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JEAN-CLAUDE RENOUX |
Le Nacho Les RicaudAux éditions DE L ENCLAVE |
1959Lectures depuisLe lundi 12 Janvier 2004
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Une lecture de |
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C’est l’histoire d’un mec qui travaille à la mairie. C’est l’histoire d’un homme sans histoire qui parfois se rend à la brasserie, même si l’on y boit surtout du pastis…. C’est l’histoire d’un type dont la vie bascule parce que celui qu’on appelle le grand Boulègue va le transformer, un soir de cuite, en homosexuel. L’évènement n’est pas anodin et marque profondément la vie de notre employé municipal. D’autant plus qu’il travaille au service des élections et qu’en lisant entre les lignes, certains pourraient deviner qu’il est devenu pédé… C’est pourquoi un matin, au lieu de s’éveiller comme tous les jours au fond de son lit, il se réveille dans une pièce qui pue la pisse. Il est à l’hôpital. Pourquoi a-t-il été placé au Nacho ? Parce que la veille il déambulait nu dans les rues de la ville… Mais le Nacho c’est la belle vie ! Il suffit de bien écouter le « chikiatre » et de suivre les huit règles en vigueur… Malheureusement, le Nacho c’est comme tout, ça a une fin ! Et un matin Monsieur Poulet, employé municipal au service des élections, récemment devenu gay, se retrouve chassé de ce havre de paix. Et comme il faut bien qu’il se débarrasse de la limace qui le ronge, le drame ne peut que se nouer ! Après cette nouvelle, à la fois désopilante et fort triste, JC Renoux, sous la menace de sa verve de conteur, nous entraîne chez les Ricaud, pour l’exhumation des trois cadavres qui encombrent les placards de cette famille modèle d’une France profonde buveuse de pastis. Avec les nouvelles que renferme ce recueil, JC Renoux signe sa première intrusion dans le monde polardeux. Les amateurs du genre ne peuvent qu’attendre avec impatience sa prochaine production que l’on souhaite aussi aigre-douce. |
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L'auteur / L'autrice |
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1- Si on s'en réfère à votre Bibliographie, vous aviez surtout édité, jusqu' à ce jour, des contes. Pourquoi cette intrusion dans le monde du polar? D'abord le polar et le noir m'ont toujours interéssé, et j'en avais assez de cet image de gentil monsieur qui raconte des histoires aux enfants. Je suis sans doute ce gentil monsieur, mais je ne suis pas que ça, j'ai mon côté docteur Jekill et mon côté mister Hyde, comme tout le monde. 2- Dans ces deux nouvelles, vous laissez la parole à des gens simples, ce qui est souvent cocasse, pourtant le sordide est toujours présent. Qu'est-ce qui vous inspire de telles histoires? La vie hélas, et mon travail en psychiatrie pendant 30 ans. Chacun a sa part d'ombre, et je voulais aussi briser les schémas conventionels du polar politiquement correct en réintroduisant de pauvres types, ou des braves types, qui votent à droite, parce que ce n'est pas aussi simple que ça et que les gens en souffrance appartiennent à tous les milieux sociaux, mais qu'il y a surtout les plus déshérités qui n'ont plus d'espérance à gauche. Il y a plusieurs manières d'être un paumé, même quand on a un garage. 3- Dans les Ricaud, vous évoquez les années 60 et les évènements d'Algérie. Cette nouvelle m'a fait penser à Meurtres pour mémoire de Didier Daeninckx, mais à l'inverse de ce roman, vous n'avez pas choisi la "veine" politique. Pourquoi ce choix? Parce que la vie là encore n'est pas si simple et qu'il y a des salauds partout. L'antiracisme, c'est considérer les gens au-delà de leur couleur de peau, de leur pays d'origine ou de leur religion. Il y a des braves types partout, et des cons aussi chez les musulmans, les juifs ou les bouddhistes. Je n'ai voulu faire ni un livre politique, ni un livre historique, mais simplement raconter une histoire crédible dans la mesure où les personnages me semblaient "vrais", parce qu'on peut y croire le temps de la lecture |