ROLAND SADAUNE

A la périphérie s’empilent les coursives, les esplanades, les ruelles sombres qui abritent des hangars lépreux, des villas abandonnées ; A la périphérie se dressent les supermarchés et leurs parkings gigantesques qu’irradient un enchevêtrement de routes, allées et bretelles. A la périphérie s’entassent la misère, la tristesse et le désœuvrement. Et chaque recoin, parc, hall de gare, encoignure de porte abrite un laissé pour compte, un individu sans conte, un miséreux qui porte sur ses épaules mitées la honte de la mendicité.

A ce chaos social, cet embrouillamini de dèche en tout genre, va-t-il s’ajouter un déferlement sans précédent d’immigrés ? La misère du monde va-t-elle submerger la misère locale ?
Mais tout ceci ne serait-il pas une vue d’un esprit brouillé ?

Omar Ling vit, travaille et enquête dans ce monde, dans ce monde où quelqu’un a décidé de combattre la précarité en supprimant les pauvres. Et il les tue méthodiquement, inlassablement…
Omar Ling le pourchasse de ruelles en parkings de terrains vagues en hangars pouilleux. Il le pourchasse en vain et de plus en plus en solitaire…
Mais qui est Omar Ling ? Un flic qui vit seul, un flic dont l’amie a disparu, un flic que sa fiancée Elodie a quitté… Quitté ? Mais l’a-t-elle vraiment quitté ? Tout ceci ne serait-il pas une vue de son esprit brouillé ?

« Haine à la personne », le dernier Roland Sadaune, une quête sous forme d’enquête, un plongeon dans l’univers de la folie, un roman obscur qui tient en éveil.