rendent visite à la veuve du second candidat. La scène du crime, c’est la salle de bains, où il parait bien incertain d’assassiner quelqu’un. Surtout que toute la maisonnée était à côté. Si le criminel était un fou, il agirait ouvertement, contrairement à ce qui s’est produit pour les deux meurtres. Une filature permet à Béru de vérifier qu’un ami de la veuve est suspect, mais n’avait pas de raison de tuer l’autre candidat. Le dernier postulant à la députation, indépendant, est sous protection policière. Après avoir connu un beau succès lors d’un meeting, l’homme est mortellement agressé dans son garage. Quoique, l’hypothèse d’une possible mort accidentelle émise par Bérurier n’est pas si stupide. Voilà que Morbleut et Béru ont une idée qu’ils pensent géniale : puisqu’il n’y a plus de candidats vivant, c’est Bérurier qui va se présenter aux élections de Bellecombe. Le Vieux menace de révoquer son inspecteur principal, mais Félicie intervient pour plaider sa cause. Avec son programme révolutionnaire et faute d’opposant, Béru a toutes ses chances. Entre un attentat à l’explosif visant le nouveau candidat et la piste d’une certaine Natacha, San-Antonio espère bien élucider finalement ces trois énigmatiques meurtres… Ce roman démontre que les aventures de San-Antonio ne sont pas seulement un exercice de style sur le langage et une suite de situations débridées. Certes, on y retrouve avec un énorme plaisir le vocabulaire de l’auteur, qui enchante depuis toujours ses admirateurs. Bien sûr, dans toute sa démesure, le personnage de Bérurier est savoureux. On peut recommander son programme électoral, un vrai régal de fantaisie. L’adjudant retraité Morbleut, radical dans sa conception des enquêtes, pourrait bien ressembler au regretté comédien Noël Roquevert. On nous offre un peu de douceur pour compenser, avec la tolérante Félicie, mère de San-Antonio. Surtout, cette histoire nous offre une véritable intrigue à suspense, d’un très bon niveau. L’aspect criminel est aussi subtil que solide. D’ailleurs, on peut noter les clins d’œil à Agatha Christie et au héros de Simenon : “J’avise un petit bistrot, tout ce qu’il y a de sympa. C’est le café de province, avec de vieux guéridons de marbre, des boiseries encaustiquées et un comptoir d’étain. Voilà que je me mets à jouer les Maigret, à c’t’heure !” Outre l’humour, c’est donc une vraie enquête qui rend ce roman passionnant. |
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