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CHRISTIAN ROUX |
La Bannière était En NoirAux éditions LA BRANCHEVisitez leur site |
1823Lectures depuisLe mercredi 4 Mars 2009
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Une lecture de |
Originaire du Pays de Caux, ce jeune normand sans vraie famille, et sans grand avenir chez lui, débarque à Paris. Il vient passer l’audition pour une émission musicale de télé. La réalité est toute prosaïque: “Comme bien d’autres, il tenait là une chance inespérée de quitter définitivement le village où il se morfondait depuis sa naissance. Et s’il ne parvenait pas à saisir cette chance, il essaierait autrement. De toute façon, maintenant qu’il avait trouvé la force - et la raison - de partir, il ne reviendrait plus.” Le casting pour la télé est un échec. Mais il a sympathisé avec la séduisante Samia. La jeune fille tente tout pour échapper à sa banlieue et à son univers familial. Elle entraîne le normand au cours de théâtre où elle est inscrite. Mais la sincérité du jeune homme reste incomprise des autres. Hébergé à la brasserie de Fernand, où il sera serveur occasionnel, il découvre Paris et espère trouver un emploi. Alors qu’il vient de se faire arnaquer au bonneteau, il fait la connaissance de nouveaux amis. Ces agents de sécurité ont vite repéré son habileté au combat. Ils lui offrent un job dans leur domaine, surveillance d’évènements et service d’ordre d’une politicienne d’extrême droite. Ils initient le jeune homme à leur “culture”. Dirigé par un bourgeois facho, Bertrand, leur groupe de hooligans s’excite en combattant d’autres “supporters” européens ou locaux. La baston, c’est leur version de la fraternité, l’ennemi restant la population d’origine étrangère. Samia, qui a accompagné le jeune normand à l’anniversaire d’un de ses amis racistes, essaie (sans succès) de lui faire comprendre qui ils sont. Lors d’une manif d’étudiants, les amis du jeune provincial jouent les casseurs. Stratégie politique visant à accuser les gauchistes, concept qu’il ne saisit pas. En prévision d’un match de foot international, plusieurs groupes de hooligans font alliance. Cette fois, des dérapages sérieux sont à craindre… Ce court roman, qu’on a envie de rebaptiser “Candide à Facholand”, n’échappe sans doute pas à large part de caricature. La naïveté et l’inexpérience ont des limites, même pour un jeune venu de province. Le coup de bonneteau, il faut aujourd’hui être bien niais pour se laisser piéger, par exemple. Néanmoins, l’auteur évite l’angélisme concernant le cas de Samia et des filles de familles arabes. Quant aux nazillons amateurs de castagne en marge des matchs de foot, on sait qu’ils existent. Sur ce point, on n’a pas l’impression que leur portrait soit exagéré. Qu’ils soient encadrés ou guidés par certains politiques est évident. Le destin de ce jeune héros apparaît donc comme un conte actuel, une fable de notre époque. De Christian Roux, il faut lire ou relire “Braquages” et “Placards”, deux excellents romans. |
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