En 1882, Hercule Lafleur, sacré meilleur scaphandrier normand deux ans auparavant, travaille à la réparation d’une assise de phare, en compagnie de son ami Ledru chargé de surveiller le bon fonctionnement de l’appareillage et l’aider à remonter des profondeurs. Il est réquisitionné, malgré l’urgence de sa tâche, par des gendarmes et doit illico se rendre à Granville avec son compagnon et son matériel. Sa mission, s’il l’accepte mais il ne peut pas faire autrement, retrouver l’épave d’un navire dans la baie du Mont Saint-Michel. Il est accueilli en gare de Granville par Pichoneau, l’assistant du commissaire Legrimelec, qui doit superviser les opérations, et ils embarquent direction Cancale afin de localiser le lieu du naufrage. L’épave repérée, Lafleur n’a guère de mal à s’infiltrer dans le bâtiment. A bord, parmi les cadavres, Donnadieu, un éminent archéologue travaillant à la restauration du Mont, frère du ministre de la Justice. Bref une huile flottant entre deux eaux. Autour du cou de feu Donnadieu, est suspendu un médaillon d’or représentant deux chevaliers chevauchant un même cheval. Lafleur distingue un trou à l’arrière de la coque, un trou bien net, trop net pour être honnête. Mais il est obligé de remonter à la surface car son tuyau d’alimentation en oxygène est rompu. Le début des ennuis et des complications pour Lafleur qui à la suite de cet accident reste dans un coma inquiétant pour sa vie. Le tuyau a été tranché net, ce qui suppose qu’une main criminelle a traîné dans le quartier, puis c’est au tour de son ami Ledru d’être assassiné. Mystères et aventures pour ce roman à résonance “ vernienne ” et ésotérique. En effet la partie maritime, ou plutôt sous-marine fait penser à un roman de ce bon Jules Verne, quant à la partie mystère le lecteur connaîtra l’origine du médaillon en lisant le préambule et le premier chapitre qui met en scène des templiers confrontés à l’avant-garde de l’armée de Saladin aux portes de Jérusalem. Pour le lecteur averti ce roman ne peut qu’être la résurgence d’une fraction anonyme, secrète de l’ordre maudit renaissant de ses cendres, Jacques de Molay ayant succombé par le feu, et nul doute que ce roman ayant pour cadre le Mont Saint-Michel se devait d’être aventureux et initiatique à souhait. Depuis plus de cent ans la Merveille a bien changé, les touristes n’étaient pas si nombreux à se presser dans les ruelles, et les aboyeurs des musées, les marchands du temple et autres restaurateurs n’aguichaient pas le chaland comme à notre époque. Je vous avouerai que je n’ai pas trop compris cette injonction : “ Dévêtis-toi ! ”(page 184). Serait-ce du vieux français, du vieux normand, du vieux breton, une faute de frappe ? J’eus préféré lire dévêts-toi, mais bon, je pinaille.
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