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JACQUES SYREIGEOL |
Une Mort Dans Le DjebelAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
843Lectures depuisLe lundi 28 Septembre 2015
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Une lecture de |
N°2242. Parution octobre 1990. 192 pages. 6,65€. Une parmi tant d'autres !
Tous les auteurs vous le diront : accoucher d'un second roman, en attendant que ce roman se transforme en deuxième, ne s'effectue pas toujours dans la sérénité. Surtout si le premier a reçu un accueil favorable de la part des critiques et du public. L'auteur a peur de décevoir, même s'il écrit pour le plaisir et non pour de futiles considérations mercantiles, et croit avoir épuisé son potentiel d'imagination. A moins de tomber dans la mégalomanie, il ne peut puiser continuellement dans des souvenirs autobiographiques ou faits-divers vécus par des proches. Digression un peu longue qui ne s'applique pas forcément au roman que je vous propose mais utile à énoncer de temps à autre. Si vous ne vous souvenez pas de tout le bien que j'avais pu écrire, avec une réserve toutefois, de Vendetta en Vendée, vous pouvez retrouver cette chronique en cliquant sur ce titre. Voici donc le second roman de Jacques Syreigeol, et je vous sens tous tendus, posant cette question primordiale : Alors, comment-il ? Cessons le suspense, en un mot : bravo ! Ayant rencontré Jacques Syreigeol a plusieurs reprises avant la parution du livre, je connaissais grosso modo la trame de cette intrigue de même que son troisième qui s'intitule Miracle en Vendée, chroniqué bientôt. Mais je ne me rendais pas compte combien ce roman était chargé de force, d'émotion, de tout ce qui fait la qualité d'une œuvre appelée à consacrer un écrivain. Eternel problème de la discrimination littéraire, Série Noire ou Série Blanche ? Littérature Populaire ou Littérature Elitiste ? En oubliant un peu vite que c'est Louis Hachette qui créa la Bibliothèque des Chemins de Fer (d'où le nom de littérature de gare) et que Zola en fut le principal auteur et principal bénéficiaire. Mais je m'égare (je ne pouvais pas ne la placer celle-là !) et vous pouvez retrouver mon article sur l'origine du roman de gare ici. Résumer le roman de Jacques Syreigeol ne relève pas forcément du défi, mais en dévoiler la structure, les ressorts lui font perdre incontestablement le plaisir de la découverte. Cependant, je vais essayer de vous planter le décor succinctement : Un homme blessé à la tête, sort peu à peu de l'inconscience. Il se réveille amnésique et il lui faut tout apprendre, tout réapprendre, jusqu'à son nom. Il sort de l'hôpital avec en poche son nom, un peu d'argent et quelques souvenirs qui peu à peu se réveillent en lui. Il rentre dans son village, mais entre lui et la réalité oscillent quelques fantômes. Un démarquage s'opère en lui. La mort rôde en ce mois de février 1962. Le conflit entre Algériens et coloniaux, entre FLN et OAS est à son paroxysme. Un décalage constant entre réalité et réminiscences l'étreint. Le voile se soulève, mais d'autres sont derrière, en succession labyrinthique. L'épilogue nous réserve de bien belles surprises, cependant, un conseil : sachez que l'emploi de citations en début de ce livre n'est jamais gratuit, aussi méditez celles qui sont placées en exergue de cette œuvre, surtout la première. Une mort dans la Djebel n'est pas une histoire de plus sur la guerre d'Algérie. C'est une histoire dans l'histoire dans l'histoire et peut-être le plus beau roman noir de cette fin d'année 1990. Et ce n'est pas pour rien qu'il a obtenu le Prix Mystère de la Critique 1991. |
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