Enola, la jeune sœur de Mycroft et Sherlock Holmes, se voit confier par le Duque Luis Orlando de Campo la redoutable mission de retrouver sa femme qui a disparu dans d’étranges circonstances. En réalité ce noble d’origine catalane désirait confier l’affaire au docteur Ragostin, l’employeur fictif d’Enola, mais l’adolescente qui n’a pas encore quinze ans sait déjà mener son petit monde par le bout du nez. La jeune Duquesa, Lady Blanchefleur de son nom, a disparu dans des conditions étranges alors qu’elle visitait Londres, l’une de ses occupations favorites. Lady Blanchefleur était accompagnée par ses deux dames d’honneur et la curiosité aidant elle s’était engouffrée seule dans la station de métro de Baker Street. Seulement elle n’en est jamais ressortie. Pour Enola la surprise est de taille : l’endroit est à proximité de l’appartement de son frère Sherlock ! Et justement alors qu’elle se rend chez le Duque, elle aperçoit Sherlock qui lui aussi est chargé de cette affaire de disparition. Alors qu’elle baguenaude, prenant soin à chaque sortie de modifier son apparence, elle est abordée par une bohémienne qui tient absolument à lui lire les signes de la main. Mais ce qui interloque Enola, c’est que la bohémienne arbore une plaquette en bois représentant des signes qui lui font penser immédiatement à sa mère. La mère d’Enola a disparu elle aussi depuis près d’un an, de son plein gré toutefois, et c’est parce que Mycroft désirait confier sa jeune sœur à une institution pour jeune fille qu’Enola a préféré se prendre en main et monter sa propre agence de détection. Enola et ses frères vont se croiser à plusieurs reprises dans cette histoire à double détente : la recherche de Lady Blanchefleur ainsi que celle de la mère d’Enola. Quelques scènes sont particulièrement réussies, l’incursion d’Enola dans les tunnels du métropolitain londonien, ses démêlés dans le quartier mal famé de l’East End, quelques rappels à d’autres affaires résolues par Sherlock dont le Signe des quatre, mais la lecture du livre terminée le lecteur garde un sentiment de frustration. La résolution de ces deux affaires manque de précision, comme si Nancy Springer avait eu hâte de clore cette série et de passer à autre chose, à une autre série, à un autre personnage. Ce roman est le sixième et ultime tome des aventures d’Enola Holmes. Dommage car la jeune adolescente était pour le moins sympathique et préfigurait les femmes de caractère, ne désirant pas par exemple sacrifier à la mode parce que c’est la mode. D’où son refus à être inscrite dans un institut pour jeune fille, refus qui se verra conforté par l’état de santé de la jeune Lady Blanchefleur lorsqu’elle la retrouvera, je ne dévoile rien car il est évident qu’elle mènera à bien son enquête, l’état de santé défaillant donc de la jeune Lady Blanchefleur à cause du port prolongé d’un corset dit à cuiller.
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