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CLAUDE RODHAIN |
Le FilAux éditions 2 ENCRES |
781Lectures depuisLe samedi 18 Janvier 2014
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Une lecture de |
Le fil à couper le leurre ? Dans un bureau de la DGRI, le colonel Mignot attend avec impatience ses hommes du réseau Condor. Il doit leur confier une mission dite La Tarentule, dont il ne connait pas la signification, dans le but de protéger Un Puceau, ce qui dans leur jargon veut dire un personnage sensible qui n'appartient pas à la maison. Un citoyen français du nom de Mathew Bolinsky, d'origine tchèque, a, selon des sources bien informées, découvert une invention dont les implications seraient susceptibles d'intéresser les militaires mais également d'autres pays. Des Tchèques et des Iraniens convoiteraient l'invention de Bolinsky; invention issue de l'observation du travail de la dentelle tissée par les arachnides. Et à partir de ses recherches sur les fils d'araignées, leur texture, leur solidité, Bolinsky a mis au point des filets capables de stopper des balles de 9mm tirées à bout portant, remplaçant ainsi le Kevlar, ou d'arrêter en plein vol un Boeing 747. Une invention qui intéresse fortement différents services et tous les moyens sont bons pour se l'approprier. Pendant ce temps Mathew Bolinsky est en compagnie de son ami Sidney. Il lui a demandé son aide car deux jours auparavant il a reçu un ultimatum lui signifiant de télécharger l'ensemble de ses travaux sur une clé USB, sinon sa famille en pâtira. Et Bolinsky a pris cette menace très au sérieux. Alors qu'ils marchent tous deux dans la rue, une fusillade en provenance d'une voiture les oblige à se coucher à terre. Simple avertissement ou les auteurs du tir nourri ont mal calculé la trajectoire des balles ? Dans les deux cas l'hypothèse que des tueurs sont sur ses basques se confirme. Sidney lui propose de se réfugier chez une tante qui vit à Neauphle-le-château dans les Yvelines. Mais malgré la protection rapprochée dont ils bénéficient, lui, sa femme Ariane qui reproche à son mari de lui avoir caché ses difficultés et ses ennuis, et leur fille Isa, les ennuis continuent. Les hommes de l'opération Condor sont même pris pour cible par des tireurs qui provoquent quelques dégâts. Alors une autre solution est envisagée. Bolinsky et sa famille doivent trouver une autre cachette, à l'étranger si possible. Ariane possède une cousine par alliance qui vit en Thaïlande et aussitôt le voyage est programmé avec des points relais prévus à l'arrivée. C'est sans compter sur les adversaires qui s'accrochent à Bolinsky comme des morpions à une toison pubienne. Et le voyage en avion débute mal. Ce qui augure d'un vol mouvementé, mais l'espoir est là et la Thaïlande les accueille bras grands ouverts, comme pour mieux les absorber dans ses rets, ce qui est un comble pour un spécialiste des arachnides et de leurs fils de soie. Le voyage n'est pas terminé, il se poursuivra jusqu'en Afghanistan.
Avec quatre romans publiés entre 1986 (Le Destin Bousculé chez Robert Laffont, La charité du Diable au Fleuve Noir en1993 et La Meurtrissure aux éditions Le Sémaphore en 2006) et celui-ci en 2013, Claude Rodhain n'encombre pas les étals des libraires ni les étagères des bibliothèques des lecteurs. Mais entre La charité du Diable et Le Fil, le seul point commun existant s'avère être le suspense qui englue les deux romans. Le Fil allie roman d'espionnage et d'aventure trépidantes, sans tomber dans les poncifs du genre. Pas d'espions ou de contre-espions à proprement parler mais une situation que connaissent bien des pays qui possèdent une invention susceptible de révolutionner l'Art de la guerre et que veulent s'approprier d'autres contrées gratuitement. L'intérêt réside dans le filet dans lequel est enserré le héros, Mathew Bolinsky, qui pense d'abord à sa famille, aux réactions parfois contradictoires de sa femme Ariane, aux souffrances et aux interrogations de sa fille Isa, à son amitié avec Sidney, aux soupçons qui se portent sur les uns et les autres, et aux sautes d'humeur qu'il ressent alors qu'il est constamment accompagné d'une protection rapprochée, visible ou non, par des hommes du Colonel Mignot ou des autochtones thaïlandais et traqué par des envieux sans complaisance. Tout réside dans le dénouement, que le lecteur un peu sagace peut prévoir, mais qui clôt ce récit avec force, tendresse, et pour celui qui l'a lu la satisfaction et le plaisir d'avoir passé un bon moment. |
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