L'homme nu et les limons de l'oise de Jean-louis SERRANO


L'homme Nu Et Les Limons De L'oise SERRANO65

JEAN-LOUIS SERRANO

L'homme Nu Et Les Limons De L'oise


Aux éditions DU VALHERMEIL


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Le mercredi 5 Decembre 2007

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Jean-louis SERRANO




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Le héros de cette mésaventure résume lui-même la situation : « Toi qui me trouvais trop silencieux, j’ai de quoi te soûler de palabres. Le monde se bouleverse autour de moi. J’apprends que mon frère a été tué par un inconnu, que mon père est mort en prison après avoir abattu un homme sans importance. Je devine que Maman n’aura bientôt plus la force de me livrer d’autres catastrophes. Un amnésique s’est installé chez nous et une femme a été découpée par l’hélice d’une péniche. Il se passe des choses à la maison, et tu n’es pas là pour y assister ! » 

Nathalie, la compagne de ce quinquagénaire, est partie. Séparation sans doute définitive. Un soir de pluie, il recueille un homme blessé, nu, et amnésique. Il l’héberge, le baptise Celio. Il demande à son ami policier Philippe de retrouver l’identité de l’inconnu. La mère du héros est une grincheuse octogénaire grabataire, assistée par une garde-malade irritable. Elle vit avec le souvenir de son mari et de leur fils aîné, morts depuis plus de cinquante ans. Déclinante, elle livre peu à peu ses secrets à son fils cadet. Peut-être une vérité enjolivée, selon Philippe. Celio ignore toujours qui il est : « Cet anonymat l’arrangeait, j’en acquis la conviction. Il était comme mort, comme prêt à démarrer une nouvelle vie, sans passé, propre. » Serait-il un clandestin agressé par des voyous ? Possible. S’avouant un amoureux maladroit, le narrateur n’a guère cherché à retrouver Nathalie. Il attend quelque improbable retour. Sa mère évoque son père, qui dénonça un Juif pendant la guerre, et son aîné, tué par un proche de ce Juif. Une “noyée” défigurée sortie de la rivière est finalement identifiée : c’est bien Nathalie. Philippe doute qu’il s’agisse d’un accident ou d’un suicide...    

Jean-Louis Serrano a concocté un suspense psychologique de très belle qualité. Pour l’ambiance, nous sommes là dans l’esprit de Louis C.Thomas (Manie de la persécution) ou de certaines nouvelles de William Irish. Chez le héros (sans nom), il existe une part de schizophrénie. Ce qui permet à ce solitaire de se protéger contre les évènements venant perturber sa vie tranquille. Savoir la vérité sur sa famille, sa compagne, son “invité”, n’apporte que de contrariantes complications. Autour de lui, quelques personnages absolument crédibles, et plusieurs “fantômes”. Les deux précédents romans de l’auteur ont été récompensés par divers Prix. Celui-ci en mériterait sûrement un, également. 

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