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GREG RUCKA |
Ecran De FuméeAux éditions J AI LU |
1707Lectures depuisLe jeudi 24 Aout 2006
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Une lecture de |
Dans ce nouveau roman, Greg Rucka remet en scène son héros Attikus Kodiak, garde du corps de profession. Il le remet en scène avec l'esprit encombré par les problèmes qu'il a récoltés dans ses précédentes « apparitions » : mort de ses clients ; rupture avec Bridgett ; liaison « merdique » avec Nathalie, la fille du patron de Sentinelle ; « adoption » d'Erika… Loin du roman à énigme ou du roman procédural, Greg Rucka nous livre un triller où, comme il se doit, l'action remplace la pensée et où, par conséquent, dés les premières pages nous savons tout de l'intrigue. Action, technologie et complot, les trois mamelles du genre, structurent d'un bout à l'autre ce roman qui s'inscrit dans une veine extrêmement ambiguë. Le pouvoir, qu'il soit politique, militaire, financier ou la conjugaison des trois, n'est préoccupé que par lui-même, que par sa reproduction élargie. Dans ce cadre le meurtre d'un individu n'est qu'un moyen. (Le meurtre d'une masse d'individus s'appelant la guerre). C'est de cette réalité dont se nourrit ce genre. Partant de là, nous pourrions croire qu'il participe de sa dénonciation. Il n'en est rien, tout au contraire. Et ce paradoxe provient, en grande part, des motivations qui animent les héros aux prises avec ces conspirations. Car à bien observer ces derniers, nous nous apercevons que tous se battent au nom des valeurs qui, au fil du temps, ont engendré ces mêmes complots et que ceux-ci sont toujours le fruit de phénomènes spontanés. Dans le cas d'« Ecran de fumée » le complot est fomenté par une multinationale du tabac qui veut empêcher l'un de ses anciens employés de témoigner de ses pratiques volontaires destinées à rendre les fumeurs dépendants. La déposition accablante de ce biologiste, risque de coûter une véritable fortune à la compagnie aussi a-t-elle recours à un tueur professionnel. Entre ce tueur, le meilleur du marché, et les gardes du corps la bataille sera sans merci. « Ecran de fumée » n'échappe à aucun des poncifs inhérents du genre, pourtant il n'en reste pas moins un roman extrêmement agréable à lire tant le talent de l'auteur est réel. Tout au long des 400 pages, il réussit à conserver l'attention et le suspense au travers d'un subtil mélange de vraisemblance, d'incroyable et sérieux et de frivole. |
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