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JEAN-JACQUES REBOUX |
Pour L’amour De PénélopeAux éditions L'AUBE NOIREVisitez leur site |
1969Lectures depuisLe mercredi 30 Octobre 2013
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Une lecture de |
Les aventures extraordinaires de Moulard. 1er épisode. Le Poulpe, personnage créé par Jean-Bernard Pouy, dont les aventures et mésaventures sont narrées par des romanciers différents tout en gardant une homogénéité grâce à une Bible établie conjointement par le premier éditeur et J.-B. Pouy, a donné lieu à quelques épigones qui ont traversé la littérature avec plus ou moins de succès. On peut citer Pierre de Gondol, chez Baleine, Chloé, journaliste thésarde rédigeant des articles dans la revue historique Prométhée, aux éditions de Passage, Mona Cabriol aux éditions La Tengo, la série Le Furet chez Albin Michel plus destinée aux adolescents, Léo Tanguy chez Coop Breizh, L'ignoble @lias, avatar de Fantômas, au Fleuve Noir et dernièrement Le Thanatopracteur à l'Atelier Mosésu. Un personnage créé par Jean-Jacques Reboux n'aura fait qu'une brève apparition. Il s'agit de Moulard dont cinq aventures sont parues en 2000, sous la signature de Jean-Jacques Reboux, Yves Bulteau, Catherine Fradier, Laurent Fétis et Elise Fugler. D'autres romans étaient prévus, dont un signé par Frédéric Prilleux, mais une discorde entre l'éditeur et le créateur de la série fit capoter le projet.
Même s’il ne relève pas du roman noir ou du policier, Pour l’amour de Pénélope de Jean-Jacques Reboux renoue avec la grande tradition du populaire et du feuilleton. D’abord l’essence du récit, sa construction, la façon d’opérer en promettant au lecteur des révélations différées parfois de plusieurs chapitres, des interrogations qui renvoient à d’autres aventures, des personnages en forme de clin d’œil comme l’instituteur sarthois en poste dans l’Hérault, des trublions issus de romans précédents qui n’ont rien à voir avec ce feuilleton, des situations rocambolesques, abracadabrantes ou quotidiennes, un héros déjanté et sympathique, des filles de la haute, des prostituées, des messages adressés au lecteur, des clins d’yeux, le tout enrobé d’humour, de dérision, de tendresse, de cocasserie. Moulard, le héros de cette série, qui pourrait être le petit-fils de Bérurier, est employé au RMI (ex RSA), c’est à dire qu’il n’a pas grand chose à faire de ses dix doigts et pourtant il est toujours occupé. Il va fêter ses trente deux ans, un événement qui ne se renouvelle que tous les quatre ans puisqu’il est né un 29 février. Une fiesta monstre est organisée par ses parents qui vivent dans les Côtes d’Armor. L’occasion de retrouver le ban et l’arrière ban de sept frères et sœurs, dont des jumelles qui décoiffent, des neveux, petits-neveux, cousins, oncles, enfin toute la smala. Sauf Pénélope, sa promise qui ne veut le revoir que lorsqu’il aura perdu sa surcharge pondérale évaluée à 30 livres (soit un peu plus que le nombre de romans de cette série qui devrait en comporter 27, mais ne soyons pas tatillon !). Son accoutrement étonne quelque peu les passants honnêtes qui le croisent dans la rue. Pensons donc, un veste de menuisier comportant 27 poches, dans lesquels il peut accumuler une foule d’objets hétéroclites, utiles ou non, cela dépend des situations. A part sa gourmandise, son étourderie, sa propension à adopter des cailloux au fond de ses chaussures ce qui le gêne considérablement pour marcher, ses étourdissements qui lui font embrasser le macadam et les rebords de trottoir parfois un peu violemment, sa faculté à débiter des fables, des racontars, des mensonges, à broder, à inventer des histoires dans lesquels il s’empêtre parvenant toujours à retomber sur ses pieds (non Jean-Jacques, Moulard n’est pas un menteur, c’est un affabulateur, un mythomane, un dégoiseur de talent), Moulard est un type comme vous et moi. Presque. Tout ça pour vous dire que de Paris jusqu’en Principauté de Monaca où il va faire la connaissance charnelle de Coraline, en passant par Binic et le centre de la France, Moulard va vivre des aventures désopilantes. Je sais, les grincheux vont affirmer que ça ne vole pas bien haut, mais que voulez-vous il faut parfois rester terre à terre pour s’envoyer en l’air. |
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