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RUTH RENDELL |
La Demoiselle D’honneurAux éditions CALMANN-LEVY SUSPENSEVisitez leur site |
1328Lectures depuisLe lundi 4 Mai 2015
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Une lecture de |
The bridesmaid - 1989. Traduction de Pierre-Guillaume Lebon Hors collection. Parution 1991. Autres éditions : Le Livre de Poche Policiers n°4315 (1992) Hommage à Ruth Rendell, décédée le 2 mai 2015. Depuis la disparition de son père, Philip vit entouré de sa mère Christine et de ses deux sœurs, Fee et Cheryl. Il a la phobie de la violence sous toutes ses formes. Ainsi la disparition de Rebecca Neaves, largement relatée par les médias, l’indispose. Sa mère, elle, songe à refaire sa vie avec Gérard Arnham et lui offre une statue de jardin, souvenir de son voyage de noces, qui représente la déesse Flore. Au mariage de sa sœur Fee, Philip est fasciné par Senta, la cousine de son beau-frère. Elle devient sa maîtresse et commence alors pour lui une période merveilleuse. Mais Senta ne se contente pas de paroles d’amour ; il lui faut une preuve qui va à l’encontre de l’aversion du jeune homme : un échange de meurtres ! Pendant ce temps, la liaison de Christine avec Gérard est rompue. Et Philip est sidéré lorsqu’il aperçoit de la fenêtre de l’une de ses clientes, la statue de Flore dans un jardin. Il s’en empare. Entre Senta et lui, c’est la rupture. Il ne peut se résoudre à tuer un être humain, même par amour. Mais, au bout de quelques jours, il est en manque et renoue avec elle en lui jurant de passer à l’acte. Il décide de s’attribuer l’assassinat d’un clochard dont le corps a été découvert dans la banlieue londonienne. Folle de joie, Senta lui avoue être elle aussi passée à l’acte : elle a tué Gérard Arnham ! Philip pense qu’elle fabule ; ce que confirme sa rencontre avec l’ancien ami de sa mère qui aimerait bien la revoir. Selon les journaux, un homme répondant au nom de Myerson aurait été assassiné à l’endroit indiqué par Senta et Philip est persuadé de la mythomanie de son amie jusqu’au jour où il comprend que, prenant Myerson pour Arnham, elle l’a effectivement assassiné. Plus grave, elle avoue avoir tué également, quelques mois auparavant, un certain Martin Hunt ! Un meurtre perpétré sous l’emprise de la jalousie. Les relations entre les amants se dégradent, mais Senta s’accroche désespérément. Philip a d’autres soucis en tête. Sa sœur Cheryl, à cause du jeu, est arrêtée pour vol. Arnham rend visite à Christine. Par provocation, Philip replace la statue de Flore dans le jardin.
Autour d’une histoire d’amour qui se révèle tragique, Ruth Rendell construit un roman psychologique cruel dont tous les protagonistes agissent sous l’emprise d’une phobie, d’une schizophrénie, d’une névrose quelconque. Le personnage de Senta est fascinant. Prompte à travestir la réalité, elle est également en proie à l’agoraphobie. Vivant souvent cloîtrée dans sa petite pièce au sous-sol, elle possède une existence intérieure intense. Sa faculté à édulcorer la vérité est entretenue par son métier puisqu’elle est actrice à la recherche d’un rôle. Elle désire que le couple qu’elle forme avec Philip soit la réincarnation de Arès et Aphrodite, déclarant : Nous devons prouver que nous sommes prêts, l’un pour l’autre, à transcender les lois humaines ordinaires. Et je dirais même : à les réduire à néant, à montrer que, tout simplement, elles ne valent pas pour nous. Si les personnages masculins, en particulier Philip, sont un peu falots, les femmes, elles, sont montées en épingle, sous un angle qui n’est pas à leur avantage. Un roman bourré de métaphores, écrit par une femme qui ne se montre pas l’apologiste de la femme mais la dévoile sous diverses facettes qu’un homme aurait parfois du mal à imaginer.
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