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MICHEL ROZENBERG |
AltérationsAux éditions COLIBRIS |
1506Lectures depuisLe mardi 4 Novembre 2003
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Une lecture de |
Chacune des dix nouvelles de ce recueil offre la mise en scène déroutante d’un personnage pris au piège, seul et perplexe face à l’événement qu’il subit. Un homme sauve une jolie jeune fille de la noyade et s’étonne de la voir reprendre ses esprits comme si rien ne s’était passé. Un employé, chargé de ranger des paquets au contenu mystérieux dans un immense entrepôt sans fenêtre, voit ses collègues disparaître un à un. Un psychiatre s’affole en entendant le récit insensé d’un homme au visage singulier. Un voyageur s’apprête à passer la nuit dans l’unique chambre d’un hôtel dont les murs se déplacent. Mûs par la volonté de savoir, les victimes et narrateurs de ces événements insolites se prêtent à ce qu’ils s’imaginent être les règles du jeu. Mais, confrontés à la dégradation de leur perception de l’espace, du temps et de leur rapport au monde, ils plongent progressivement dans un univers corrompu, perdent la maîtrise de leur destinée et s’égarent dans des cauchemars parallèles où la raison n’a plus prise. Si les nouvelles semblent déléguer à la fatalité l’explication de ces phénomènes étranges, les récits des protagonistes sont loin de rester lettre morte : le lecteur peut en altérer la signification mystérieuse en jouant avec le sens des mots. Distillée avec efficacité par l’auteur, Michel Rozenberg, la peur s’insinue à chaque ligne et se nourrit de la moindre de nos failles. Notre mémoire gardera de cette lecture la marque indélébile du doute. Quatrième de couverture Il n’y a rien à rajouter à cette présentation, fidèle en tout point au contenu de ce recueil. Peut-être convient-il seulement de souligner l’immense talent de l’auteur qui grâce à son style, d’apparence simple, parvient effectivement à instiller la peur et l’angoisse au fil des pages. Peut-être convient-il d’insister sur l’immense efficacité de son écriture limpide et répéter, qu’effectivement, après la lecture des nouvelles Altérations on ne considère plus le monde avec la même innocence, que notre mémoire garde la « marque indélébile du doute » |
L'auteur / L'autrice |
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1- Pouvez-vous nous dire de quels auteurs vous sentez proche? Et plus généralement quelles sont vos sources d'inspiration J'apprécie particulièrement en fantastique E.A. Poe, Lovecraft, Bloch et Bradburry chez les américains (pas vraiment King dont je reconnais l'immense talent de plaire notament aux cinéastes), Hofmann, Kafka, Ewers chez les germanophones, Maupassant, Ray, Owen et Prévot chez les belges. En policier, je suis resté très classique avec A. Christie et C. Doyle Ce qui m'inspire sont les événements anodins que nous vivons chaque jour et qui peuvent dégénérer; ce sont les coincidences qui peuvent ne pas en être, ce sont les gens trop ordinaires, ce sont les enchaînements inattendus d'incidents; en résumé les choses et gens qui nous entourent qui peuvent se modifier si on les regarde autrement, et revêtir alors une nouvelle apparence et révéler ds éléments jusqu'alors invisibles et insoupçonnables source de toutes les escalades. 2- Pourquoi un recueil de nouvelles, quand ce genre a peu de succès éditorial Parce que pour le moment, c'est le type de narration qui se prête le mieux à mes messages. Je pense qu'avec l'augmentation du nombre de voitures et le retour probable à une plus grande fréquentation des transports en commun, les nouvelles trouveront ou retrouveront une place de choix auprès des lecteurs. Ceci étant dit, le recueil auquel je travaille maintenant et que je pense terminer d'ici une bonne année sera composé de moins de textes plus longs. Je pense que l'excercice qui consiste à boucler un message en 10 à 30 pages est très enrichissant et m'ouvrira peut-être la porte à de plus longs récits. Un autre élément est le fait que mon objectif de départ était de réaliser un pari avec moi-même et de terminer une vingtaine de textes que je n'avais pas encore fait aboutir. J'ai plus l'envie de me faire connaître pour l'instant que de me concentrer sur un objectif purement commercial. J'ai la chance de ne pas avoir besoin "aujourd'hui" de vivre de ce que j'écrits (heureusement). 3- Avez-vous eu beaucoup de difficultés pour trouver un éditeur? Une première expérience tant courte que déplorable avec Manuscrit.com a eu pour résultat un livre de qualité médiocre qui m'a fait rompre le contrat en 2000 après quelques mois de recherche. J'ai continué à travailler et retravailler les textes, entouré par plusieurs personnes qui m'ont fait des suggestions d'amélioration. Une deuxième expérience prometteuse avec un grand éditeur belge a tourné en mascarade en 2001 après que l'éditeur m'ait demandé de corriger mon texte selon 7 critères et ait donné une cavalière fin de non recevoir à mon manuscrit modifié (4 mois et 2000 euros plus tard). J'ai continué à travailler et retravailler les textes, entouré par d'autres personnes qui m'ont aidé à faire progresser les textes. En juin 2003, j'ai envoyé un large mailing à plus de 60 éditeurs dont les 9/10 en France et j'ai reçu plusieurs propositions positives (2 concrètes dès le départ, 2 pour des publications partielles dans des anthologies) ainsi que plusieurs refus aimables accompagnés d'un mot manuscrit d'encouragement du comité de lecture. Mon choix s'est porté sur les éditions du CoLibris pour plusieurs raisons : 1) Le responsable Monsieur Letellier est un gestionnaire de type "bon père de famille", aimable (ce qui n'est pas une caractéristique très répandue), flexible et à l'écoute des propositions 2) Le comité de lecture m'a semblé très sérieux (6 personnes différentes ont lu entièrement le recueil et ont fait un commentaire équilibré) 3) L'éditeur débute et est donc plus axé sur une défense personnelle de chaque ouvrage choisi, versus, devenir un numéro dans une plus grande maison... 4) L'éditeur maitrise chaque étape de la fabrication d'un livre, de la correction des textes jusqu'à la mise à disposition des ouvrages Lorsque j'ai appris que j'allais être publié, j'ai resenti une grande satisfaction, après un parcours semé d'embûches, pas toujours là où je les imaginais, puis un sentiment d'aboutissement d'un projet personnel. |