|
|
MICHELE ROZENFARB |
L’homme EncercléAux éditions SERIE NOIREVisitez leur site |
347Lectures depuisLe mardi 13 Octobre 2015
|
Une lecture de |
n° 2690. Parution septembre 2003. 160 pages. 7,10€. ... Ne tourne pas rond ! Jean Raizaud est comptable dans une étude notariale et tout irait pour le mieux s’il n’était dérangé dans ses petites habitudes par une requête exigée par sa mère : il doit veiller de nuit son père gravement malade. Or ça, il l’accepte mal, car ses petites habitudes vont être bousculées. Le voilà déstabilisé dans l’ordonnancement de ses journées où tout est minuté, programmé. Rien n’est laissé au hasard, pas même le temps consacré à sa toilette, à la rédaction de ses mémoires, pour ne citer que quelques exemples. Donc Jean et Frédéric, son frère qui exerce le métier de proctologue, doivent se relayer au chevet de leur père. Jean doit aussi lui injecter une dose d’insuline, lui qui a en horreur le moindre contact corporel. Frédéric lui montre comment piquer le patient, événement fatal puisque le père décède. Une erreur de manipulation ? Jean est soupçonné par les policiers d’avoir perpétré un crime mais il s’en défend, fournissant au juge d’instruction ses carnets dans lesquels il consigne ses moindres faits de la journée. Seulement il tombe dans un engrenage. Son voisin qui se moque de lui est écrasé par un autobus alors que Jean souhaitait sa disparition. Puis un collègue dont l’attitude le choque.
C’est au moyen de la lecture des cahiers dans lesquels Jean se livre que le lecteur assiste à une montée savante de la description de la paranoïa du “ héros ” puis de l’engrenage dans lequel il se trouve entraîné. Pas malgré lui mais bien parce que son esprit, sa façon de se conduire, de réagir, de penser l’amène à répercuter ainsi les aléas des petits faits qui se produisent dans la vie courante. Un exercice de style dans lequel l’auteur déploie une verve, une préciosité dans le verbiage de son personnage et dans lequel le lecteur se prend immanquablement au jeu, précédent parfois les réflexions. Mais la chute est superbe quoique logique. Toutefois je pense que ce grand garçon, qui pour la première fois a été brimé, humilié à l’âge de quinze ans, se faisant traité de “ pédé ” par sa parentèle masculine, aurait pu éclater de sa coquille avant ces évènements. Certes la mort du père y est pour beaucoup, mais il faut si peu de choses parfois, un trop plein d’humiliations, de vexations, pour que la révolte gronde et que la crue emporte tout sur son passage. J’ai oublié de dire aussi qu’il est en proie à des cauchemars, nocturnes cela va de soi mais il faut quand même préciser, et que ses rapports de voisinages sont de ce fait entachés d’affronts verbaux qu’il n’assimile pas forcément à leur juste mesure. Le syndrome de la mère joue aussi pour beaucoup dans ce roman qui fait sourire par la naïveté du personnage mais laisse des traces car il s’agit bien d’un problème relationnel. |
Autres titres de |