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RUTH RENDELL |
Douces Morts ViolentesAux éditions BELFONDVisitez leur site |
873Lectures depuisLe mercredi 12 Decembre 2018
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Une lecture de |
Heartstones – 1987. Traduction Solange Lecomte. Première édition : Editions Belfond. Parution 18 mars 1988. 130 pages. Réédition Le Livre de poche no 6645. 1991 ISBN : 978-2714421081 Ce n’est pas ce que l’on appelle la petite mort ! Ruth Rendell avait l’habitude d’écrire des drames psychologiques à l’atmosphère dense, aux personnages souvent frustres, complexés, pathologiques, mais qui jamais, ou rarement, ont atteint l’intensité qui règne dans ce court roman, ou longue nouvelle, comme on veut. Intensité d’écriture, intensité des sentiments, crescendo dans l’intensité d’action, tout concourt à en faire une des meilleures productions de Ruth Rendell.
Perturbée par la mort de sa mère, Elvira, quinze ans, tient son journal. Perturbation mais également soulagement. Et son journal est le récit de ses relations sentimentales avec Spinny, sa jeune sœur, mais surtout avec son père. Spinny l’agace parfois, par sa puérilité, ses angoisses nocturnes, son comportement trop terre à terre. Quant aux sentiments qu’Elvira manifeste envers son père, ils sont ambigus mais secrets. Elle vit en communion spirituelle avec cet homme bien fait de sa personne, distingué mais austère. Austérité entretenue par ses fonctions d’enseignant et d’homme d’église. Elle lui voue un amour beaucoup trop fort pour être uniquement filial. Et lorsque le père décide de se remarier, pour Elvira, c’est plus qu’une déception, une amère désillusion, une cruelle souffrance. Personne ne peut lui prendre son père, cet être qu’elle adore et partage avec parcimonie avec sa sœur Spinny. Un jour, c’est le drame. Deux semaines avant la date fixée pour la cérémonie, Mary Leonard, puisque tel est le nom de l’intruse, chute d’un échafaudage, lors de la visite guidée de la cathédrale. Accident ? Meurtre ?
Récit d’une crise d’adolescence relatée par celle qui la subit, qui la vit, Douces morts violentes est d’un pathétisme poignant et l’on ne peut que plaindre Elvira dans ses sentiments exacerbés malgré parfois ses propos quelque peu pédants. Ruth Rendell, dans ce livre, atteint à l’apogée de son art et de ses préoccupations qui la poussent à écrire. Elle excelle dans la description, dans l’analyse du comportement féminin, avec tout ce qui en découle d’angoisse, de souffrance, de persécution, de névrose, délaissant un peu la trame du roman policier pour se consacrer à une littérature, une forme d’écriture plus élaborée et en même plus dépouillée. |
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