Fin d’amérique de Damien RUZE


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DAMIEN RUZE

Fin D’amérique


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Le dimanche 23 Juin 2013

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Damien RUZE




Une lecture de
PAUL MAUGENDRE

PAUL MAUGENDRE  

Une voiture plongée dans la Loire, ce ne pourrait être qu’un fait divers de plus dans la vie d’un gendarme ou celle du lieutenant Zollinger, de la police judiciaire du Loiret. Seulement ce véhicule a percuté quelques jours auparavant une adolescente qui circulait en scooter. Si sa vie est hors de danger, la gamine risque de perdre une jambe. Mais Zollinger n’a pas que ça à reprocher à cette automobile qui se lave dans la Loire. Elle aurait participé à un braquage d’un bar-tabac-loto (y’en a qui cumulent), une enquête qui lui a échu.

Zollinger est un fervent chasseur, et il sait se servir aussi bien de ses oreilles, de son nez que de ses yeux. Et ses yeux repèrent une trace rougeâtre sous le coffre. N’ayant pas la patience, vertu pourtant indispensable au Nemrod qu’il est, d’attendre l’arrivée des techniciens de la police scientifique, il force l’ouverture et découvre le cadavre d’un jeune homme. Il s’agit de David Lagardière, bien connu, sinon des services de police, dans le milieu des films classés X. Surnommé Woodendick, David possède un attribut viril défiant toute concurrence, et il était en tournage dans la région. Cécil Q2000, le réalisateur bien connu, déplore cette défection indépendante de la bonne volonté de son acteur. David a été passé à tabac avant d’arborer un sourire kabyle guère photogénique.

Le père de David, un homme politique qui a été secrétaire d’état et magouille dans la finance et les puits de pétrole déclare qu’il ne l’avait pas vu depuis des années. Toujours selon Cecil Q2000, David avait quitté le foyer familial à sa majorité ou presque, s’adonnant à la drogue et éventuellement à la prostitution à Paris, voyageant beaucoup, fréquentant les milieux homosexuels, et ne demandant aucun subside à son géniteur. Lagardière père s’est remarié et a eu une gamine, Mylène, avec sa nouvelle épouse Christine.

Reine, institutrice et amie de Zollinger, a justement Mylène dans sa classe. En attendant que la et (sa) maîtresse finisse quelques préparatifs, le policier assis à un pupitre proche de celui de Mylène, fouille dans les affaires d’icelle. Il trouve des dessins qui pour une gamine de huit ans démontrent un réel talent. Sur l’un d’eux des chiens, des beagles, sont représentés couchés. Mais leur positionnement n’est pas vraiment normal. Zollinger trouve même des traces rouges figurant du sang. Il s’invite dans l’immense propriété de Lagardière père et les chenils sont propres, nettoyés. Pas de chiens à l’horizon, pas d’aboiements. Plus tard Lagardière affirmera que ses beagles ont été décimés par un étrange virus et qu’il ne les a pas remplacés.

Alors qu’il baguenaude sur les routes solognotes, Zollinger se rend compte qu’il est suivi par un véhicule qui tente de l’envoyer au fossé. Zollinger connaît bien la région pour s’y promener souvent lors de parties de chasse. Il se réfugie en haut d’un mirador et brise le genou d’un de ses deux poursuivants à l’aide de sa carabine de chasse, une arme à feu qui ne le quitte jamais, rangée la plupart du temps dans le coffre de sa voiture. Il surprend une conversation entre les deux hommes, des étrangers, dont un au moins est Ukrainien.

Le commissaire Ferrand de la financière le contacte et lui livre quelques informations sur Lagardière, ses implications dans les puits de pétrole ou de gaz ukrainiens, et de possibles magouilles avec les anciens dirigeants du pays.

Fin d’Amérique, dont le titre est le nom d’un hameau, s’avère être une enquête policière comportant des imbrications politico-financières, avec en toile de fond l’ombre d’une secte. Mais c’est le personnage de Zollinger qui retient l’attention. Vieux sanglier solitaire, Zollinger se démarque de ses collègues car il ne boit pas ou peu. Il sacrifie volontiers à quelques bières, aux vins de pays, genre Cheverny, mais lorsqu’il rencontre des témoins il se contente d’une menthe à l’eau. Solitaire dans son travail, il a horreur d’être accompagné d’un équipier, laissant les taches technologiques et administratives à Sandy. Et s’il rencontre à plusieurs reprises Google, c’est parce que celui-ci est un indic fiable, et possédant d’énormes ressources quand aux informations qu’il peut lui apporter. Même sa relation avec Reine, il la vit presque en pointillé, étant profondément attaché à la jeune femme mais n’osant pas imaginer un avenir d’époux et de père.

En recevant ce livre, j’étais excité comme une jeune fille qui doit rencontrer son promis qu’elle n’a jamais vu. Et de loin, il est vrai qu’il a de la classe le Prince Charmant. Corps d’Adonis sculpté dans le marbre dont l’apparence athlétique ne doit rien aux salles de musculation ni aux anabolisants. Seulement cette jeune fille remarque peu à peu que le visage d’Apollon est constellé de comédon disgracieux.

Des mots tronqués, tel réal pour réalisateur, divi pour divisionnaire, opé pour opération, chir pour chirurgien, tech pour technicien, braco pour braconnier, cela peut peut-être plaire aux Djeuns qui ne lisent pas sauf leurs textos, mais pour les vieux lecteurs comme moi, cela défrise les globes oculaires. Et que dire de l’emploi immodéré de mots anglo-saxons qui font penser que l’auteur, au lieu de respecter son lecteur, se conduit comme un jeune cadre frimeur. Avec quelques bubons supplémentaires sous forme d’argot des années cinquante assaisonnés au nouveau parler. Mais, bien évidemment cela n’engage que moi, et sûrement que bon nombre de lecteurs ne seront pas dépaysés lors de cette lecture et y trouveront même leur compte. Cela relève de l’exercice de style, intention louable en soi, mais je suis profondément classique, sauf en quelques rares occasions. Pourtant de nombreux passages, bucoliques, pastoraux, forestiers, parsèment ce roman et m’ont fait songer à Raboliot, par exemple, de Maurice Genevoix. Une ode à la nature et à la faune, Zollinger se montrant chasseur invétéré mais respectueux et sachant apprécier cette Sologne qui l’accueille.

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