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SERGE REYNAUD |
Chroniques De La Main Courante *Aux éditions POCKETVisitez leur site |
1929Lectures depuisLe jeudi 12 Octobre 2012
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Une lecture de |
Surveillance, constatations d’autopsie, stage technique d’intervention : un gardien de la paix sortant de l’école de police ne peut acquérir de l’expérience que sur le terrain, et l’apprend parfois à ses dépens. Il doit aussi connaître le langage assez artificiel des PV, dans lesquels il aura parfois envie d’intégrer des commentaires personnels. Il entre dans une équipe avec sa hiérarchie, dont quelques collègues sans doute moins finauds. Pour dédramatiser le décès d’un ami policier, on va évoquer ses éternels retards. Parfois, traitant des affaires courantes à son poste, il songe que les flics sont comparables à des fourmis toujours en mouvement. Les interventions, c’est ce qui motive leur mission. À condition de ne pas frôler la bavure en confondant une adresse avec une autre. Bien suivre les directives du responsable, précises à souhaits, demandant s’il a été bien compris : “Le résumé, il va être vite vu. C’est toi le chef : où tu vas on va, comme tu fais on fait.” Gardien de la paix, un métier qui engendre des moments de fermeté et d’autres épisodes de pitié. Quand un citoyen en cogne un autre qui filmait en cachette, la police se doit d’être sévère, avec l’agressé. Quand une Asiatique est prise sur le fait, vente illégale à la sauvette, quelle défense peut-elle offrir ? Éviter que ne dérapent les situations à risque, tel est fréquemment le rôle des flics de base. Un cambrioleur pris sur le fait par le voisinage quelque peu éméché, et il faut trouver une porte de sortie, à l’aide de chiens impressionnants. Un suicide qui perturbe le marché local hebdomadaire de la vente de drogue, un vendredi soir, et voilà les mercantis mécontents. Les contacts sont parfois plus aimables avec la population, comme avec cet enfant de quatre ans qui sait lire les lettres CRS. Citons encore le cas particulier d’un flic peu féru d’automobiles, qui tait son handicap. Serge Reynaud est animé par une véritable vocation pour ce métier, qu’il exerce depuis plusieurs décennies. Il a recensé pas loin d’une centaine d’anecdotes, qu’il a scénarisées en petites histoires, épisodes du vécu professionnel de ses collègues et de lui-même. Il ne s’agit pas pour lui de faire l’apologie de la police. Le cas du “Schtroumpf hurleur” suffirait d’ailleurs à démontrer qu’on les insulte parfois pour de bonnes raisons. S’ils perdent leur sang-froid, l’article 122-5 du Code Pénal ne les protégera pas forcément. Pas non plus de glorification des choix politiciens en matière de sécurité. Seize arrestations dans “Statistisquat” prouvent, par exemple, que la politique du chiffre n’a guère de sens. Culture du résultat qui peut même amener, dans le feu de l’action, à menotter un mort. Cocasses ou plus graves, les scènes retracées ici constituent un vrai témoignage sur ce métier. |
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