Jeune slameur black, Théo suit un stage d’insertion au SRPJ de Marseille. Son premier contact avec le policier Yann Rannou est assez brutal. Pourtant, une bonne entente s’installe vite entre eux. Âgé de 33 ans, Yann (dit Le Breton) est chargé d’enquêter sur “le fada de Toulouse”, un tueur laissant des liasses de billets en francs sur ses cadavres. Le dossier lui est confié sur ordre de Raymonde Charles, maire de Marseille, sa tante qui a élevé Yann. Quand celui-ci se rend avec Théo à la mairie, ils croisent l’ambitieuse Aurore, principale adjointe. C’est l’ex du policier. Raymonde Charles exige que Yann s’occupe d’un promoteur immobilier, Patrick Alfon, sans préciser pourquoi. A partir de là, Yann s’enfonce dans les pires ennuis. L’aide de Théo lui est plus qu’utile en diverses occasions. Yann doit buter son supérieur, qui menaçait de le supprimer. Raymonde est abattue par des tueurs à moto. C’est Aurore qui assure l’intérim à la mairie. En cavale, Yann a besoin de sa protection. La DST débarque en nombre à Marseille, ce qui irrite les flics locaux. Yann veut comprendre pourquoi sa tante refusa le centre culturel, projet d’Alfon à l’origine de cette engatse meurtrière. Avec Théo, ils interrogent l’architecte et Alfon. La version finale du programme immobilier est moins culturelle qu’annoncé. L’armée co-financerait, et un vaste étage serait consacré au jeu. L’affaire était trop puante pour l’honnête Raymonde Charles. Restant en contact avec Aurore, Yann envisage de cesser sa cavale. Mais il est la cible des tueurs à moto, employés par des mafieux. Quand la DST s’en mêle, la bagarre avec les flics locaux est sévère... Dans la lutte contre les corrompus et prédateurs de tout poil, si rien n’est gagné, rien n’est perdu. Tant que certains gardent au cœur un idéal de justice, un monde honnête reste possible. Mieux vaut un éternel combat que la victoire définitive des crapules puissantes. Telle est en substance la morale de cette aventure agitée. L’intrépide Yann et son compère Théo sont entraînés dans une tourbillonnante succession de péripéties. Ils reçoivent autant de mauvais coups qu’ils en donnent. Ces purs et durs, chasseurs de manipulations, quêteurs de vérité, sont absolument attachants. Autour d’eux, quelques-uns se rallient à leur cause. Un réjouissant roman d’action.
Une autre lecture duMarseille Sur Mairede L A |
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Serge Yve Ruquet ouvre son polar par une sorte de prologue en Avignon et le conclut par un épilogue dans les salons du Palais de l’Elysée. Entre ces lieux, aussi distants que différents, un mois vient de s’écouler, un mois qui aura vu l’arrestation d’un tueur psychopathe -qui avait l’habitude de signer ses crimes en déposant auprès de ses victimes un rouleau de billets de cinq cents Francs - l’assassinat du maire de Marseille -Raymonde Charles- la mort de quelques barbouzes œuvrant pour des officines incertaines et le passage dans la clandestinité du lieutenant de police Rannou dit le « Breton ». En parcourant les premières pages de cet ouvrage on se laisse aller, on s’installe confortablement dans ce que l’on croit être une histoire lue et relue : celle d’un tueur en série particulièrement violent que pourchassent des flics particulièrement humains. Et bien, il n’en sera rien, le tueur en série disparaît aussi vite qu’il est apparu et ne réapparaîtra qu’en fin de course, par le plus grand des hasards. Comprenant que l’on a fait fausse route, on se rassure en pensant un moment que l’on a à faire à un polar à tendance sociale, tant semble important le personnage de Théo, jeune slameur black des quartiers nord. Mais une fois de plus, on doit se rendre à l’évidence, il n’en est rien et les quartiers nord ne seront le théâtre qu’aucun désœuvrement, si ce n’est, en fin de parcourt, celui de Rannou. En fait, et c’est là tout le talent Serge Yves Ruquet, au fil des pages, nous basculons, à notre grande surprise, au cœur même des égouts de la société, là où politiques, mafia et barbouzes se côtoient, pour le plus grand profit de chacun, au dépend de tous.
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