une journée exceptionnelle de Kaira ROUDA


Une Journée Exceptionnelle ROUDA225

KAIRA ROUDA

Une Journée Exceptionnelle


Aux éditions CHARLESTON

391

Lectures depuis
Le lundi 4 Juin 2018

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Kaira ROUDA




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Best Day Ever – 2017. Traduction par Amélie de Maupeou. Collection Charleston noir. Parution le 10 avril 2018. 384 pages. 22,50€.

ISBN : 978-2368121986.

Je t’aime, un peu, beaucoup, passionnément, à la folie… Pas du tout ?

Pour commencer tout d’abord, une petite réflexion qui n’a rien à voir avec le roman, que je ne qualifierais pas d’exceptionnel mais d’excellent, c’est de lire ce genre d’accroche qui me fait fuir :

Le nouveau roman noir à lire de toute urgence !

Ce genre de petite phrase est réservée aux rédacteurs pressés de boucler la partie dite culturelle d’un média, et qui rédigent leurs chroniques concernant des romans qu’ils n’ont probablement pas lu en quatre lignes. On ne lit pas en urgence, mais on déguste sa lecture, on ne se jette pas dessus comme un mort de faim qui risque de s’étouffer. Quand je remarque cette invitation qui est presqu’une objurgation, je fuis et je vais voir ailleurs. Cela dit, et ça m’a fait du bien, passons donc à la partie rédactionnelle de ma chronique, qui ne sera pas aussi succincte.

La journée, qui devait être exceptionnelle dans l’esprit de Paul Strom, le narrateur, débute par un léger désagrément. Lui qui est habitué à tout prévoir, à tout planifier, afin de tout se déroule comme il l’a décidé, un appel téléphonique vient de l’importuner et de retarder le départ en amoureux pour cette journée, qui se devait être une journée exceptionnelle, je sais je me répète mais dans l’esprit de Paul c’est comme un mantra qu’il ne cesse d’asséner, en compagnie de sa femme Mia.

Il a quarante-cinq ans, douze de plus que Mia, ils sont mariés depuis dix ans et ont deux garçons. Une famille américaine classique, sauf qu’il a refusé un troisième enfant alors que Mia aurait aimé avoir une fille. Il travaille dans une agence de publicité, occupant le poste de directeur conseil, et là qu’il a connu Mia. Elle était jeune rédactrice et a travaillé sous ses ordres. Une fois mariés, il l’a obligée à quitter son emploi afin de s’occuper des garçons et de la maison.

Ils sont propriétaires d’une belle maison, dans le quartier huppé de Granville, banlieue de Colombus dans le Connecticut, ainsi que d’un cottage à Lakeside, sur les berges du lac Erié.

Peu à peu, alors qu’ils se rendent pour passer un week-end en amoureux dans leur cottage, une forme de tension insidieuse puis palpable monte entre les deux époux. Paul rabroue sa femme, pour diverses petites raisons, sans importances, une attitude habituelle chez lui. Toujours avec le sourire. Mais Mia regimbe un peu, pas trop, car c’est quand même lui le mâle dominant, le chef.

Le lecteur le découvre au fur et à mesure du trajet un personnage imbu de lui-même, dominateur, suffisant, égoïste, manipulateur, mégalomane, mythomane, et autres divers défauts qu’il assume avec le sourire. S’il se comporte ainsi, c’est pour le bien de tous. Car il se considère comme un homme, un mari parfait. Parfaitement parfait !

Et il vitupère contre ses voisins, un peu trop curieux à son goût, qui nichent eux aussi à Lakeside. Au début ils les fréquentaient assidûment, mais pour une sombre raison de tricherie à un jeu de cartes, les liens se sont distendus. C’est la vie normale. Contre ses beaux-parents aussi, juste un peu, car ils distribuent quand même quelques largesses à Noël.

Depuis quelques mois Mia a maigri, elle fait un régime se plaignant de maux d’estomac. Les spécialistes n’ont rien trouvé d’anormal, alors elle limite sa consommation alimentaire à de l’eau en bouteille, en verre les bouteilles, et à des salades élaborées sans viande ni poisson. Quant à Paul, ce serait plutôt le contraire, quelques bourrelets ornent sa ceinture abdominale.

Les petits reproches cèdent le pas à des récriminations, de part et d’autre, avec le sourire. Forcé parfois.

Tout au long du voyage, qui dure deux heures environ, sans compter une pause obligatoire, ce qui enrage Paul bien évidemment, puis à l’arrivée au cottage et le début de soirée, en compagnie d’un voisin qui vit en permanence sur place, Buck, lequel aide Mia dans ses petits travaux de jardinage et qui s’incruste pour l’apéritif, le ménage se délite progressivement pour voir son déclin en début de nuit.

Paul est le narrateur de cette intrigue qui monte progressivement en puissance, et pourtant le lecteur arrive à cerner le personnage grâce à ses faits et gestes et à ses pensées.

Contrairement à deux ouvrages célèbres narrant la déliquescence progressive d’un couple, La guerre des Rose de Warren Adler et Fête fatale de William Katz, le lecteur n’assiste pas à cette décomposition comme s’il s’agissait d’un film, mais il est dans la tête du personnage principal, ce qui donne encore plus de force à l’intrigue. Il est en phase dans la montée progressive de la tension et de la fissure qui devient fracture dans les relations maritales, du fait de la complexité des personnages et de leurs mensonges. Mais toujours dans l’optique de Paul, qui accumule les accrocs. Et les accrocs, Paul, il n’en manque pas, jusqu’aux scènes finales spectaculaires telles des tragédies grecques.

Malgré mes réticences déclinées en début de chronique, ce roman s’avère un excellent divertissement, voire plus, car le lecteur, surtout s’il se prénomme Paul et possède un embonpoint gênant pour tourner le volant, commence à se poser des questions. Ressemble-t-il au narrateur dans sa vie quotidienne, familiale, professionnelle, relationnelle ?

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PAUL MAUGENDRE
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