Que faire quant à 40 ans on apprend qu'on est condamné et que le médecin vous donne six mois ? Adam, qui s'est toujours effacé et a enduré toutes les merdes qu'on endure quand on habite une grande ville (vol de son scooter trois jours après son achat, alors qu'il a bossé comme un forçat pour se l'offrir, et j'en passe), décide "de se faire du bien". En effaçant les effaceurs. L'hécatombe commence pour celui qui a compris la leçon : "on est gentil avec les méchants et méchant avec les gentils. On se croit tolérant pour s'écraser face à Mike Tyson, et puissant pour s'asseoir sur la tête de l'homme tronc..."
Scotto met le doigt où ça fait mal, et que celui qui n'a jamais eu des envies de meurtre lui jette la première clé à molette.
Et puis moi, des phrases comme "La grand-mère d'Adam pleurait en épluchant les oignons. Une amie lui conseilla de les éplucher dans un sac en plastique. Mamie en mourut étouffée", moi ça me fait marrer !
Sous son air iconoclaste (ce n'est sans doute pas un hasard si le personnage s'appelle Adam, et si dans "le crapaud qui fume" celui qui conclut en beauté le récit se nomme Jésus, Scotto a des comptes à régler avec le genre humain et il suffit de lire le journal pour se dire qu'il a de bonnes raisons pour ça), on aurait tort de ne pas le prendre au sérieux, je veux dire par là qu'il a des idées, et de bonnes idées, que la société qu'il décrit et bien celle dans laquelle on évolue, et il a surtout une écriture. Je ne peux que lui souhaiter qu'on s'en aperçoive le plus tôt possible, parce qu'il a du talent l'ami Serge, un sacré talent.
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