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FREDERICK RAPILLY |
Le Chant Des ÂmesAux éditions CRITICVisitez leur site |
1329Lectures depuisLe vendredi 10 Juin 2011
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Une lecture de |
Marc Torkan vit aujourd’hui auprès du Golfe du Morbihan. Veuf encore jeune, il tient une boutique d’antiquités non loin de Vannes et s’adonne au surf sur la Côte Sauvage. Cinq ans plus tôt, il a quitté le magazine Paris Flash, pour lequel il fut un des reporters attitrés. Le rédacteur en chef le contacte pour une étrange affaire criminelle s’étant produite dans le Morbihan. Au Val-Sans-Retour, dans la Forêt de Brocéliande, on a découvert le cadavre mutilé d’une jeune femme. Le corps de Clara Riopelle était crucifié sur l’Arbre d’Or, œuvre d’art symbolique. On a arrêté des suspects, les Sons of Gaël, un groupe dans la mouvance gothique black metal. Leur culpabilité parait assez improbable. Sur place, Marc entre en contact avec Katie Jeckson. Cette photographe black originaire des Etats-Unis fut la première à prendre une série de clichés du cadavre. Elle suivait le Teknival organisé dans la région vannetaise quand le meurtre a été découvert. Même si le reportage de Marc provoque quelques remous à la rédaction de Paris Flash, Katie Jeckson et lui poursuivent l’enquête. Le petit ami de la victime a un bon alibi. Sandra, la jumelle de Clara Riopelle, admet qu’elles ont participé en cachette au Teknival. Mark et Katie recherchent d’autres faits divers similaires à travers le monde. Détail important, la victime doit avoir eu la langue tranchée, comme Clara. Certes, des cas mortels de mutilations sur des jeunes femmes, on en repère dans de nombreux pays. Mais l’affaire concernant une Israélienne tuée en Thaïlande semble quasiment identique à celle de la Forêt de Brocéliande. Le couple se rend sur l’île thaïlandaise où s’est déroulé le meurtre. Contre un peu d’argent, un policier local leur offre des détails et leur montre le lieu du crime. Les grandes soirées techno ne sont pas rares ici, telle cette Sexy Beach Party à laquelle assistent Marc et Katie. Ils n’y glanent guère d’indices. Médecin légiste retraité, Michel de Ray analyse le rapport d’autopsie de Clara. On a trouvé des traces de GHB, drogue du viol. Néanmoins, il pense que l’assassin a laissé une certaine lucidité à sa victime, pour l’entendre crier. Les Sons of Gaël innocentés, on arrête un druide qui ne supporte bientôt pas d’être soupçonné. Tandis que le tueur moustachu à la voix rauque, voyage de Dubaï à Los Angeles, Marc et Katie contacte Lady J., une DJette prénommée Jillian. Dans un premier temps, elle ne tient pas à s’impliquer. Elle finit par initier le duo de journalistes à l’univers de la Techno. La piste des IkonoKlastes, discrets organisateurs de free-parties, en vaut d’autres. Quand un troisième meurtre identique se produit en Espagne, Jillian et Katie sont un temps suspectées par le lieutenant Rebotini. Marc va sans tarder pouvoir identifier l’assassin. La stéganographie, décryptage d’images, lui donne des éléments concrets sur celui qu‘il traque… Il s’agit bien d’une variation sur le thème du serial killer, ce que l’auteur assume sans nul doute. C’est par son contexte que l’histoire devient fort intéressante. L’univers de la musique techno, du “son” apprécié par les amateurs de rave-parties, des nuits festives animées partout dans le monde par de prestigieux Djs, tout cela n’est probablement pas si familier pour la plupart des lecteurs. Ce type d’ambiances étant propice aux excès, on peut imaginer des dérapages criminels. Il faut souligner la parfaite description des divers lieux évoqués par Frédérick Rappily, en particulier en Bretagne. Grâce à cette précision, le tempo du récit avance à son rythme, sans précipitation mais sans temps mort. Comparable au toom-toom-toom lancinant craché par la sonorisation d’une techno-party. Les chapitres sont introduits par les Murder ballads de Nick Cave. Climat musical, on l’a bien compris. Pour autant, l’auteur n’oublie pas le vécu des personnages, leur état d'esprit, lors de cette chasse au psychopathe qui les transporte de Thaïlande à Bali en passant par l’Ukraine et l’Espagne. Un thriller de belle qualité.
Alors qu’il pensait avoir tiré un trait définitif sur une vie antérieure, Marc Torkan est contacté par Patrick Boudou, son ancien patron à la rédaction de Paris Flash, son ami et beau-père. En forêt de Brocéliande, et plus précisément au lieu dit du Val sans retour, des promeneurs ont découvert avec horreur le corps d’une jeune femme suspendu aux branches de l’Arbre d’or. Selon les premières constatations elle serait morte dans d’horribles souffrances après avoir été torturée. Marc refuse catégoriquement de couvrir l’affaire malgré son passé de grand reporter. Il est installé dans la presqu’île de Quiberon comme antiquaire et entend bien ne pas renouer avec des antécédents douloureux. Patrick insiste tant et si bien que Marc se laisse convaincre et reprend l’enquête parallèlement à celle de son confrère de Paris Flash, le poids des mots le choc des photos. Il va s’associer à une photographe américaine qui vit en France depuis dix ans, Katie Jeckson, qui a réussi à prendre des photos de la suppliciée malgré le barrage policier. C’est ainsi qu’ils vont rencontrer des amis de Clara, la victime, et sa sœur jumelle qui affirme que la jeune fille participait au Teknival la veille de sa disparition. Les rave-party sont peut-être une piste, d’autant que Katie en naviguant sur Internet à trouvé une info intéressante : une jeune Israélienne serait décédée dans les mêmes circonstances en Thaïlande alors qu’elle participait à une fête techno. Les policiers sont eux sur une piste soi-disant sataniste et interrogent un groupe local, Sons of Gaël, puis d’une sorte de druide qui va se suicider lors de la garde à vue. Mais ils ont empruntés des routes dans issue. Marc et Katie embarquent donc pour la Thaïlande et se renseignent auprès d’un policier local qui a suivi l’affaire. Les voyages vont s’enchainer, retour à Paris, départ pour l’Ukraine où doit avoir lieu un rassemblement de festivaliers accro à la techno, connaissance avec une DJ, Jillian, qui ne passe pas inaperçue avec ses cheveux roux et son accoutrement vestimentaire, embarquement pour les Canaries. Le dénouement aura lieu à Bali après bien des vicissitudes, des interrogations, des recherches auprès des internautes et des DJ mais également auprès des rares amis restés proches de Marc, des tâtonnements et des fausses pistes, des inspirations de l’un ou de l’autre. Peu à peu au cours de cette intrigue, le lecteur fait connaissance avec Marc et les événements qui ont bouleversé sa vie, ses rapports avec Katie et Jillian. Mais l’auteur sait préserver des zones d’ombre qui seront peut-être dévoilées dans le prochain roman dont Marc Torkan sera le héros. En effet l’épilogue est une fin ouverte, et toutes les suppositions, toutes les conjectures peuvent être envisagées. Un roman qui se lit à cent à l’heure, attention aux contrôles radars, et qui nous plonge dans l’univers des nuits électro et de leur faune qui ne pense qu’à s’amuser. Une histoire de plus de serial killer allez-vous penser. Oui, mais habilement menée, sans étalage complaisant des meurtres perpétrés, juste suggérés, et ce sont les motivations de Marc et ses relations avec « ses » deux femmes qui priment. Avec ce petit plus qui indique que l’auteur connait bien son sujet, tout autant dans le domaine du journalisme, Frédérick Rapilly est ancien grand reporter, que dans le milieu de la musique puisqu’il a également été DJ. Chaque chapitre est précédé d’un extrait musical des chansons de Nick Cave and the Bad seeds. Et vous pouvez retrouver l’auteur sur son blog Thrillermaniac, mais aussi sur Facebook via : www.lechantdesames.com ou www.teknokiller.com. Et bien entendu sur le site des éditions Critic. |
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