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CLAUDE RODHAIN |
La Charité Du DiableAux éditions FLEUVE NOIRVisitez leur site |
723Lectures depuisLe vendredi 27 Decembre 2013
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Une lecture de |
Charité bien ordonnée... Charles de Boismareuil, quarante ans, chirurgien, aurait tout pour être heureux. Une jolie femme, un peu coincée, mais les bonnes fortunes na manquent pas, deux fillettes adorables, et l'aisance matérielle. Seulement un soir au cours duquel ila trop taquiné la bouteille, il renverse une adolescente alors qu'il traversait une forêt en voiture. Dans sa situation, répondre d'un homicide est impensable, même s'il s'agit d'un accident. Il cache le corps dans un fossé, plonge sa voiture dans un étang proche et rentre chez lui comme si de rien n'était. Il possède un alibi, obligeamment fourni par son ami Arnaud. Bizarrement les journaux ne parlent ni d'accident, ni de la découverte d'un cadavre. Traumatisé, Richard sombre dans la dépression. Entouré de l'affection de sa famille, il se sent mal dans sa peau et s'éprend de la morte. Son visage s'inscrit continuellement devant ses yeux. Pensant à une fatigue due à un surmenage, ses parents et sa femme lui enjoignent de quitter Paris et de se reposer dans la maison familiale à Arcachon. Dans le train, il fait la connaissance d'Anne. Il lui tarde de la revoir, et lorsqu'il lui téléphone, il se conduit en gamin pubère, prêt à toutes les excentricités pour séduire sa belle. Il ne se reconnait plus lui-même, complètement dépassé par les événements, déphasé, étranger avec sa propre famille. Presque un Docteur Jekill et Mister Hyde dont les deux entités se battent furieusement pour posséder un esprit à la limite de la rupture.
Premier inédit de la collection Crime Fleuve Noir, La charité du Diable de Claude Rodhain renoue avec la veine populaire de la défunte collection Spécial Police qui s'était étoilée au fil des ans. Jean-Baptiste Baronian, le directeur de collection, prouve avec ce roman qu'il existe de bons auteurs français, quoiqu'on en dise ou pense, et il me semble que la concurrence entre la Série Noire et Crime Fleuve Noir est lancée. La bagarre sera dure mais profitable pour les lecteurs et ne pourra être que bénéfique pour tous : auteurs, maisons d'éditions et surtout lecteurs, les premiers concernés. Une petite anomalie cependant dans ce roman : Pourquoi Richard est-il appelé Charles dans certains passages ?
Cette chronique radiophonique date de février 1992. J'émettais un vœu pieux. La collection Crime Fleuve Noir n'aura connu que 54 numéros dont de trop nombreuses rééditions pour être viable. La guerre ou plutôt la concurrence entre la Série Noire et cette collection aura avorté trop rapidement, ce qui est toujours dommageable. Et comme de nos jours les formats poches proposant des romans inédits ont disparu de la Série Noire, du Fleuve Noir, comme chez pratiquement tous les autres éditeurs, ce sont les lecteurs qui sont les dindons de la farce, et dans une moindre mesure les auteurs qui, s'ils perçoivent un meilleur pourcentage sur les ventes grands formats, sont toutefois lésés comparativement aux ventes petits formats. Mais ceci est un autre débat. |
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