Sidney chambers et l'ombre de la mort de James RUNCIE


Sidney Chambers Et L'ombre De La Mort RUNCIE165

JAMES RUNCIE

Sidney Chambers Et L'ombre De La Mort


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Le jeudi 14 Janvier 2016

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James RUNCIE




Une lecture de
CLAUDE LE NOCHER

CLAUDE LE NOCHER  

Sidney Chambers est le chanoine de la paroisse de Grantchester : “...un homme grand et mince qui avait un peu plus de la trentaine. Amateur de bière chaude et de jazz hot, passionné de cricket et lecteur insatiable, il était connu pour sa discrète élégance cléricale. Son grand front, son nez aquilin et son menton assez long étaient adoucis par des yeux noisette et un aimable sourire qui donnaient à penser qu'il était toujours enclin à voir le meilleur chez les gens.” Sidney est né à la Saint-Valentin 1921. Grantchester n'est pas loin de Cambridge, où il donne des cours de théologie. Il circule à bicyclette dans les alentours, participe aux activités locales, et s'avoue davantage amateur de whisky sec que de xérès.

Quant à son ami policier, son univers privé et professionnel est plutôt différent : “L'espace personnel de l'inspecteur George Keating n'avait rien du centre méthodique où opérait une force organisée pour la lutte contre la criminalité ; c'était un capharnaüm de dossiers dans des enveloppes en papier kraft, de documents, de notes, de schémas, de sacs en papier et de vieilles tasses de thé recouvrant absolument tout l'espace disponible […] Sa cravate était de travers, ses chaussures éraflées, et les cheveux blond-roux qu'il commençait à perdre ne fréquentaient pas aussi souvent le peigne qu'ils auraient dû. Les exigences du métier, trois enfants au foyer et une épouse qui surveillait de près les dépenses familiales commençaient peut-être à peser.” Néanmoins, c'est un policier consciencieux…

En octobre 1953, sitôt après les obsèques de Stephen Staunton, notaire alcoolique et dépressif qui s'est suicidé dans son bureau, Sidney est contacté par Pamela Morton, épouse de l'associé du défunt. Elle lui confie que Staunton était son amant depuis quatre mois, qu'ils projetaient de fuir ensemble. Dans ces conditions, elle ne croit pas au suicide : certaine qu'il a été assassiné, Pamela demande à Sidney de l'aider à le prouver. Selon l'inspecteur Keating, même sans lettre d'adieu, l'affaire est claire et le dossier clos. Malgré tout, Sidney rend visite à Hildegard, l'épouse d'origine allemande du défunt. Cette musicienne songe à rejoindre son pays natal. À l'étude notariale, l'associé et la secrétaire de Staunton confirment que cet homme brouillon et irascible n'a pas laissé de testament. Encore trop peu d'éléments, estime Keating, même si la secrétaire finit par produire un document pouvant être un ultime message. Dans l'agenda du notaire, le chanoine ne trouve d'abord rien de particulier. Sauf cette habitude de gommer une partie de son emploi du temps…

À la Saint-Sylvestre 1953, Sidney dîne avec un groupe de connaissances chez un politicien de leurs amis. Il y a entre autre sa sœur cadette Jennifer et Johnny Johnson, copain de celle-ci, passionné de jazz comme Sidney. Leur riche amie d'enfance Amanda Kendall, employée à la National Gallery, se voit offrir une bague de fiançailles par son soupirant Guy, ce qui ne semble guère l'exciter. Bague qui disparaît peu après. Fils d'un ancien voleur de bijoux, Johnny passerait facilement pour suspect. L'épouse kleptomane du politicien peut aussi être soupçonnée. Les autres invités sont-ils vraiment hors de cause ? L'inspecteur Keating recommande à Sidney d'opérer une reconstitution de la scène. Le prêtre devine où fut caché la bague, avant le départ des invités…

À Pâques 1954, époque où Amanda offre à Sidney le jeune labrador Dickens, se produit un décès douteux. Une dame opposée au mariage de sa fille avec un docteur local vient de mourir. Ce qui permettra au couple de s'unir officiellement. Le fiancé était le médecin traitant de la mère de sa fiancée. Erreur de traitement, volontaire peut-être ? Les rumeurs vont bon train. Peu après, un autre septuagénaire décède bizarrement, alors qu'il était suivi par le même docteur. D'abord ferme, le coroner devient plus compréhensif envers le médecin. Keating confie à Sidney qu'il vaut mieux régler discrètement l'affaire…

En mai, le chanoine et le policier passe une soirée dans le club de jazz de Johnny Johnson. Claudette, la sœur de celui-ci, est étranglée pendant le spectacle de Gloria Dee et de son groupe de jazz. Celui qui s'inquiète le plus, c'est l'étudiant Sam Morris, petit ami officieux de la jeune fille assassinée. Il était présent, mais s'avère peu suspect. Par contre, il craint des réactions violentes du père de Johnny et Claudette, et de ses amis malfrats. Car, il est vrai que le passé de truand de celui-ci est chargé, et que certaines de ses relations dans le banditisme fréquentent le club de jazz où s'est produit le crime…

Pour des raisons fiscales, lord Teversham souhaite céder de précieux tableaux. Grâce à Sidney, son amie Amanda Kendall (de la National Gallery) vient estimer sa collection. Une toile aurait eu une valeur colossale : c'était une œuvre oubliée de Hans Holbein le Jeune. Ce portrait d'Anne Boleyn s'avère historique pour l'Angleterre. Restauré dix ans plus tôt, il a été remplacé par une très bonne copie. Freddie Wyatt, qui se chargea de la restauration de la toile, a disparu depuis. À la recherche du vrai tableau, Amanda va traverser de marquantes mésaventures dans cette affaire…

Sidney n'a qu'un modeste rôle dans une pièce de théâtre amateur, inspirée du Jules César de Shakespeare. Le soir de la représentation, un meurtre est commis en scène. Enquête de circonstance pour le policier Keating, qui dispose d'une demie-douzaine de principaux suspects à interroger. Pourquoi poignarder lord Teversham ? Motivation sociale, vengeance ou question d'honneur ? Probablement les trois. Des rumeurs d'homosexualité de la victime avec son ex-associé circulent vite. C'est là un sujet qui agite la société anglaise des années 1950. Côté cœur, Sidney observe un statu-quo entre son amie Amanda et la possible alternative, Hildegard…

Ce roman présente six cas mystérieux, résolus par le jeune révérend Sidney Chambers. Il est bon de préciser que l'ensemble de l'histoire est parfaitement homogène. Ce ne sont pas des nouvelles, mais une suite d'affaires à traiter. D'ailleurs, elles s'étalent sur un peu plus d'un an, d'octobre 1953 à novembre 1954. Autant d'étapes dans la vie du chanoine-détective, en somme. Nous observons également son quotidien, avec la gouvernante du presbytère Mme Maguire, le vicaire Leonard Graham, le labrador Dickens, les rendez-vous hebdomadaires au pub de Sidney et du policier Keating, une incursion chez les parents du prêtre, et bien sûr ses relations platoniques avec certaines femmes.

Énigmes, oui, mais qui se placent dans un contexte plus large autour du personnage central : c'est bien ce qui fait le charme de ce roman. Entre Cambridge et Londres, à Grantchester, nous sommes plongés dans l'Angleterre traditionnelle, en cet Après-Guerre où le pays hésite encore à adopter la modernité. Quoi de mieux qu'une bourgade pour illustrer cette ambiance ? Une lecture extrêmement agréable !

“Grantchester” a été adapté à la télévision, une première série en six épisodes, avec James Norton (Sidney Chambers) et Robson Green (Keating) dans les rôles principaux. Elle a été diffusée sur France3 durant l'été 2015. Il est évident que ce roman très réussi bénéficiera d'une suite.

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